Christie Morreale | Des outils pour réduire l’utilisation de pesticides
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Des outils pour réduire l’utilisation de pesticides

Question à René Collin, Ministre wallon de l’Agriculture

La start-up Agroptimize, en partenariat avec l’ULg; un centre luxembourgeois de recherches en sciences et technologies List et une entreprise française Drone agricole, développe des outils d’agriculture de précision pour permettre aux agriculteurs d’utiliser moins de produits phytosanitaires et d’engrais azotés. Ces outils sont évidemment demandés par les agriculteurs car ils leur permettent de faire des économies conséquentes en pulvérisant moins. Ils sont également bénéfiques pour notre santé et l’environnement, pour la même raison.

Pour aider les cultivateurs, les chercheurs ont mis sur pied le PhytoProTech, un système d’alerte téléphonique et informatique, afin d’avertir si les cultures risquent d’être touchées par une maladie fongique ou des insectes ravageurs. Par le calcul de paramètres agronomiques et météorologiques objectifs, cette méthode permet de ne pulvériser que lorsque cela est nécessaire.

Ne connaissant évidemment pas moi-même cette méthode, je souhaitais obtenir de la part de Monsieur le Ministre plus de précisions. A-t-il pris connaissance de ce système ? Quel regard lui porte-t-il? Estime-t-il qu’il s’agit là d’un outil à soutenir et à encourager dans le cadre de la lutte intégrée ?

Des phases tests semblent avoir été lancées auprès de plusieurs agriculteurs. Quels sont les retours de leur part ? Constatent-ils une diminution d’utilisation des pesticides? Enfin, comment la Wallonie encourage-t-elle le développement de cette nouvelle technologie ?

Réponse du Ministre

La start-up Agroptimize, basée au campus d’Arlon (ULg), développe notamment PhytoProTech, un outil d’aide à la décision pour la gestion phytosanitaire en grandes cultures. Il repose sur les modèles statistiques développés par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) et par l’Université de Liège. Cette approche utilise les paramètres agronomiques et météorologiques à haute résolution et à l’échelle d’un kilomètre. Les méthodes statistiques utilisées ont permis d’identifier des périodes durant lesquelles la propagation des agents pathogènes est particulièrement problématique. La relation entre la météo et les invasions a été transcrite sous la forme de formules et de seuils qui servent à prédire l’apparition de maladies avec une grande certitude. Cette méthode est très fine, sophistiquée et anticipatrice. Les risques sont objectivés. Une trentaine d’agriculteurs luxembourgeois, belges et français et 10 institutions scientifiques participent actuellement à la phase d’essai.

Les tests montrent que l’utilisation de PhytoProTech peut réduire significativement l’utilisation de produits phytosanitaires, et les pertes éventuelles de rendements, peut réduire le nombre de traitements et donc, peut diminuer les coûts de production et économiser du temps de travail.

Dans le cadre de la transposition de la Directive-cadre pesticide, la Wallonie intervient en ce qui concerne l’utilisation des pesticides, la protection de l’environnement et la lutte intégrée. Pour ce faire, la Wallonie a développé un Programme wallon de réduction des pesticides.

Une des bases de la lutte intégrée est l’utilisation de systèmes d’avertissements. Ceux-ci permettent d’effectuer les traitements phytosanitaires à bon escient. Les traitements inutiles sont ainsi évités. La DGO3 subventionne les centres pilotes qui mettent en place un réseau de parcelles d’observation. Un accent particulier est mis actuellement sur la coordination et le développement de tels systèmes d’avertissements et sur la vulgarisation, sur l’incitation des agriculteurs à les suivre et à utiliser toutes les méthodes, outils, systèmes qui favorisent la lutte intégrée et permettent de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires.