Christie Morreale | Pilule du lendemain : soutien aux centres de planning
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Pilule du lendemain : soutien aux centres de planning

Le Parlement wallon soutient les centres de planning ! (Plus d’infos ici)

La problématique de la délivrance de la pilule du lendemain dans les centres de planning familial remonte au mois d’octobre 2015, lorsque l’administration wallonne relevait un écueil dans la législation, eu égard à des dispositions fédérales.

En exigeant que cette délivrance se fasse nécessairement par des prestataires se soins, l’accès à la contraception est clairement, et je pèse mes mots, limité. En effet, les prestataires de soins ne sont pas systématiquement présents dans les centres. Pendant plus de trente ans, le personnel non médical des plannings, personnel spécialement formé à la thématique de la contraception, a distribué la pilule du lendemain, sans que cela n’ait jamais posé de problème. Cela fait effectivement partie de leur boulot, contrairement à ce que pense la Ministre De Block.

Depuis deux ans maintenant, nous dénonçons cette entrave claire.

Depuis deux ans maintenant, nous demandons à ce que cette situation incohérente se débloque.

La solution est très simple. Modifier un arrêté royal de 1967, qui est totalement obsolète, qui a été pris alors que la pilule du lendemain n’existait même pas encore. Il suffit donc d’intégrer une nouvelle exception à cet arrêté, qui en compte déjà quelques unes.

Il y a quelques semaines pourtant, la Ministre fédérale de la Santé a refusé les solutions que le groupe socialiste et le groupe écologiste de la Chambre apportaient. Selon ces propres propos : « la pilule est une bombe hormonale » qui dès lors, ne devrait pas être accessible sans l’accord d’un médecin.

Une position totalement inexplicable puisque la pilule du lendemain est accessible en pharmacie en délivrance libre, sans ordonnance donc, depuis 2001.

La « bombe hormonale » Madame De Block, c’est lorsqu’on tombe enceinte !

Qu’entend faire Madame de Block à travers de telles déclarations ? Dissuader les jeunes filles et les femmes de prendre ce contraceptif d’urgence ? On court à la catastrophe !

La pilule du lendemain ne représente aucun risque pour la santé. Ce n’est évidemment pas moi qui le dit mais l’OMS et l’ensemble de la communauté scientifique. La Ministre De Block ne veut donc absolument pas résoudre la situation, elle refuse d’accepter que la société a évoluée depuis 1967. La loi doit s’adapter à notre société actuelle, aux besoins des femmes. La responsabilité de Madame la Ministre est clairement engagée.

Rapidement, je souhaite également, à travers cette prise de parole, revenir sur les propos tenus pas certains de mes collègues lorsque nous avons abordé cette question en commission, il y a quinze jours.

1)      Tout d’abord, à l’heure actuelle, aucune solution légale pour la prescription et la distribution de la pilule du lendemain n’a pu être trouvée ! Une proposition du Ministre wallon a effectivement été soumise à la Ministre fédérale, aux fédérations des centres de planning dont certaines  s’opposent à cette idée de distribuer des bons. Nous dénonçons une situation floue sur le terrain, personne ne sachant exactement ce qu’il peut ou ne peut pas faire.

2)      Comme déjà mentionné, la pilule du lendemain est accessible, sans ordonnance en pharmacie. Or, elle y sera payante, contrairement aux centres de planning.  On parle de 15e pour certaines pilules.

Alors oui, pour certaines femmes, cette somme est importante. D’où la nécessité, aux yeux de mon groupe, de garantir totalement sa gratuité.

3)      Je me permets ici de reprendre les propos tenus en commission : « les pilules ne sont pas des smarties que l’on distribue juste comme cela ! ». Quel mépris du travail effectué par les professionnels des centres ! Madame la députée, pensez-vous que les plannings délivrent ces médicaments comme si c’était des bonbons ? Savez-vous qu’après chaque délivrance d’une pilule du lendemain, un rendez-vous est fixé avec un médecin afin de discuter d’une contraception plus adaptée. Un tel suivi, une telle prise en charge est-elle envisagée dans une pharmacie ? Nos centres disposent d’une expertise réputée et reconnue en la matière. Leur interdire la distribution est erroné sur le plan scientifique, clinique et éthique !

Monsieur le Ministre, chers collègues, depuis 2015, sur le terrain, le constat est terrible : les grossesses non-désirées ont augmentées de manière importante. Un véritable échec pour notre politique de planification familiale. Mettre des obstacles au recours de la contraception d’urgence, c’est évidemment augmenter les grossesses non-désirées dont environ 60% se terminent par une interruption volontaire de grossesse.

Je tiens à remercier les groupes co-signataires de ce projet de motion : le CDH et ECOLO. Par cette motion, le Parlement de Wallonie ;

–          Réaffirme le droit de chaque femme à disposer de son corps. Ce droit, il est bafoué quotidiennement, dans le monde, mais en Belgique aussi. Le combat en la matière est long et semé d’embûches ;

–          Le Parlement de Wallonie marque son soutien aux centres de planning, aux travailleurs présents dans ces centres et à leurs missions fondamentales ;

–          Le Parlement de Wallonie soutient la distribution des contraceptifs d’urgence dans les centres de planning

–          Enfin, le Parlement de Wallonie demande au gouvernement fédéral de modifier les différentes législations qui entravent purement et simplement le droit à la contraception. Comme déjà dit, je le répète, ces dispositions sont obsolètes. Ce ne sont pas aux femmes dans une situation d’urgence et de détresse de s’adapter à la loi mais à la loi de s’adapter au mieux au besoin de notre société d’aujourd’hui.

Aujourd’hui chers collègues, j’espère sincèrement que notre voix sera entendue. Elle permettra sans aucun d’éviter des drames humains, familiaux. Car à chaque échec de la contraception, c’est bien de cela qu’il s’agit.