Christie Morreale | Parasite des abeilles: comment les protéger ?
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Parasite des abeilles: comment les protéger ?

Question écrite à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité et du Tourisme

Nous connaissons l’impact important que peut avoir l’acarien varroa sur les colonies d’abeilles. En Belgique, l’AFSCA prodigue des conseils en la matière tels que l’approche uniforme sur l’ensemble du territoire ou l’application d’un traitement à temps, à savoir, avant la naissance des abeilles d’hiver.
La liste des médicaments pouvant être appliqués est également accessible. Il s’agit donc du :
– Thymovar® (médicament à base de thymol) : le traitement doit être appliqué suffisamment longtemps (2 x 21 jours au minimum) et son efficacité doit être contrôlée après avoir retiré la ou les première(s) plaquette(s) (après 21 jours) ;
– Api Life Var® (médicament à base de thymol) : le traitement doit être appliqué suffisamment longtemps (4 x 10 jours au minimum) et son efficacité doit être contrôlée après avoir retiré la ou les première(s) plaquette(s) (après 10 jours) ;
– Apiguard® (médicament à base de thymol) : le traitement doit être appliqué suffisamment longtemps (2 x 14 jours au minimum) et son efficacité doit être contrôlée avant la 2ème application du gel (après 14 jours).

D’autres médicaments, non autorisés en Belgique, peuvent être obtenus auprès d’un vétérinaire en utilisant le système de cascade, comme par exemple :
– médicaments à base d’amitraz (par exemple Apivar®) ;
– médicaments à base de tau-fluvalinate (par exemple Apistan®) ;
– médicaments à base de fluméthrine (par exemple Bayvarol®) ;
– médicaments à base d’acide oxalique (par exemple Api-Bioxal®). Ces produits (à l’exception de BeevitalHiveclean®) ne peuvent être appliqués que s’il n’y a pas de couvain présent dans la ruche, par exemple en complément des méthodes biotechniques
– médicaments à base d’acide formique (par exemple MAQS®) ;

C’est ce dernier médicament, le MAQS, qui semble poser problème chez nos voisins français. En effet, les apiculteurs se plaignent de pertes de reines, de colonies affaiblies voire de désertion des ruches. Au Canada, les plaintes sont identiques. La chambre d’agriculture d’Alsace évoque 20% de pertes sur les 707 ruches traitées.

Monsieur le Ministre, ce produit pouvant être utilisé en Belgique, avez-vous déjà eu l’occasion de discuter de ses effets collatéraux de ce produit avec le CARI ? Ce produit est-il largement répandu chez nous ? L’AFSCA cautionne-t-elle toujours l’utilisation de ce produit ?
Enfin, quelles sont les méthodes de lutte efficace à privilégier ?

Réponse

Ainsi que le mentionne l’honorable membre très justement, le suivi des maladies des abeilles, l’agrément des médicaments et les procédures pour en obtenir sont des compétences fédérales, qui sont gérées respectivement par l’AFSCA et l’AFMPS.
D’autre part, des vétérinaires praticiens s’impliquent de plus en plus dans l’encadrement et l’accompagnement sanitaires des ruchers et il me revient que des discussions se tiennent au niveau fédéral pour la création d’une guidance vétérinaire apicole principalement axée sur le traitement de varroa, qui reste un problème majeur pour notre apiculture. J’envisage de mon côté soutenir l’implication de ces vétérinaires, au côté du CARI, pour aider les apiculteurs à maintenir la qualité de leur production.
Selon des chiffres fournis par l’AFSCA, projet Healthy Bee, présentés dernièrement au secteur, si 85 % des apiculteurs font bien un traitement d’été contre varroa, 90 % d’entre eux n’ont pas les documents vétérinaires justifiant ces traitements, 35 % font des traitements « faits maison » dont 25 % contiennent de l’acide formique et 61 % de l’acide oxalique,qui sont également vendus en droguerie. Il n’y a cependant pas de chiffres précis concernant l’utilisation du MAQS.
Les effets secondaires que décrit l’honorable membre pour le MAQS sont bien connus des vétérinaires, et devraient l’être des apiculteurs, ils sont mentionnés par ailleurs sur la notice de ce médicament.

Il me revient que, en général, les vétérinaires préfèrent recommander l’utilisation de réels acaricides plutôt que l’utilisation de ces acides organiques,même si ils sont contenus dans des médicaments enregistrés, au regard de ces effets secondaires et de leur efficacité moindre.
A travers les actions soutenues pour le secteur apicole, je souhaite oeuvrer à développer une formation et un encadrement de qualité pour nos apiculteurs. L’objectif est de les aider à développer une filière wallonne de miel de qualité, pour laquelle les aspects sanitaires sont aussi primordiaux.