Christie Morreale | Christie
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Enseignement spécialisé: pas de révision de la typologie du handicap

Question écrite à Joëlle Milquet, ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles

 

L’enseignement spécialisé est organisé en 8 types. Chacun est adapté à un handicap ou une difficulté d’apprentissage particulière.

  • type 1 : arriération mentale légère
  • type 2 : arriération mentale modérée ou sévère
  • type 3 : troubles caractériels et/ou de personnalité
  • type 4 : déficience physique (handicap moteur)
  • type 5 : enfants malades (type organisé en milieu hospitalier)
  • type 6 : déficience visuelle (aveugles et malvoyants)
  • type 7 : déficience auditive (sourds et malentendants)
  • type 8 : dyslexie, dyscalculie, dysphasie

 

La loi cadre relative à l’enseignement spécialisé a été votée en 1970 pour répondre aux besoins éducatifs d’élèves nécessitant une pédagogie adaptée dans les différents niveaux d’enseignement : maternel, primaire et secondaire.

En 2004, un groupe de travail issu du Conseil supérieur de l’Enseignement spécialisé a été chargé de mener une étude relative à la révision de la typologie. Les résultats de cette enquête ont révélé une satisfaction effective à propos de l’organisation actuelle de l’enseignement spécialisé, en 8 types d’enseignement. C’était il y a 10 ans.

Les méthodes de l’enseignement spécialisé évoluent, se diversifient et les structures mises en place doivent également s’adapter.

Parmi les différents types de l’enseignement spécialisé ne figure pas l’autisme. Ce trouble du développement présente une échelle de gravité large: des cas légers permettant une insertion sociale à des situations de handicap sévère. Beaucoup présentent aussi d’autres troubles ou handicaps qui ne sont pas spécifiques à l’autisme. Cela crée une grande diversité des tableaux cliniques entourant le diagnostic.

Un accompagnement éducatif approprié favorise la capacité de communication, d’autonomie et d’apprentissage de ces élèves. Il est essentiel qu’ils soient orientés de manière adéquate et qu’ils puissent bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Madame la Ministre,

La reconnaissance d’une typologie particulière liée à l’autisme fait-elle sens ? Une révision de la typologie du handicap est-elle envisagée au sein de votre cabinet?

En vue d’apporter une réponse adaptée aux besoins particuliers de tous les élèves issus de l’enseignement spécialisé, y compris ceux qui présentent des besoins rares ou atypiques, pensez-vous qu’il serait utile d’évaluer les critères actuels d’orientation en enseignement spécialisé ?

 

Réponse de la ministre

 

Le Conseil supérieur de l’Enseignement spécialisé a effectivement été chargé de mener une étude relative à la révision de la typologie en 2004. Les propositions contenues dans cette étude concernaient davantage des modifications de la définition de certains types d’enseignement qu’une remise en question d’un système basé sur une classification en types et en formes d’enseignement, ainsi qu’en degré de maturité. L’enquête réalisée à l’époque a démontré que cette organisation, dans toutes ses composantes, était approuvée à 80 % par les acteurs de terrain.

Cette étude mettait également en évidence la question de la scolarité des élèves en situation d’autisme. Des classes expérimentales ont prouvé l’intérêt de pratiquer une pédagogie adaptée propre à l’autisme. Cette pédagogie adaptée, ainsi que trois autres, a été reconnue par le décret du 5 février 2009. Celle-ci peut être organisée dans tous les types d’enseignement spécialisé.

Il reste certes à relever le défi du renforcement légitime du cadre normatif relatif au personnel qui y travaille mais la volonté politique d’y arriver a déjà été clairement affirmée à plusieurs reprises. Dès lors que le contexte économique permettra à nouveau d’investir dans l’enseignement spécialisé, ce renforcement fera partie de mes priorités. Mais, dans l’objectif de viser un enseignement d’excellence, cet investissement se fera pour autant que l’enseignement adapté démontre son efficience. A cette fin, je compte étudier l’opportunité de cadrer davantage les pédagogies adaptées par un cahier des charges qui reprendra notamment les objectifs poursuivis et les moyens mis en œuvre pour les atteindre.

Par ailleurs, lors de la législature précédente, un projet piloté par le Cabinet, supervisé par l’équipe universitaire du SUSA (service universitaire de recherche sur l’autisme) et concrétisé par l’IFC et les organismes de formation des réseaux a prévu la mise en place de classes d’adaptation pour les enseignants qui désirent se former à l’éducation de ces élèves.

Comme vous, je sais que l’autisme présente une échelle de situations très large. Ainsi, pour les élèves atteints du syndrome d’Asperger, leur présence peut se justifier au sein de l’enseignement ordinaire pour autant qu’un encadrement adapté permette de donner une réponse adéquate à leurs besoins spécifiques.

Sur base des éléments cités ci-avant, vous comprendrez que, si l’accent est mis sur la formation du personnel ainsi que sur la qualité d’une pédagogie adaptée, la reconnaissance d’une typologie particulière liée à l’autisme n’est pas actuellement à l’ordre du jour.

Pour autant, je reste attentive aux avancées que pourrait apporter la nouvelle législation flamande relative aux élèves à besoins spécifiques. Mes conseillers en charge de l’enseignement spécialisé ont d’ailleurs invité un conseiller de l’enseignement néerlandophone à venir présenter leur nouvelle législation lors du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé du 11 mars 2015. Elle servira notamment à éclairer le Conseil supérieur dans sa réflexion constante sur les types d’enseignement, et plus particulièrement sur les questions liées à l’enseignement de type 8 en primaire et en secondaire spécialisé. Questions qui sont actuellement à l’étude comme le prévoit la déclaration de politique communautaire.

Quant aux critères actuels d’orientation en enseignement spécialisé, le dernier avis du Conseil supérieur des Centres PMS date de mai 2014. Il propose des repères pour le travail des équipes PMS qui, dans le cadre de l’analyse pluridisciplinaire d’une situation, envisagent une orientation vers un des types d’enseignement spécialisé.

Cet avis vient de faire le tour de la question de l’orientation en enseignement spécialisé et a été diffusé par circulaire le 28/05/2014 à l’ensemble des partenaires de l’éducation. Il me semble donc inutile de revoir l’évaluation des critères actuels d’orientation en enseignement spécialisé.

 

 

« On peut se respecter même si on n’est pas d’accord » !

Ce lundi, à l’initiative de la députée PS Christie Morreale, une rencontre a été organisée au sein de l’athénée royal d’Ans où, dans le courant du mois de janvier, les cours de religion (catholique, protestante, islamique) et de morale y ont été dispensés de manière groupée durant une quinzaine de jours. Toutes les classes (environ 1.000 élèves) ont ainsi mené cette expérience qui faisait suite aux tragiques événements survenus à Paris les 7, 8 et 9 janvier derniers, dont l’attentat à l’encontre de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo.

« A la suite de ces événements, on a ressenti le besoin de s’exprimer au sein de l’établissement. Les professeurs ont demandé à pouvoir remettre en place le dispositif qui avait déjà été mené en 2001 à la suite des attentats aux Etats-Unis. L’idée était de donner les cours dits philosophiques en commun afin de réunir, croiser les points de vue », a précisé Manuel Dony, préfet des études à l’athénée royal d’Ans.

Les avis divergent quant au maintien, ou non, des cours dits philosophiques dans les établissements scolaires. Sachant qu’il a été décidé d’appliquer l’accord de majorité PS-CDH relatif au remplacement progressif, dès 2016, d’une des deux heures de cours de religion, dans le réseau officiel, par une heure d’éveil à la citoyenneté, la députée Christie Morreale souhaitait pouvoir échanger avec des étudiants et professeurs afin de relayer leur ressenti en commission de l’éducation du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, au sein de laquelle elle siège. Afin de rendre le débat le plus démocratique possible, elle a invité d’autres parlementaires à se joindre à elle. Y ont pris part Marie-Martine Schyns (CDH), Charles Gardier (MR) et Barbara Trachte (Ecolo).

Une trentaine de rhétoriciens ont ainsi livré leur ressenti vis-à-vis de l’expérience qui a été menée au sein de leur établissement. Des étudiants manifestement très intéressés au vu des nombreux sentiments et arguments qu’ils ont partagés avec les parlementaires. Dans l’ensemble, ils ont jugé l’idée bonne mais ils auraient souhaité disposer de plus de temps pour approfondir les discussions.

« Le fait d’être rassemblés nous permet de mieux connaître la religion des autres, de mieux se comprendre les uns les autres », a confié un étudiant. « C’est essentiel d’avoir un cours qui développe l’esprit critique », a souligné un autre étudiant.

Si ces jeunes se sont montrés favorables à l’instauration d’une heure de cours de citoyenneté, au cours de laquelle diverses thématiques seraient débattues (vie sexuelle, environnement, égalité entre les hommes et les femmes…), certains ont estimé qu’il convient de ne pas complètement supprimer les  cours dits philosophiques. « Si on les supprime, cela peut pousser à la radicalisation… », a précisé une étudiante. « Car si un jeune ne trouve pas l’écho qu’il souhaite au sein du cours, il ira peut-être chercher l’information sur Internet où l’on trouve tout et n’importe quoi » ! « Alors qu’il n’y a pas de cours dits philosophiques en France, cela n’a pas empêché les attentats… », a fait remarquer un autre étudiant.

Les parlementaires ont répondu aux interrogations de ces jeunes en précisant, notamment, les positions de leurs partis respectifs au niveau des cours dits philosophiques. Dans l’ensemble, ils sont favorables à l’instauration d’un cours d’éveil à la citoyenneté.

« Actuellement, la constitution ne permet pas qu’on supprime les cours philosophiques mais il s’agit d’un grand pas en avant par rapport au pacte scolaire de 1958 », a souligné Christie Morreale. « C’est bien de se parler mais l’idée est d’aller au-delà, d’arriver à quelque chose de nourri au niveau du cours, à un programme structuré et ce, sans perte d’emplois. Les modalités doivent être réfléchies. Ce n’est pas parce qu’il y a eu ces terribles événements qu’il faut se précipiter ».

D’où l’intérêt de ce type de rencontre avec des étudiants et professeurs ayant expérimenté la notion de cours d’éveil à la citoyenneté ! Désormais, il ne reste plus aux parlementaires qu’à relayer les opinions qu’ils ont ainsi recueillies vers le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« Diverses pistes sont à exploiter », a ajouté Christie Morreale. Pistes qui pourraient se clarifier lorsque la Cour constitutionnelle aura rendu son arrêt à la suite du recours ayant été introduit, en Flandre, par des parents qui ne souhaitent pas que leurs enfants suivent un cours de religion…

Le préfet de l’athénée a conclu les échanges en annonçant qu’il avait l’intention de proposer aux enseignants qui donnent les cours philosophiques de remettre en place le dispositif après les congés de Pâques. Il souhaiterait également leur proposer de se concerter afin d’uniformiser 30 % des contenus des différents cours.

 

Déblocage en vue dans le dossier du centre d’interprétation de la pierre de Sprimont

Question orale destinée à Monsieur Maxime Prévot, ministre en charge du Patrimoine, et à Monsieur René Collin, ministre en charge du Tourisme

« Subsides pour le centre d’interprétation de la pierre à Sprimont »

 

Il y a une dizaine d’années, la commune de Sprimont a initié une procédure visant à réaménager le musée de la pierre, qui entend mettre en valeur le travail de la pierre, un savoir-faire reconnu dans la région ! Ce musée est établi au sein de l’ancienne centrale électrique des Carrières de Sprimont datant du début du 20e siècle, sur un site encore exploité à ce jour et qui accueille, depuis une vingtaine d’années, les Rencontres internationales de sculpture au cours desquelles une quinzaine d’artistes belges et étrangers viennent créer des œuvres d’art au départ de blocs de pierre.

L’objectif est de faire de ce musée un véritable centre d’interprétation de la pierre. Outre sa rénovation, il s’agit d’y réaliser une scénographie retraçant l’évolution de la pierre, depuis son état originel jusqu’à la pierre ornementale. Il est prévu que ce dossier, dont l’investissement est estimé à 1,6 million d’€, bénéficie de subsides du Commissariat général au tourisme et du département du patrimoine.

Les bâtiments étant classés, ce sont des procédures spécifiques, souvent longues, qui doivent être accomplies. Néanmoins, en août 2013, le bourgmestre de Sprimont avait annoncé la concrétisation imminente du dossier… L’appel d’offres avait été lancé et les travaux étaient censés débuter au printemps 2014 pour s’achever en 2016. Travaux qui avaient ensuite été reportés en septembre 2014… Mais à ce jour, le chantier n’a pas encore été lancé. Et pour cause, le Gouvernement doit se positionner quant à l’octroi des subsides sollicités.

Monsieur le ministre, pouvez-vous rassurer quant à l’octroi de subsides en vue de mener à bien ce projet de centre d’interprétation de la pierre ? Quand peut-on espérer voir le dossier être avalisé par le Gouvernement ? Et quand pourrait-on raisonnablement envisager le lancement des travaux ?

 

Réponse des ministres, à la question de Christie Morreale

 

Le ministre Collin a précisé qu’une subvention de 472.006 € a bien été octroyée à la commune de Sprimont, par arrêté du Gouvernement wallon du 11 février 2010, pour la création du centre d’interprétation de la pierre mais que le projet n’a, à ce jour, pas encore été mis en œuvre sachant que la partie du subventionnement relevant de la Direction de la restauration du patrimoine doit encore faire l’objet d’un arrêté du Gouvernement wallon.

Il a ajouté qu’une deuxième demande de subvention, d’un montant de 724.698 €, a été introduite pour la scénographie auprès du Commissariat général au tourisme mais que celle-ci ne pourra être présentée au Gouvernement wallon qu’en fonction des disponibilités budgétaires et, au plus tôt, lorsque les travaux de gros-œuvre auront été entrepris.

La réponse du ministre Prévot était donc déterminante… Celui-ci a confirmé que le dossier relatif à l’aménagement du centre d’interprétation de la pierre de Sprimont lui est bien parvenu fin 2014 mais, faute de moyens, il n’a pu être engagé. Il a néanmoins assuré que ce projet rencontre ses priorités en terme d’emploi et qu’il entend le porter en 2015. A la suite de l’interpellation de la députée, il a chargé son cabinet d’instruire le dossier. Il a ajouté qu’il sera prochainement présenté au Gouvernement pour l’accord de subsides.

 

Réaction de Philippe Leerschool, premier échevin en charge du tourisme et du patrimoine à Sprimont

 

A la suite des réponses qui ont été apportées à la députée, Philippe Leerschool s’est dit ravi que le dossier puisse être mis en œuvre en 2015 et espère vivement que cela pourra réellement se concrétiser sachant que les offres ayant été remises à la commune de Sprimont, suite à l’appel d’offres, datent d’octobre 2013…

« Il a fallu négocier afin qu’elles soient prolongées. Ce qui nous a été accordé mais jusqu’au 30 avril 2015. J’espère donc que le Gouvernement se positionnera sur le dossier avant cette date car, dans le cas contraire, il faudra renégocier les offres et les coûts risquent d’augmenter », a-t-il précisé.

 

Concertation avec les internats permanents de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Question orale à la vice-présidente et ministre de l’Education, de la Culture et de l’Enfance, Joëlle Milquet

 

Il existe au sein de notre administration de l’enseignement de nombreux organes de concertation entre les différentes composantes de notre paysage scolaire. Il s’agit de lieux de rencontre, d’échange et de réflexion, essentiels au bon fonctionnement du système.

Or, il apparaît que les internats permanents sont très rarement associés à ces réflexions. Représentés au sein du conseil pédagogique zonal, ils ne sont que très rarement concernés par les sujets abordés et se sentent peu écoutés. Il résulte de cette situation la création de diverses ASBL, sans coordination réelle en Fédération Wallonie-Bruxelles. En effet, à la suite d’initiatives personnelles, des internats ont décidé de s’assembler afin de parler de problèmes qui leur sont propres.

Je ne souhaite pas, ici, demander la création d’un nouvel organe de concertation mais simplement voir avec vous le meilleur moyen d’inclure systématiquement les internats permanents dans nos réflexions. Il semble encore que, bien trop souvent, ils soient laissés de côté sans liens permanents avec les organes décideurs.

Madame la Ministre, que pensez-vous de la situation des internats permanents ? Serait-il possible d’inclure des représentants de ces institutions au sein d’un conseil pédagogique, éventuellement ?

 

Réponse de la ministre

 

Fin du mois d’octobre 2014, mes services ont rencontré les représentants de l’Association des Administrateurs de l’Enseignement Officiel (A.A.E.O.) et m’ont relayé leurs préoccupations. Dans l’état des lieux qu’ils ont brossé de leur fonction d’administrateur, ils formulaient le souhait d’être représentés au sein d’un organe décisionnel officiel où ils pourraient se faire entendre quant à leurs problématiques spécifiques.

Après analyse plus approfondie de cette demande, mes services ont élaboré un projet de modification de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française  du 24 août 2000 portant création du Conseil pédagogique de l’enseignement de la Communauté française (Lois 25744). Par une simple adaptation des articles 2 et 4 dudit arrêté, la composition du Conseil pédagogique intégrera un représentant des internats autonomes.

J’en ai également profité pour proposer un ajout concernant les représentants des Homes d’accueil et des Centres de Dépaysement et de plein Air qui n’apparaissaient pas dans ledit arrêté.

La proposition de modification sera soumise au Gouvernement au plus tard pour la mi-février et devrait entrer en vigueur pour l’année scolaire prochaine.

Consciente qu’il ne s’agit là que d’un premier pas vers une plus grande reconnaissance du rôle essentiel des internats autonomes au sein du réseau, j’ai demandé à mes services, en collaboration étroite avec les représentants de l’A.A.E.O., de poursuivre leurs réflexions, notamment sur la création de pôles représentatifs des internats au niveau zonal, etc.

En conclusion, le chantier est entamé et il est sur la bonne voie.

 

 

 

 

Plus de démocratie, plus de tolérance, plus d’égalité!

 

Intervention dans le cadre du débat sur le Plan de lutte contre la radicalisation du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

 

Nous avons tous été profondément marqués par la barbarie des actes perpétrés voici quelques semaines déjà à Paris, sans oublier la menace écartée dans notre propre pays. Au-delà de l’horreur, de la tristesse et de la sidération puis de l’émotion et de la mobilisation, c’est évidemment le temps de l’analyse et d’une profonde introspection.

Comment de jeunes gens, des élèves, nés en Belgique et en France et ayant suivi une scolarité dans ces même pays, ont-ils pu sombrer dans la radicalisation et concevoir l’indicible ? C’est notre société, notre fonctionnement et notre vivre-ensemble qui sont directement interpellés. Il y a évidemment la radicalisation qui est indéniable, heureusement loin d’être partout répandue mais lorsqu’elle est présente, très vivace, au point de motiver des élèves à partir pour prendre les armes en Syrie. Il y a aussi, de façon très symptomatique, la lecture que chacun fait de ce qui s’est passé. Et nous ne pouvons pas manquer d’être interpellés sur les réactions très diverses, très contrastées, notamment dans les écoles, et dont nous avons tous eu l’écho. Certaines font peur par leur simplisme, leur refus de toute contradiction et leur absence d’esprit critique. Ces évènements ont été un terrible révélateur de l’état de notre société et particulièrement de ses différences, de ses divergences et même de ses fractures.

Le plan du Gouvernement de la FWB pour répondre à cette réalité complexe comprend deux volets. L’un contre le radicalisme. C’est la réponse à court terme, c’est l’urgence qui nous oblige. Mais aussi le bien-vivre ensemble. C’est la réponse sur le plus long terme, sur ce qui fait de nous, toutes et tous, une société que nous voulons ouverte et démocratique.

Autant le dire clairement, malgré une histoire de lutte sociale et d’acquis sociaux, en dépit d’une démocratisation importante de notre enseignement, nous sommes loin de nos idéaux de démocratie et d’égalité. Ce qui n’empêche que nous nous employons, particulièrement au sein de ce Parlement, à nous en rapprocher. Les attaques et les menaces terroristes ont visé directement ces piliers ; le radicalisme fanatisé déteste la démocratie, déteste l’égalité, déteste le libre-examen, déteste l’esprit critique. Quelle réponse y apporter ?

Je ne peux mieux dire que le premier ministre norvégien, Jens Stotelberg, après l’attentat d’Oslo et la tuerie d’Utoya, dont les paroles ont été largement reprises depuis le 7 janvier : «J’ai un message pour celui qui nous a attaqué et pour ceux qui sont derrière tout ça: vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur […] Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance.» Et j’ajouterai plus d’égalité!

Parce qu’il s’agit aussi de cela, en tout cas pour ce qui concerne les compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles au cœur desquelles se trouve l’ensemble de la chaîne « éducative ». Nos élèves ne se réduisent pas au monde scolaire. Ils sont déjà des citoyens, ce sont des jeunes qui aspirent à devenir quelqu’un, à réussir quelque chose. Ils formeront la société de demain mais ils participent déjà activement à celle d’aujourd’hui.

S’il faut pouvoir maintenant, immédiatement pouvoir contrer le radicalisme en l’identifiant et en l’asséchant de tout ce qui pourrait le nourrir, nous avons un travail important à faire sur les valeurs que notre Fédération doit véhiculer. L’égalité est au sommet de celles-ci. Je devrais même dire les égalités puisque les déséquilibres sont nombreux. A mon sens, l’une des plus porteuses, l’une de celles les mieux à même de désamorcer bien des dérives, reste l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle demeure plus que jamais une volonté et un combat passionné. Car beaucoup reste encore à faire. Ce n’est qu’en s’assurant qu’hommes et femmes puissent de manière égale participer ensemble au développement de la société qu’on assurera la pleine émancipation de chacun, nécessaire à l’intégration de tous au sein d’une société ouverte et inclusive. Ce n’est qu’en permettant à tous et à toutes, de manière égale, de pouvoir jouir de leurs droits, s’affranchir de leurs devoirs et enfin de pouvoir bénéficier des opportunités d’accomplissements qu’offre la société que nous favoriserons un réel mieux vivre ensemble.

A l’heure où il nous est impératif d’unir nos forces pour repousser ensemble ce qui menace notre société, il serait impensable de ne pas établir le lien évident et de ne pas se saisir de l’opportunité qui se présente pour doubler nos efforts pour atteindre l’égalité. Permettre à toutes les femmes et toutes les filles de prendre leur place au sein de leur famille, de leur communauté et enfin de la société. Leur donner les moyens de s’autonomiser et de s’accomplir au meilleur de leurs capacités et non à la limite des préjugés auxquels elles sont confrontées et des stéréotypes dans lesquels on voudrait les enfermer. Et ce, afin qu’elles puissent, elles aussi, se faire le vecteur de transmission des valeurs de liberté, de respect et de tolérance qui auront permis leur émancipation.

La complexité de cette problématique, comme on l’a déjà dit, nécessite une transversalité dans la réponse apportée et je suis heureuse de voir que c’est bien la volonté qui transparaît dans le plan qui nous est présenté ici. Sans doute avons-nous eu le tort de croire que certaines batailles avaient été définitivement remportées. Par certains égards, nous nous sommes assoupis, nous avons laissé s’émousser certains réflexes, certaines capacités à nous indigner devant l’injuste et l’inégal. La complexité du monde qui nous entoure n’explique pas tout. Le comprendre demande un effort, que dis-je, des efforts. Mais aussi des outils.

Je tiens ici à souligner les efforts déjà entrepris par Mme la Ministre Isabelle Simonis qui, à travers son plan de mesures en faveur de la promotion et la réalisation de l’égalité hommes-femmes, a fait le travail nécessaire d’identifier et d’associer chaque ministre dans sa compétence aux mesures spécifiques à la promotion de l’égalité des genres. Que ce soit à travers la promotion et la sensibilisation à la question du genre dans l’enseignement, à la lutte contre les stéréotypes ou l’amélioration de l’information liée au choix d’orientation des jeunes.

C’est à présent par le biais du volet de l’égalité des chances et de son plan anti-discrimination que la Ministre s’apprête à faire ce travail important au travers de près de 53 mesures abordant l’ensemble des compétences de la Fédération et engageant l’ensemble du gouvernement. Si le détail des mesures annoncées ne saurait tardé à nous être communiqué, nous relèverons tout de même la volonté de centrer ces mesures autour des jeunes et de s’attaquer à des problèmes liés au développement des nouvelles technologies et nouveaux médias tels que la cyber-haine et les différentes formes de cyber-harcèlement. En réponse à la propagation des discours haineux sur Internet et les réseaux sociaux, différentes mesures spécifiques sont proposées, dont le développement d’une signalétique web contre les discours haineux, la création d’un « code de bonne conduite du citoyen en ligne » et le développement d’un contre discours. J’aimerais, sur ce dernier point, avoir plus de précisions sur le dispositif qui sera mis en place. En effet, qui sera chargé de l’élaboration et de la transmission de ce contre-discours et des messages prioritaires qu’il portera et qui en assurera le suivi afin de maintenir une présence efficace sur le net ?

Nous en avons parlé hier en commission. Il existe déjà beaucoup d’initiatives aussi pertinentes qu’intéressantes mais elles sont trop souvent cantonnées à une classe.  Il faut pouvoir donner aux enseignants l’accès à ces outils, notamment dans leurs formations. Ainsi, je ne peux que me féliciter de la sortie de la circulaire 5133, qui fait le travail de recensement de ce qui existe actuellement comme services ou comme initiatives. Mais qui en propose de nouvelles. Il faut effectivement que ces enseignants permettent aux élèves d’exercer leur libre-examen, de pouvoir faire la critique de tout ce qu’ils entendent ou lisent autour d’eux ou sur Internet. C’est ce que vous appelez la résistance morale et c’est bien le cœur de ce dispositif. A ce sujet, bien évidemment nos questions sont surtout guidées par le désir de savoir déjà quels seront les contenus proposés aux enseignants et aux élèves, dans quel délai et sous quelle forme pourrons-nous bientôt en prendre connaissance ?

Les cours de citoyenneté, désormais unanimement attendus, pourraient être une belle réponse symbolique. Pas une réponse unique, pas une réponse de circonstance mais une réponse construite dans un but: comprendre les autres, comprendre et accepter les différences, comprendre ce qui fait une société. Plus que ce cours de citoyenneté, c’est bien l’ensemble des dispositifs et des contenus de l’Enseignement, de la Jeunesse qui doivent être porteurs de cette ouverture et de cette passion pour l’égalité. Cela doit être la cohérence et la ligne de force.

Mesdames et messieurs les ministres, les différents dispositifs contenus dans ce plan de lutte contre le radicalisme et pour la promotion du bien-vivre ensemble vont dans ce sens. C’est par la pédagogie, la formation, la sensibilisation que nous pourrons aider à désamorcer le processus de radicalisation. Tout ce qui réunit et aide à comprendre l’autre, à l’estimer en dépit des différences. Et pour cela, il faut mobiliser et mettre en projet. De nombreuses et belles initiatives existent déjà mais il en faut toujours plus. Le plan du Gouvernement est volontariste à cet égard et c’est tant mieux! Il faudra rapidement que cela puisse se concrétiser là où les projets ne sont pas encore assez présents.

Je n’irai pas plus en avant, malgré l’envie, et j’emprunterai pour conclusion les mots de Léon Gambetta pour qui « ce qui constitue la vraie démocratie, ce n’est pas de reconnaître des égaux mais d’en faire« .

 

 

Elèves français: 43 millions d’euros qui pourraient être réinjectés dans notre enseignement !

 

Faute de trouver un enseignement adapté aux besoins de leurs enfants, de nombreux parents français n’hésitent pas à traverser la frontière afin de les placer dans l’enseignement spécialisé en Belgique. Ce phénomène n’est pas neuf mais il prend de plus en plus d’ampleur et pose question sur le plan budgétaire. Et pour cause, c’est la Belgique qui prend en charge les frais de scolarité de ces enfants… Dans une institution spécialisée à Mons, par exemple, plus des deux tiers des élèves sont français.

Ce mardi en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la députée socialiste Christie Morreale a interrogé la ministre en charge de l’Education, Joëlle Milquet, afin de la sensibiliser à cette problématique et obtenir confirmation du nombre élevé d’élèves français fréquentant notre enseignement spécialisé. Il ne s’agissait pas de dénoncer la présence de ces enfants qui ont légitimement droit à un enseignement adapté à leurs besoins mais bien de regretter la non-intervention financière de l’Etat français et, par conséquent, le coût élevé qui pèse sur l’enseignement spécialisé en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ainsi, sur l’année 2014-2015, on dénombre un peu plus de 36.000 enfants dans l’enseignement spécialisé, dont 4.000 qui proviennent de pays européens. Sur ces 4.000 enfants, près de 3.000 sont Français. La ministre a confirmé que l’impact budgétaire est important sachant que le coût moyen d’un enfant dans l’enseignement spécialisé est estimé à 15.000 € par an, contre 3.800€ dans l’enseignement ordinaire. Et d’ajouter que les coûts des frais de scolarité des enfants français dans l’enseignement spécialisé sont toujours plus importants, ceux-ci étant passés de 37 millions d’€ en 2009 à 43 millions d’€ pour l’année 2014-2015.

La députée souhaitait également savoir quelles pistes sont privilégiées à l’heure actuelle. A sa question, la ministre a répondu qu’elle s’était entretenue à ce sujet avec son homologue française Najat Vallaud-Belkacem en vue d’élaborer une convention entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la France.

« Cet argent serait particulièrement utile s´il était réinjecté dans notre enseignement », souligne Christie Morreale.

 

Métiers: il faut changer les mentalités!

Question à Madame Isabelle Simonis, ministre de l’Egalité des chances

 

Depuis 2012, une action de sensibilisation liée aux stéréotypes dans les métiers est proposée dans diverses écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tous réseaux confondus. Le « Girls day and boys day » permet aux enfants du 1er et 2ième degré secondaire de rencontrer des femmes et des hommes exerçant des métiers majoritairement occupés par un genre. Ce projet se déroule en deux temps : des animations en classe sont prévues tout au long de l’année et des rencontres entre des professionnels et les élèves sont organisées. Cette année, celles-ci sont programmées du 30 mars au 3 avril 2015.

L’objectif est de démonter les stéréotypes de genre afin que les enfants choisissent leur orientation en fonction de leur intérêt personnel et de leurs compétences. Nous savons tous combien cette question est importante : pour bien exercer son métier, il faut d’abord l’aimer.

Madame la Ministre, aujourd’hui encore plus qu’hier, nous sommes conscients que certaines options ou orientations sont excessivement genrées… Si l’on retrouve beaucoup de garçons dans les filières liées à la mécanique, à la construction,… beaucoup de jeunes filles se tournent vers des métiers dits « féminins » dans le secteur non-marchand, l’éducation ou la petite enfance.

Pour l’année 2012-2013, l’ONEM dressait une liste de métiers considérés en pénurie[1]. Malheureusement, nous ne pouvons que constater, encore une fois, un désintérêt de la part des filles pour ces métiers. Citons par exemple :

–      les métiers liés à l’informatique, 16% de filles

–      les métiers liés à l’électronique, 2% de filles

A l’inverse, certains domaines semblent « réservés » aux filles puisque dans :

–      l’enseignement fondamental, il n’y a plus que 16% d’instituteurs

–      le domaine de la petite enfance, où l’on ne retrouve que 2% de garçons

De plus, chaque année, le Forem dresse une liste des métiers d’avenir. De nouveau, ceux-ci sont majoritairement occupés par des hommes.

Madame la Minsitre, afin de pouvoir mesurer l’ampleur du phénomène, des études récentes mettant en corrélation le genre et les options choisies existent-elles dans le secondaire ? Comment entendez-vous lutter contre ce phénomène ? Quels outils de déconstruction des stéréotypes souhaitez-vous mobiliser ?

Enfin, concernant ce projet très intéressant « Girls day and boys day », quelles sont les évaluations relatives à celui-ci ? Quel est le retour des participants ? Combien d’enseignants y participent chaque année ? Comment pouvons-nous augmenter la participation des enseignants et des élèves de manière conséquente ?

 

Réponse de la ministre

 

L’Assemblée pour les droits des femmes, « Alter Egales », qui s’est réunie pour la première fois le 5 décembre dernier, a choisi la thématique du droit à l’égalité au travail comme priorité pour 2015.

 

Ma note d’orientation politique « Egalité hommes-femmes 2014-2019 », adoptée le 19 novembre dernier par le Gouvernement, comporte 34 mesures en faveur de l’égalité hommes-femmes dans l’ensemble des compétences du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Parmi ces mesures, certaines traitent de la ségrégation de genre dans le choix des études et dans l’exercice de certaines professions. Pour y remédier, il faut sensibiliser les jeunes aux stéréotypes de genre associés aux filières d’études ou aux métiers,  promouvoir des études et des carrières scientifiques auprès des étudiantes ou encore sensibiliser des enseignants aux questions de genre dans le cadre de leur formation sont quelques exemples de projets concrets à entreprendre dans le cadre de ce chantier.

 

En effet, en la matière, les chiffres interpellent :

  • Les 10 métiers les plus mal payés en Belgique sont majoritairement des métiers dits « féminins » : coiffeuse, esthéticienne, aides de ménage, caissières, vendeuses, métiers de l’habillement.
  • Parmi les 10 métiers les mieux payés, on retrouve des métiers traditionnellement exercés par les hommes : directeur de société, cadre dans la vente, mathématicien, ingénieur, physicien, gérant de commerce.
  • 2% de femmes travaillent dans l’électronique et 2% des garçons sont puériculteurs
  • Moins de 1% des filles conduisent des véhicules de chantiers
  • 11% des garçons sont infirmiers
  • 10% de filles ingénieures
  • En 2010, l’écart salarial entre les femmes et les hommes était toujours de 25%.

 

Afin d’expliquer les choix d’option stéréotypés des filles, alors que statistiquement, elles réussissent mieux à l’école que les garçons, la Direction de l’Egalité des Chances a financé sept projets en 2008. Parmi ces études, deux sont des recherches–actions, cinq sont qualitatives, dont trois intègrent une approche quantitative.

 

Plusieurs constats ont pu être faits suite à ces recherches. Ils sont synthétisés dans la revue trimestrielle Faits et Gestes n°33 « Filles-garçons, égaux dans l’enseignement? ». Suite à ces études préparatoires et aux recommandations, différents projets ont pu voir le jour.

 

Pour favoriser l’égalité entre filles et garçons dans les pratiques pédagogiques, mon département, en 2009, en collaboration avec l’Enseignement à Distance, a mis en ligne la première version du module de formation initiale et continuée des enseignant-e-s à l’égalité des filles et des garçons dans le système éducatif. Il s’agit du Module « filles-garçons, une même école ». Je vous invite à découvrir cet outil pédagogique très didactique qui est accessible sur le site de l’administration de l’égalité des chances. Je ne manquerai pas prochainement de prévoir une évaluation de celui-ci et de proposer une promotion de l’outil pour les années à venir.

 

Par ailleurs, afin de sensibiliser les jeunes à l’importance du choix de leur orientation, nous soutenons le projet « Girls day, Boys day » qui est organisé pour la troisième année consécutive dans les 5 provinces francophones et pour la deuxième année à Bruxelles. Ce projet vise à sensibiliser les élèves et les enseignant-e-s aux stéréotypes dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle. Dans ce cadre, des animations dans les classes ainsi que des rencontres avec des professionnel-le-s exerçant un métier atypique sont proposées aux élèves. Ce projet est organisé en collaboration avec les coordinations provinciales égalité des chances.

 

Par ailleurs, j’ai pu participer dernièrement à la visite du site d’ARCEO, entreprise spécialisée dans la sidérurgie de pointe, qui a permis aux jeunes d’une école liégeoise de rencontrer et d’échanger avec une opératrice de production, seule femme dans un monde traditionnellement masculin. J’ai pu observer l’intérêt que ce type de projet suscite auprès des jeunes.

 

En ce qui concerne l’évaluation de ce projet, je vous livre les résultats dégagés. En 2013, plus de 50 classes ont participé au projet Girls Day, Boys Day, soit 737 élèves dans les quatre provinces participantes.

 

L’évaluation réalisée auprès des parents, des élèves, des enseignant-e-s et des partenaires du projet met en évidence une perception très positive du projet.

 

Un tiers des élèves interrogés n’était pas familier aux thèmes abordés pendant les animations, les stéréotypes, le sexisme, d’où l’intérêt de ce type d’animation. De plus, avant de participer au projet Girls day, Boys day, 250 élèves sur les 429 ayant participé à l’évaluation ne connaissaient pas de professionnel-le-s exerçant un métier atypique pour son sexe. Au terme du projet, 82% des participant-e-s pensent qu’il n’y a pas des secteurs réservés aux femmes ou aux hommes.

 

Pour 24% des parents interrogés, il s’agissait d’une belle rencontre avec les entreprises. Pour 62%, c’est un projet qui permet de réduire les préjugés sur les métiers. De plus, ils sont 67% à affirmer que ce projet leur a fait découvrir des métiers atypiques et 62% que ce projet leur a permis de discuter avec leur enfant des stéréotypes et préjugés dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle.

De manière générale, à plus de 80%, les enseignant-e-s interrogé-e-s ont trouvé le projet bien organisé et adapté au public cible. Ils ont dans l’ensemble trouvé les élèves enthousiastes quant au projet et pensent que l’expérience devrait être renouvelée. Ils sont par ailleurs nombreux à dire qu’ils vont faire la promotion du projet autour d’eux.

Pour conclure, je suis convaincue du bien-fondé de ce type d’expérience pour l’ensemble des acteurs de l’école, les enseignants, les élèves mais aussi les entreprises et les professionnels de l’orientation.

 

Réplique de Christie Morreale

 

En la matière, il y a encore des freins à franchir. Il faut changer les mentalités. C’est notamment le rôle des parents, qu’il faut encourager à ne pas se limiter à offrir aux enfants, aux occasions, des jeux pour materner et faire le ménage pour les filles ou pour bricoler pour les garçons. Cela passe aussi par une sensibilisation via les CPMS (Centres Psycho Médico Sociaux) qui orientent les étudiants durant leur cursus.

Par ailleurs, la question des stéréotypes pourrait être un sujet sur lequel travailler durant la conférence internationale Pekin + 20


[1] http://onem.be/D_Documentation/Publications/Brochures/_Folders/Penurie/FolderFR.pdf

 

Christie « spreekt Nederlands » avec des étudiants du collège du Sartay !

Le jeudi 22 janvier, une vingtaine d’étudiants de 3e année du collège du Sartay (Embourg) ont eu l’opportunité de visiter le Sénat. Vu qu’il s’agissait d’un groupe d’étudiants en immersion néerlandais, le guide qui les accompagnait s’est exprimé en néerlandais. Au cours de leur visite, ils ont rencontré la sénatrice Christie Morreale, également députée au Parlement wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui s’est volontiers prêtée au jeu des questions-réponses. Bien sûr en néerlandais, qu’elle maîtrise bien, même si, selon l’usage au Sénat, chacun s’y exprime dans sa langue. Ce fut un très bon exercice !

Cette visite s’inscrivait dans le cadre du projet Reporters de la Démocratie du service éducatif du musée BELvue, une initiative de la Fondation Roi Baudouin, qui consiste, depuis 2005, à proposer des animations à des jeunes âgés de 10 à 18 ans en vue de les sensibiliser au fonctionnement de nos institutions démocratiques. Equipés de micros et tablettes, ils sillonnent les couloirs pour capter les images et interviews qui leur permettent de comprendre en quoi consiste le travail du Parlement, des députés et sénateurs.

En classe, avant leur visite, les étudiants du Sartay ont préparé leurs reportages sur base de dossiers adaptés à leur âge et à leur niveau qui avaient été fournis par le musée BELvue. Cette fois, c’est à la sénatrice Christie Morreale que ces jeunes en visite au Parlement fédéral ont posé leurs questions, dans l’hémicycle du Sénat ainsi que dans une salle de commission.

Tant la sénatrice que les étudiants et leur professeur ont exprimé leur enthousiasme à la suite de leur rencontre. « Nous avons reçu des explications claires et cela se ressent qu’elle est  vraiment passionnée. On y voit plus clair maintenant », a confié un élève. « C’est une expérience à faire une fois dans sa vie », a ajouté un autre élève.

Le professeur qui les accompagnait était également ravi. « Il est essentiel que les élèves voient de plus près comment ça se passe ici car c’est trop loin de la vie quotidienne… C’est, de plus, une très bonne occasion de pratiquer le néerlandais. Une telle initiative contribue à améliorer l’image du politique », a-t-il précisé.

Quant à la sénatrice, elle a confié avoir passé un agréable moment avec ces étudiants. « Ces échanges avec des élèves curieux, enthousiastes et des professeurs motivés sont mutuellement enrichissants », a-t-elle souligné.

 

Poème inspiré par les événements dramatiques de Paris

Enormément de personnes, jeunes et moins jeunes, ont été profondément marquées par les événements dramatiques survenus à Paris les 7, 8 et 9 janvier derniers ! Au sein de l’athénée d’Esneux, les étudiants ont été amenés à en discuter. L’un d’eux, Damien Scholle, a exprimé son ressenti au travers d’un poème qu’il a lui-même composé. A l’issue de l’examen de l’ordre du jour du conseil communal d’Esneux, le jeudi 22 janvier, la députée Christie Morreale a demandé à prendre la parole afin d’en faire lecture à l’ensemble des conseillers et ce, à la place de la traditionnelle minute de silence généralement observée à la mémoire des victimes.

« Dans cette actualité bien sombre, j’ai pensé qu’il est bon de montrer que l’on a aussi une belle jeunesse », a-t-elle dit, suggérant de féliciter cet étudiant au nom du conseil communal. Ce à quoi la bourgmestre, Laura Iker, a répondu que cela sera fait à travers le bulletin communal, dans lequel son poème sera publié.

La veille déjà, lors de la soirée de présentation des bons vœux de l’USC d’Esneux, la députée avait également tenu à lire ce poème. Peu avant, l’auteur l’avait remerciée de lui permettre ainsi de s’exprimer. « Je suis fier mais en même temps gêné de l’être car ce texte reflète vraiment un ressenti. Mon but n’est pas, bien sûr, de diffuser le texte en tant que tel mais bien de faire passer l’idée qu’il véhicule », a-t-il confié.

 

Voici le poème intitulé L’oiseau de la liberté

 

Il est perdu, il s’est enfui

Le rire en ce jour maudit

Il est blessé, mis au tapis

Par la haine, la barbarie

Elle est fêlée la liberté

Dont nous avions tous hérité

Oui, saccagée et galvaudée

Mise à sac, vandalisée

Mais le rire n’est qu’en voyage

Il s’absente le temps d’un deuil

caricatures dans son bagage

Qu’il ne laisse pas sur le seuil

La graine de la peur pourtant plantée

Dans un jardin fertile

Ne cessera de se heurter

A des esprits hostiles

Car c’est dans le malheur

Que se rassemblent les hommes

Unissant leur coeur

Faisant face aux dogmes

L’oiseau du rire est touché

Par des chasseurs hallucinés

Prenons ses plumes et trempons-les

Dans l’encrier de la liberté

 

Mobilité douce: placement de panneaux B22 et B23

Question de la députée Christie Morreale à Maxime Prévot, ministre wallon des Travaux publics; de la Santé; de l’Action sociale et du Patrimoine

Nous connaissons tous l’importance d’encourager au maximum l’utilisation du vélo: il s’agit là d’un des enjeux face auxquels les pouvoirs publics sont confrontés. Pour cela, nous devons repenser notre mobilité en y incluant les deux roues. Financer le développement du réseau Ravel est évidemment un geste positif. 

Je souhaite cependant revenir sur une problématique qui a déjà fait l’objet de plusieurs interventions, sans qu’une solution se soit dégagée.

Une solution permettant d’augmenter la part modale des vélos est l’utilisation des panneaux de signalisation B22 et B23. Longtemps interdite, leur utilisation a été légalisée par la loi du 28 décembre 2011 (entrée en vigueur en février 2012, l’incertitude juridique sur la primauté des signaux lumineux de circulation a été levée par la loi du 15 août 2012). À la suite de l’introduction de ces panneaux, les cyclistes peuvent désormais, dans des circonstances déterminées, tourner à droite ou continuer tout droit lorsque le feu est rouge ou orange. Ce qui représente, pour l’usager, un gain de temps.

Alors que ces panneaux sont utilisés en Flandre et à Bruxelles (plus de 100 panneaux à Bruxelles et 2.500 carrefours en France !), la Région wallonne reste la seule entité du pays à ne pas s’en être dotée. Malgré l’avis favorable de l’IBSR, du Conseil Supérieur wallon pour la sécurité routière, du GRACQ Wallonie et la confirmation, à Bruxelles, de l’utilité de cette signalisation, il me semble que nous restons dans une période d’attente.

Questionné à ce sujet le 20 janvier 2014, M. Di Antonio, en tant que ministre des Travaux publics, annonçait que : « des carrefours susceptibles d’être équipés d’un tel dispositif ont (?) été identifiés par cette administration et cela parmi les 600 carrefours à feux du réseau routier régional. Les autorités locales concernées par ces carrefours seront consultées avant d’envisager d’y lancer des expériences pilotes ».

Depuis plusieurs mois déjà, la DGO1 semble avoir identifié une septantaine de carrefours qui pourraient potentiellement être équipés de ces panneaux. Récemment, le premier panneau a vu le jour en Wallonie mais c’est la commune d’Ottignies qui l’a installé. Ce sont donc, pour l’instant, les communes qui prennent l’initiative même si celles-ci dépendent également du SPW pour les réglementations complémentaires de police.

Quand pourrons-nous voir ces premiers panneaux installés sur nos routes régionales ? Quels carrefours en seront équipés ?

Cette solution répondant à des critères de sécurité essentiels, se révélant utile et peu coûteuse, il me semble nécessaire de permettre et d’accélérer toutes les initiatives allant dans le sens d’une installation de ces panneaux.

 

Réponse du ministre:

Une première série de panneaux B22 et B23 sera installée début 2015 à une soixantaine de carrefours à feux en Wallonie. 

D’autres pourraient suivre par après lors de la réalisation de nouveaux aménagements cyclables.