Christie Morreale | Alcool au volant: abaisser le taux légal à 0,2 g/l?
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Alcool au volant: abaisser le taux légal à 0,2 g/l?

Question écrite à Maxime Prévot, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine

Un appel a été lancé en France par la plateforme « 40 millions d’automobilistes » afin de demander un abaissement généralisé du taux légal d’alcool au volant à 0,2 g, soit l’alcoolémie habituelle contenue dans l’organisme.

L’IBSR (Institut Belge pour la Sécurité Routière) est également favorable à cette proposition qui est nettement plus claire en terme de communication puisque ce taux reviendrait à appliquer une politique de « tolérance zéro ». De plus, de nombreuses études ont démontré que l’alcool a un effet immédiat dès 0,2 g. En Belgique, on estime que 180 à 200 personnes meurent chaque année à cause de l’alcool sur nos routes.

Alors que la Région est compétente en matière de sécurité routière, la ministre fédérale de la Mobilité, compétente également dans ce dossier, semble favorable à cette modification qui consisterait principalement à un ajustement de la part des forces de l’ordre sachant qu’actuellement, ce taux est d’application pour les moins de 21 ans.

Quelle est la position de Monsieur le Ministre sur ce dossier ?  Estime-t-il que l’abaissement de ce taux puisse potentiellement avoir un effet bénéfique pour notre sécurité routière ?  Combien d’accidents sont encore causés par l’alcool au volant en Wallonie ?

Réponse du ministre

Le sujet de l’abaissement du taux maximum d’alcoolémie a déjà été examiné par le Conseil supérieur wallon de la sécurité routière (CSWSR).

Réduire le taux d’alcoolémie maximal à 0,2 g/l a l’avantage d’être clair sur le plan de la communication: « quand on conduit, on ne boit pas d’alcool ». Toutefois, une telle mesure ne résout pas le problème majeur qui est le non-respect de la législation actuelle malgré les contrôles actuellement réalisés par les forces de police et va, au contraire, détourner une partie des contrôles vers des cas non problématiques.

Par ailleurs, les conducteurs qui ont causé un accident et les conducteurs hospitalisés dans les services d’urgence ont des taux d’intoxication alcoolique élevés (en général supérieurs à 1 g/l), bien au-delà de la limite légale de 0,5 g/l. Abaisser la limite légale ne contribuera pas à mieux faire respecter une limite déjà actuellement non respectée. Une diminution des accidents liés à la conduite sous influence passe par une augmentation des contrôles et une augmentation de la probabilité subjective et objective d’être contrôlé et sanctionné.

Un abaissement de la limite, de façon générale, imposerait aux forces de police un travail important pour le suivi de personnes ayant de 0,2 à 0,5 g/l dans le sang alors qu’il n’est pas établi qu’elles représentent un réel problème. Le traitement d’un dossier dure de l’ordre de 45 minutes pour une personne contrôlée sous influence. Compte tenu des capacités limitées des forces de police, cela se ferait au détriment des personnes sous intoxication élevée qui sont responsables des accidents.

Le problème majeur, à ce jour, n’est pas la limite fixée pour l’intoxication alcoolique mais un nombre trop faible de contrôles malgré les augmentations de ces dernières années et la volonté annoncée par le gouvernement fédéral d’aller plus loin. Cela conduit en effet à une probabilité subjective d’être contrôlé très basse qui mène à un sentiment d’impunité.