Christie Morreale | Il faut une meilleure organisation des formations continues pour le spécialisé !
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Il faut une meilleure organisation des formations continues pour le spécialisé !

Question orale à Madame la Ministre de l’Éducation

La formation continue des enseignants est un véritable enjeu pour l’avenir de nos écoles. Cette problématique constitue d’ailleurs un axe du Pacte d’excellence, qui propose plusieurs modifications certainement essentielles. Cependant, depuis 2002, les professeurs de l’enseignement spécialisé ne bénéficient pas des mêmes commodités que les enseignants de l’ordinaire.

En effet, deux décrets organisent les formations en cours de carrière. Si le premier s’adresse aux membres du personnel de l’enseignement fondamental ordinaire, le second concerne, quant à lui, le personnel de l’enseignement secondaire ordinaire, de l’enseignement fondamental spécialisé et des CPMS, organisés ou subventionnés par la Communauté française.

Je souhaite aujourd’hui remettre en lumière plusieurs différences dans ces décrets, alors qu’en février 2015, j’attirais déjà l’attention de votre prédécesseure sur ces questions.

Tout d’abord, dans l’enseignement fondamental spécialisé, la formation organisée sur base volontaire, se déroulant durant le temps de prestation des membres du personnel, ne peut dépasser six demi-jours par année, sauf dérogation. Or, le décret s’appliquant aux membres du personnel de l’enseignement fondamental ordinaire, en son article 6, précise que ces formations ne peuvent dépasser dix demi-jours, toujours durant le temps de prestation des membres du personnel. Soit, pour une même situation, les enseignants du spécialisé bénéficient de quatre demi-jours de moins pour se former.

Quelles sont les raisons de cette différence ? Les réflexions actuelles entendent-elles uniformiser les formations pour l’ensemble de nos enseignants ?  La formation continue est essentielle pour notre enseignement mais c’est d’autant plus vrai dans l’enseignement spécialisé où les pathologies, les méthodes d’apprentissage et de prise en charge sont en constante évolution. Dès lors, je ne comprends pas les raisons de ces différences.

De plus, les remplacements, déjà très compliqués dans l’enseignement ordinaire, semblent quasi impossibles dans l’enseignement spécialisé. Si l’on entend allonger le nombre de jour de formation, comme le propose le Pacte, comment souhaitez-vous mettre en place ces remplacements ?

Réponse :

Comme vous l’indiquez, la formation continue est un des axes importants du Pacte. Cette matière est régie par deux décrets. Si les dispositifs sont semblables, ils ont cependant chacun leurs particularités, dues à l’histoire. À l’époque, les compétences de l’enseignement obligatoire et des centres PMS dépendaient de deux ministres, l’un compétent pour le fondamental ordinaire, l’autre pour le secondaire ordinaire, le spécialisé et les centres PMS. L’enseignement spécialisé est au régime du secondaire ordinaire et le fondamental ordinaire a son régime propre. Je vous rejoins sur le fait que ces différences sont, sur le fond, injustifiables et incompréhensibles. Il va de soi qu’un futur décret unique pour tout l’enseignement obligatoire, élaboré dans la foulée des travaux du Pacte, abolira ces différences.

Le groupe central s’est accordé sur le développement d’une formation en cours de carrière «conçue selon les besoins définis par les objectifs du système éducatif, les enjeux collectifs des établissements et le développement professionnel de l’enseignant». Si vous lisez les pages 154 à 162 du projet d’avis n° 3, la philosophie, les objectifs et certaines des modalités qui sous-tendront l’écriture de ce nouveau décret rejoignent nombre de vos questions.

Soyons toutefois clairs: le groupe central n’a pas vraiment travaillé sur la question du remplacement des enseignants en formation. Sans doute la situation n’est-elle pas satisfaisante, mais il serait budgétairement et pratiquement impossible d’organiser le remplacement systématique de tout membre du personnel en formation. Cette question devra être réfléchie à frais nouveaux lors de l’élaboration du nouveau décret, en tenant compte du budget. Je rappelle à cet égard que le groupe central a prévu d’augmenter le budget consacré à la formation continuée puisque le nombre de jours de formation augmente.

J’attends dans les prochaines semaines la version définitive de l’avis n° 3. En tout état de cause, il faudra s’attaquer à la réforme de la formation en cours de carrière. Nous nous y attèlerons ensemble en tenant compte des différences anormales que vous soulignez.