Christie Morreale | Introduction de trétas-lyres dans les Hautes-Fagnes
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Introduction de trétas-lyres dans les Hautes-Fagnes

Question écrite à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité et du Tourisme

Les quelques tétras-lyres présents dans les Hautes Fagnes sont la dernière population en Belgique, protégée et reconnue comme une espèce Natura 2000. C’est aussi une «espèce parapluie», c’est-à-dire que son habitat est utile à d’autres espèces animales et végétales des mêmes milieux, d’où l’importance de sauvegarder ce petit coq de bruyère. Les tétras-lyres constituent des animaux emblématiques dans le parc naturel, cette espèce est fortement menacée de disparition à court terme.

La décision a donc été prise de procéder à un renforcement des tétras-lyres en en important. Le 27 avril dernier, dix tétras-lyres ont ainsi été capturés en Suède.

La 2e phase du projet est la mise en place d’un élevage dans un milieu semi-naturel, comme cela a déjà été fait en Pologne. L’objectif est de remettre la population à une centaine d’individus.

Dès l’arrêt de la chasse dans le parc naturel, en 1966, la population des tétras-lyres est remontée pour atteindre son apogée avec 198 mâles recensés en 1971. Après une forte diminution, la moyenne est restée autour de 50 coqs pendant une vingtaine d’années. C’est en 1995 que le déclin a véritablement commencé, dû notamment à certaines années difficiles au niveau du climat.

Un autre événement qui a été particulièrement désastreux pour la survie des tétras-lyres, fut l’incendie qui a ravagé la Fagnes en 2011. 21 mâles ont ainsi été recensés en 2011, 13 en 2012, 4 en 2014 et seulement deux cette année.

Mais le climat n’explique pas tout, il y a d’autres facteurs sur lesquels les protecteurs des animaux peuvent agir, comme la restauration de l’habitat. De 2007 à 2012, un projet life a visé à la restauration de l’habitat. Ce projet de restaurant de l’habitat est-il aujourd’hui poursuivi ? Un programme de gestion de la biodiversité spécifique aux Hautes Fagnes existe-t-il ?

On sait également qu’il est primordial d’éloigner les prédateurs. Or, une solution n’a pas encore été trouvée pour les renards et les ratons laveurs. Comment peut-on préserver la biodiversité tout en éloignant les prédateurs ?

Réponse

Ce n’est évidemment pas un hasard si le projet de renforcement de la population du Tétras lyre a lieu en Hautes Fagnes, seul site où subsiste une population relictuelle de cette espèce.

La première réserve naturelle en Hautes Fagnes a été créée en 1957. Cela fait donc maintenant 60 ans que le Département de la Nature et des Forêts gère les milieux dans un objectif de préservation et restauration des habitats et espèces typiques de ce haut plateau tourbeux. La réserve naturelle a été progressivement agrandie par conventions avec les communes et par acquisition. Un nouvel arrêté de création en voie de finalisation portera sous peu la superficie de la réserve à 5368 hectares.

La réserve naturelle est gérée selon un plan établi sur base du suivi scientifique des sites, en tenant compte de l’expérience accumulée et en concertation avec les milieux scientifiques et naturalistes, réunis au sein de la Commission consultative de gestion des réserves naturelles domaniales de Malmédy – Hautes Fagnes.

Comme évoquée, la régulation des prédateurs est une étape indispensable pour la réussite du projet de renforcement de la population de tétras dans sa phase de lancement. En effet, plusieurs espèces prédatrices ont en fait un régime alimentaire omnivore opportuniste et s’adonnent à la prédation en fonction des ressources disponibles. L’abondance de ces espèces liée à d’autres sources de nourriture compromet rapidement les chances de survie d’un petit nombre de Tétras, espèce dont la capture est assez facile. Sont notamment concernés : les sangliers, les pies, les corneilles noires, les renards, les ratons laveurs. La régulation des prédateurs est une mesure aussi appliquée dans d’autres sites concernés par les renforcements de population telle que La Rhoën en Bavière.

Pour chacune de ces espèces prédatrices, les moyens de lutte sont à adapter.