Christie Morreale | Lutte contre l’autosolisme: favorisons le covoiturage
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Lutte contre l’autosolisme: favorisons le covoiturage


 

Monsieur Carlo Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

Question orale de Christie Morreale

« Le nombre de places disponibles pour le covoiturage »

Depuis des années, les pouvoirs publics ont pris conscience de l’importance de favoriser le covoiturage. Progressivement, des décisions sont prises afin que la voiture et principalement « l’auto-solisme » ne soit plus le mode de transport principal pour les déplacements domicile-travail. Vous le savez, les gens circulent principalement seuls dans leur voiture, ce qui nous pousse à devoir mener une réflexion globale sur la mobilité. Seulement 1/5 des voitures comptent au moins 2 personnes à leur bord en heure de pointe. Une des solutions privilégiées est évidemment le covoiturage.

Le 4 décembre dernier, vous annonciez la création de 63 nouvelles places sécurisées pour le covoiturage, ce qui porte le total à 206 places reparties sur l’ensemble du réseau wallon.

La Région wallonne signe des conventions avec des opérateurs privés et publics afin qu’ils mettent à disposition leur parking pour le covoiturage. Si 9 conventions de ce genre ont été signées, nous ne disposons toujours que de 206 places, ce qui est peu.

Vous annoncez dans les prochains mois la signature d’autres conventions avec de nouveaux opérateurs privés afin de porter ce total à 506. C’est mieux, mais au vu du nombre de travailleurs wallons qui utilisent leur voiture tous les jours, cela reste assez faible.

Comment faire pour que ce mode de transport ait une place significative dans le transport wallon ? Comment les travailleurs vont-ils avoir accès à ces places sécurisées ? Quelles sont les modalités d’utilisation prévues ?  Ces places seront-elles mises à disposition gratuitement ? Comment encourager leur utilisation ?

L’objectif affiché serait de convaincre un travailleur sur 4 d’abandonner sa voiture. Comment comptez-vous y prendre ?

Le covoiturage permet d’utiliser au maximum les ressources déjà existantes et de diminuer significativement la congestion avec des investissements relativement modérés. En effet, en réduisant d’environ 15 à 25% le trafic sur certains tronçons autoroutiers, il est possible de faire disparaître ou du moins de diminuer fortement les bouchons. Il s’agit donc d’un enjeu important de cette législature.

 

M. Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité et des

Transports, des Aéroports et du Bien-être animal. –

Madame la Députée, comme vous le mentionnez dans votre question, le covoiturage permet de diminuer la congestion avec des investissements relativement modérés. C’est pourquoi les réseaux de parking en partenariat public-privé ont été lancés fin 2013 avec les premiers partenariats conclus et 140 places de parking répartis sur 6 sites privés à travers la Wallonie : trois sites Décathlon, Wavre, Alleur, Loyers, deux sites Equilis, Spy et à Maisières et un site Cora à Messancy.

Trois nouvelles conventions viennent d’ailleurs d’être signées. Nous espérons avoir trouvé entre 10 et 20 conventions par an, ce qui devrait représenter entre 250 et 500 places de parking avec une moyenne de 25 places par parking.

Cet objectif est déjà atteint fin 2014 avec neuf nouvelles conventions qui sont en cours de finalisation et qui dénombrent 370 places de parking supplémentaires.

En dehors de ces places de parking, en partenariat avec le privé, d’autres places spécialement conçues pour le covoiturage existent. En 2010, elles étaient au nombre de 512 en plus de 1 107 places bien définies avec confort et donc utilisables pour le covoiturage.

Afin d’inciter les autosolistes à faire du covoiturage, je souhaite mettre en place, de manière progressive, un véritable réseau express de covoiturage, les aspects aire de stationnement en sont un élément, avec des lignes de covoiturage structurées, des stations d’embarquement et de débarquement, l’utilisation de bandes d’autoroutes dédiées et une gestion informatique en temps réel de l’offre et de la demande.

C’est la première étape 2015, c’est la gestion informatique en temps réel de l’offre et de la demande, c’est là que l’on peut, vraiment, inciter le changement de comportement en ayant ce réflexe d’utilisation d’une application permettant facilement un partenaire conducteur ou un partenaire pour accompagner dans une voiture. On le voit d’ailleurs à travers la question tout à l’heure de M. Maroy sur l’application Uber. Lorsqu’une application facile est à disposition, les gens peuvent très vite y adhérer. Il faut que le système qui soit derrière, soit un système qui soit un véritable covoiturage et pas ce que l’on connaît avec Uber.

Mais l’année 2015 sera celle d’un gros effort sur les parkings de covoiturage, sur le nombre de conventions avec le privé et sur la mise en place d’une application mobile et spécifique de la Wallonie avec vocation que cette application fédère aussi tous les petits projets d’applications existantes parce qu’il y a eu quelques développements privés à vocation parfois locale, ce serait bien de mettre tout le monde sur la même bannière, de manière à avoir une application de référence sur laquelle les gens peuvent trouver facilement un partenaire pour la route.

Mme Morreale (PS).

Oui, je voulais remercier le ministre pour les éclairages à mes questions. Moi, j’y crois beaucoup au développement du covoiturage.

Vous avez évoqué l’idée d’un réseau et d’une application, je pense que cela peut marcher, mais que j’avais déjà eu l’occasion de vous interroger sur un réseau qui portait un nom un peu original, je ne sais plus si c’était Bigjo ou Bodji, enfin, un nom un peu étonnant, donc de projets pilotes qui fonctionnaient, finalement, très peu, et c’est vrai que dans la région de laquelle je suis originaire ainsi que M. Dodrimont, on a un système de covoiturage qui ne fonctionne pas très bien parce que je pense que les gens ont des problèmes de sécurité, sans doute. Il n’y a pas mal de voitures, d’usagers qui conduisent et qui proposent leur service, mais très peu de gens qui sont aux arrêts et que peut-être, il s’agit d’une question de sécurité, de certains qui ont des freins.

C’est une piste dans laquelle il faut pouvoir avancer et votre idée d’application uniforme pourrait, en partie, résoudre ces difficultés-là.

La deuxième chose sur laquelle je pense qu’il faudrait avancer en parallèle, ça c’est sans doute avec votre collègue, le ministre Prévot, c’est de pouvoir avancer sur les bandes de circulation dédicacées spécifiquement au covoiturage. Dans certains pays, dans certaines régions, des bandes d’autoroutes sont dédicacées, par exemple, la bande d’arrêt d’urgence à vitesse modérée pour le covoiturage ou encore en ville, de pouvoir utiliser la bande de circulation dédicacée aux bus. Ce sont des pistes qui pourraient, si elles étaient étudiées et concrétisées, permettre de diminuer les émissions de CO2 et de pouvoir changer aussi nos habitudes, parce que parfois, on a une tendance à avoir un confort et une forme d’individualisme qui conduit à des comportements assez polluants et néfastes et donc, ce serait intéressant, même en termes, à la fois environnementale, mais aussi de cohésion sociale de pouvoir avancer, avoir une autre forme de confort qui serait tout aussi intéressante.

 

Cette version n’engage ni le Parlement wallon ni les orateurs