Christie Morreale | Pont d’Esneux : Comment soutenir les commerces affectés par les travaux ?
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Pont d’Esneux : Comment soutenir les commerces affectés par les travaux ?

Région wallonne

QUESTION ORALE DE MME MORREALE À M. PRÉVOT, MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS, DE LA SANTÉ, DE L’ACTION SOCIALE ET DU PATRIMOINE, SUR « LE RETARD IMPORTANT DANS LES TRAVAUX DU PONT D’ESNEUX »

Monsieur le Ministre, je reviens, aujourd’hui, avec un dossier dont il a déjà été question par le passé, puisque j’interrogeais M.Di Antonio, en 2013, au sujet des travaux de réhabilitation de ce pont. Pour rappel, ce chantier consiste en la réhabilitation, en profondeur, de l’ouvrage : remplacement du revêtement et de la couche d’étanchéité, nouveaux garde-corps et trottoirs. L’éclairage sera également remis à neuf.
Dans un premier temps, votre prédécesseur annonçait que le chantier débuterait durant le second semestre 2013 pour se clôturer en avril 2014.
Sur demande expresse de la commune, que j’ai relayée au sein de ce Parlement, les travaux ont été reportés, afin qu’ils ne débutent pas dans la période estivale, car si vous ne le savez pas – et je vous invite à visiter cette belle commune d’Esneux – c’est une commune touristique qui connaît un afflux particulièrement important d’avril à septembre.
Il était donc nécessaire que ces travaux se déroulent en dehors de cette période, pour impacter le moins possible le tourisme et le commerce local. Le chantier de réhabilitation du pont d’Esneux a débuté le 18 août 2014, avec un délai de 60 jours ouvrables, hors intempéries.
Le 19 décembre, pour des raisons climatiques, les travaux ont été interrompus pendant la trêve hivernale. Le pont a été rouvert à la circulation dans les deux sens alors que 80 jours s’étaient déjà écoulés.
Alors que les travaux ont repris le 19 février, le SPW annonce que le délai sera largement supérieur à ce qui avait été annoncé. La fin des travaux est fixée au 10 juillet 2015. Le délai prévu est triplement plus long, puisque l’on passe de 60 à 180 jours ouvrables de travaux.
Terminera-t-on bien les travaux le 10 juillet? Quelles sont les raisons évoquées pour justifier ce retard ?

Réponse du Ministre :

Madame la Députée, de manière générale, voir des travaux s’éterniser n’est jamais plaisant. Tout le monde désire qu’ils finissent au plus vite.
Toutefois, il ne faut pas jeter directement la pierre à la Wallonie si des chantiers ne se réalisent pas plus rapidement qu’espéré. Dans notre cas précis, l’allongement du délai est imputable à deux raisons principales.
Tout d’abord, le déplacement des impétrants ne s’est pas déroulé de la manière la plus optimale, entraînant ainsi plusieurs mois de retard. Mon administration ayant peu de moyens de pression sur les gestionnaires de ces installations n’a pu que limiter ces désagréments. Ensuite, il me revient que l’entrepreneur retenu ne s’est pas montré particulièrement à la hauteur des exigences sur certains points bien spécifiques aux ouvrages d’art.
D’ailleurs, il y a lieu de préciser que les amendes pour retard d’exécution seront retenues au maximum autorisé par l’administration, à savoir 5 % du montant des travaux, mais l’entrepreneur sachant déjà qu’il a perdu ces 5%, les moyens de pression de mon administration sont réduits ; raison pour laquelle – je le rappelle – j’expliquais l’intérêt pour des chantiers qui sont particulièrement préjudiciables pour la mobilité – je pense surtout aux chantiers autoroutiers – de pouvoir utiliser la formule de la carotte, et donc des primes à l’accélération de la réalisation, et de dédoubler cela de sanctions plus lourdes que les 5 % prévus par la loi en cas de retard, sans quoi c’est tellement vite atteint qu’il n’y a plus d’éléments qui permettent de presser les entreprises. Je pense donc qu’il faut pouvoir, à un moment donné, agiter la carotte si l’on veut avoir un plus gros bâton.
Quoi qu’il en soit, la Direction des routes de Liège suit activement le dossier et fait le nécessaire pour activer les travaux autant que faire se peut. Dès lors, ce chantier devrait être pratiquement terminé pour juillet, et le trafic pourra à nouveau circuler dans les deux sens, même si quelques interventions, très ponctuelles, pourraient encore s’en dérouler durant le mois d’août. Il s’agit notamment de la mise en place de la couche d’usure, des marquages et du revêtement de trottoirs.
Quant à la répercussion des travaux sur les commerces avoisinants, il me revient que leur situation précaire est présente depuis plusieurs années ; raison pour laquelle je m’étonne de lire une perte de 60 à 80 % de leur clientèle due, uniquement, au chantier en cours. D’ici la fin des travaux, je demande encore un peu de patience aux riverains et commerçants, sachant que la situation ne me réjouit pas plus qu’eux, soyons très clairs à cet égard.
Je ne doute pas que le retard de chantier et le chantier lui-même ont pu être à l’origine de pertes importantes, peu importe qu’elles s’établissent réellement à 60 ou à 80 %. Je mesure bien, pour le vivre aussi dans d’autres situations, que des pertes réelles, il y a dû y en avoir dans le chef des commerçants, ce qui est toujours regrettable.
Je rappelle que le centre d’Esneux bénéficiera, par la suite, d’un tout nouveau pont avec des aménagements améliorant grandement le cadre de vie. Je ne doute pas que l’on se réjouira, dans la foulée des bonnes nouvelles annoncées ce week-end pour la boucle de l’Ourthe, à l’occasion de la fête de l’Arbre, aussi en terre d’Esneux, à la fin de ce chantier.

Réplique de Christie Morreale :

Monsieur le Ministre, je vous remercie pour les éléments de réponse. Je vous rejoins sur le changement de modèle par rapport aux amendes de retard, car, effectivement, comme on l’a perçu sur ce chantier, une fois que le délai a été dépassé, vos ingénieurs des services administratifs, que je remercie, car je pense qu’ils ont usé de tous les pouvoirs de persuasion possible, malheureusement, n’avaient pas de bâton, pas de carotte pour les faire avancer. Ils avaient donc vraiment très peu de moyens, sinon que de se fâcher, pour essayer de faire en sorte que le chantier se termine enfin.
Je trouve qu’il faudrait que l’on essaye de réfléchir, en Région wallonne, aux impacts, lorsqu’on fait des travaux – en Région wallonne, mais cela devrait être aussi le cas dans les communes – et de déterminer dans quelle mesure on peut essayer d’aider le commerce local à reprendre, car je peux vous garantir, pour le vivre personnellement, que les transformations et les travaux de ce chantier ont un impact très important. Il y a plusieurs commerces qui ont fermé pour cette raison et d’autres qui sont vraiment en grande difficulté. Il importe de voir dans quelle mesure on peut essayer de les aider. Je pense que les mesures régionales proposées ne peuvent intervenir qu’en cas de fermeture totale d’une route. Ils ne sont donc pas concernés. Je pense qu’à l’avenir, on devrait essayer de réfléchir à des mesures de soutien pendant ces chantiers, quels qu’ils soient, sur l’ensemble du territoire wallon.