Christie Morreale | Christie
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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C’est le moment de poser sa candidature pour Été Solidaire !

Oyez, oyez, étudiant-es ur la Commune d’Esneux, ceci pourrait vous intéresser :

« Été solidaire, je suis partenaire »est un projet financé par la Wallonie dans plusieurs communes. La Commune et le CPAS d’Esneux proposent d’acquérir une première expérience de travail. Ce job étudiant te permettra de réaliser différents types de travaux utiles à la collectivité mais également de participer à des activités intergénérationnelles !

QUAND ? Du 3 juillet au 14 juillet 2017.

A QUI EST DESTINÉ LE PROJET ?

Ce projet est destiné aux jeunes domiciliés sur la Commune d’Esneux pouvant bénéficier des conditions de contrat d’occupation d’étudiant
Si tu as entre 15 et 21 ans ? Tu es dynamique et motivé(e) ? Tu es actuellement à la recherche d’un travail pendant les vacances d’été ?

INTÉRESSÉ(E) ?

Envoie ta candidature sous forme de lettre de motivation (n’oublie pas de mentionner tes coordonnées) avant le 19 mai 2017 à l’adresse suivante :

Administration communale d’Esneux
Service du personnel
Place Jean d’Ardenne, 1
4130 Esneux

 

Les Prés de Tilff : réhabilitation serait prévue pour l’été 2017 !

Question orale destinée à Monsieur le Ministre de l’agriculture, de la nature, de la ruralité, du tourisme délégué à la représentation à la grande région

En septembre 2015, vous rappeliez – à juste titre – que l’entretien quotidien devrait être assuré par la Région wallonne. Nous savons combien l’entretien du site est nécessaire pour une future reprise, d’autant plus que plusieurs dommages ont déjà été constatés. Les dégâts inhérents à l’abandon du site depuis quelques années sont extrêmement préjudiciables, la Région Wallonne étant tenue par convention, il est crucial de procéder, le plus rapidement possible, aux travaux.

Vous m’annonciez, en juin dernier, que le CGT avait listé des travaux de réparation des trous en toiture et la pose de panneaux à l’arrière des vitres cassées. Ces travaux devaient être effectués avant fin 2016 selon la réponse que vous nous fournissiez le 21 juin 2016. Pouvez-vous me confirmez qu’ils ont bien eut lieu ?

Un audit sanitaire des différentes constructions, des aménagements extérieurs, notamment des jeux, et d’installation technique avait également été sollicité afin de déterminer l’opportunité de réaliser ces travaux plus larges d’assainissement, préalable nécessaire à la recherche d’investisseurs, le nettoyage des différents bâtiments, les équipements extérieurs et les abords, l’élagage et les coupes diverses, sur base d’une analyse environnementale. Pouvez-vous m’informer sur ces démarches ? L’audit sanitaire est-il bouclé ? Quels en sont les conclusions ? Le CGT envisage-t-il la réalisation de travaux d’assainissement préalables ? Si oui, quelle est la nature de ces travaux ? Quand seront-ils lancé ? Quel est l’agenda des travaux ?

Ces réflexions étaient à mettre en lien avec une réappropriation partielle du site avec implantation d’équipements légers et de modalités de gestion souple pour juin 2017. Monsieur le Ministre, me confirmez-vous cette volonté ? Des contacts ont-ils été pris avec la commune ?  Quand le site pourra-t-il faire officiellement sa réouverture ?

Par ailleurs, des contacts semblent avoir été pris avec la SPI ; serait-il dès lors envisageable qu’elle puisse relancer un appel à intérêt, en collaboration avec Immowal ? Quel est votre opinion sur la question ?

Réponse

– Madame la Députée, lors de mes réponses précédentes à vos questions sur le redéploiement du site des Prés de Tilff, je vous avais indiqué qu’Immowal avançait de front sur la constitution du dossier de base du projet, sur les contacts avec différents prospects intéressés par la valorisation du site ainsi que sur la collaboration avec le Commissariat général au Tourisme pour mettre en oeuvre les opérations d’assainissement du site évoquées lors de ma visite de 2015.

À ce jour, le CGT et Immowal exécutent cette feuille de route et concrétisent l’ensemble des actions prévues.

Le CGT a notifié les travaux de réparation de la toiture et de pose de panneaux pour l’obturation des baies où les vitres ont été brisées. Ces travaux ont débuté le 18 avril. L’abattage d’arbres présentant un danger a quant à lui déjà été effectué.

Pour compléter le dossier de base du projet, Immowal a préparé et géré deux marchés relatifs au relevé topographique du site et des batiments ainsi qu’un inventaire amiante.

Par ailleurs, Immowal a préparé et géré le marché de services portant sur l’audit sanitaire des différentes constructions et aménagements existants. L’objectif est de disposer d’un diagnostic étayé qui permette de prendre en toute connaissance de cause des options en termes d’assainissement du site, au regard des possibilités de développement ultérieur.

C’est vrai qu’en théorie, je ne vois pas pourquoi on exclurait l’intervention éventuelle des bénéfices des SAR, mais je ne voudrais pas préjuger.

Le rapport d’attribution de ce marché a été transmis par Immowal au CGT en novembre dernier et le marché a été attribué par le CGT, à l’association momentanée Architectes associés SA de Sprimont et Techniques générales et infrastructures SA de Sprimont. Une réunion intermédiaire a eu lieu avec l’auteur de projet le 23 mars dernier. Le rapport final de cet audit sanitaire est attendu ce mi-avril. Je l’attends vraiment d’un jour à l’autre.

Sur base de ce rapport, je vais demander la mise en place, courant mai, d’un comité de pilotage associant notamment la commune, le CGT et Immowal. C’est ce comité qui devra me proposer des pistes de réappropriation partielle du site, sur base d’équipements légers et de modalités de gestion souple.

Enfin, de manière parallèle, les contacts avec des opérateurs intéressés par la valorisation du site se poursuivent, avec comme objectifs de faire émerger un projet pérenne de valorisation du site. À ce titre, les résultats de l’audit sanitaire seront également d’une aide précieuse et indispensable pour permettre à ces opérateurs privés de se positionner sur base d’une connaissance approfondie du site, ce qui fait évidemment défaut jusqu’à présent.

 

Valorisons le secteur arboricole wallon !

Interpellation destinée à René Collin, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives

Á plusieurs reprises au sein de cette commission, nous avons eu l’occasion de discuter des difficultés du secteur fruitier wallon, des inquiétudes des producteurs, qui sont importantes. On le voit quotidiennement, des arbres sont arrachés par les producteurs, démontrant leur désespoir. Nous devons parvenir à soutenir plus adéquatement ce secteur : via la promotion de nos produits, via la commercialisation ou encore via la valorisation dans nos écoles ou encore, via un soutien à la transformation des produits.

Il y a quelques mois, Greenpeace publiait une enquête qui pointait du doigt une contamination importante des fruits, à cause des pesticides. Cette étude, vous le précisiez, concerne les pays européens, sans distinction. J’aime à croire que la production fruitière wallonne, en initiant et en s’inscrivant depuis 1988 dans un cahier des charges très strict est en avance dans le domaine de l’utilisation raisonnée des pesticides. La Production Fruitière Intégrée (PFI) donne la priorité aux méthodes écologiques plus sûres et minimise l’utilisation et donc les effets négatifs des pesticides.

Monsieur le Ministre, pouvez-vous me préciser le nombre d’arboriculteurs qui s’inscrivent aujourd’hui dans le PFI ? Ce chiffre est-il en augmentation ou en diminution depuis ces dernières années ? Comment entendez-vous valoriser efficacement cette production, aujourd’hui méconnue des consommateurs ? Ces produits ont une véritable valeur ajoutée pour les consommateurs et je pense que certains consommateurs seraient prêts à les payer plus chers, en ayant la certitude qu’ils répondent à des conditions strictes de production. Comment entendez-vous aider ces producteurs qui travaillent en production intégrée à commercialiser leurs produits ? Comment encouragez-vous les arboriculteurs wallons à s’inscrire dans cette démarche ? Lors d’une précédente question parlementaire, vous affirmiez qu’en Wallonie, un programme d’aide encourageant la participation des producteurs à des systèmes de qualité est prévu. Ce programme porte sur les frais de certification, d’audit initial, d’inscription à un cahier des charges, ainsi que la cotisation annuelle. L’aide est accordée pour une période maximale de cinq ans et s’élève à 3 000 euros maximum par an et par bénéficiaire. D’autres aides, de type technique par exemple, sont-elles prévues ?

Depuis 2014, le principe de lutte intégrée, l’IPM, est également obligatoire pour les producteurs fruitiers européens. Or, on sait que ces critères sont moins exigeants que ceux du PFI. La liste des pesticides utilisables en PFI est notamment plus restrictive que la liste des produits agréés pour la lutte intégrée préconisée par le niveau européen, que l’on retrouve dans le cahier des charges Vegaplan. Considérez-vous qu’il s’agit-là d’une forme de concurrence ? Pourquoi l’Europe n’adapte-t-elle pas ses exigences aux normes de production les plus élevées ? Les producteurs wallons, dont le Groupement d’arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées, le GAWI, défend avec acharnement la qualité du cahier des charges PFI.

Toujours dans l’objectif de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, objectif que nous partageons, nous connaissons l’importance de la sélection variétale. Aujourd’hui, nos producteurs doivent sélectionner des variétés très sensibles mais qui répondent aux critères esthétiques imposés par le commerce. Je pense qu’à ce sujet, nous devrions nous montrer plus proactifs. Il faut agir concrètement sur le comportement des consommateurs. Préfèrent-ils des pommes irrégulières mais qui répondent à des conditions de productions très strictes ou des fruits contaminés par des pesticides ? Un travail doit également être effectué auprès des représentants des commerces. Deuxièmement, il est également nécessaire de renforcer la recherche variétale, en développant des espèces plus résistantes ou en valorisant les espèces existantes. Des variétés répondent déjà à ces exigences mais ne sont pas suffisamment valorisées. Je pense notamment à la « coxybelle ». Monsieur le Ministre peut-il me préciser les actions menées pour favoriser et mettre en avant ces espèces ? En effet, le consommateur peut être sensible s’il sait que ce fruit est éventuellement moins beau mais qu’il est surtout et avant tout, moins nocif pour sa santé, celle des agriculteurs et plus respectueux de la biodiversité.

Le secteur arboricole nécessite, comme l’ensemble des secteurs agricoles, des recherches importantes. Les centres pilotes jouent, dans ce cadre, un rôle important. Monsieur le Ministre peut-il me préciser le montant consacré, par la Région Wallonne, aux centres pilotes qui se consacrent au secteur arboricole ? Le CRA-W se penche-t-il également sur la recherche dans ce secteur ?

Enfin, les maladies qui affectent les fruits sont évidemment nombreuses mais on peut en identifier précisément quelques unes, comme la tavelure du pommier et du poirier, qui concerne essentiellement les variétés modernes. On identifie également le carpocapse, appelé « le ver des fruits ». Contre ce dernier, les producteurs peuvent avoir recours à une substance active autorisée de la famille des néonicotinoides. Or, depuis 25 ans maintenant, toujours dans cette volonté de réduire efficacement l’utilisation des intrants chimiques, les producteurs utilisent des pièges à phéromones. Depuis 2008, l’utilisation de la confusion sexuelle, préconisée par des chercheurs pour d’autres cultures aussi, a quasi supprimé le recours aux traitements. Or, cette technique s’avère plus couteuse que les traitements phyto. Dans une question parlementaire, vous reconnaissiez que la Flandre, dans le cadre des méthodes agroenvironnementales du Programme flamand de développement rural 2014-2020, accorde une aide de 210 euros à l’hectare pour l’arboriculteur pratiquant cette technique. La Wallonie aide actuellement les producteurs qui souhaitent s’inscrivent dans le cadre du la PFI. Or, il est également essentiel de prévoir une aide lorsque le producteur, qui s’inscrit par ailleurs dans le cahier des charges PFI, met en place une solution technique plus couteuse pour lui mais surtout, plus respectueuse de l’environnement. Envisagez-vous la création d’une compensation financière lorsque la mise en place de technique permet efficacement de diminuer la consommation des PPP ?

Réponse

– En 2016, seulement six producteurs ont demandé une certification Production fruitière intégrée, PFI, contre 18 en 2014. Cette diminution s’explique par le fait qu’une grande enseigne, Delhaize en l’occurrence, qui commercialisait le label Fruitnet, a arrêté.

Certaines initiatives émanant du secteur ont vu le jour, notamment via l’élaboration d’une charte « Fruits d’ici », à laquelle, pour l’instant, trois producteurs adhèrent, en se conformant à un cahier des charges Ecofruits établi par l’association GAWI, à l’initiative de ce projet. Il s’agit d’un label privé.

Par ailleurs, le secteur horticole comestible s’est structuré autour de l’interprofession Fruits et Légumes de Wallonie. Vingt-cinq producteurs sont actifs dans l’interprofession. L’enseigne Mestdagh s’y montre très concernée. Depuis peu, l’interprofession a obtenu de pouvoir utiliser le logo « Fruits et légumes de Wallonie », qu’elle valorisera à titre privé.

De mon côté, j’ai donné instruction à l’administration afin qu’elle initie un projet pilote de développement cohérent avec les politiques mises en oeuvre enn Wallonie : la qualité différenciée et l’identification des produits certifiés. C’est un projet qui s’inspire du projet « Fruits d’ici », mais qui sera élargi à l’ensemble du secteur des fruits et légumes et orienté vers des productions zéro résidu.

L’aboutissement de ce projet sera de pouvoir mettre sur le marché des fruits sans résidus de pesticides et dont la promotion s’effectuera dans le cadre de la qualité différenciée avec le logo officiel, par l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité ou via des actions de visibilité et d’animation de l’interprofession Fruits et Légumes de Wallonie.

Pour mettre en oeuvre le principe de lutte intégrée, la Région Wallonne a choisi d’élaborer un cahier des charges à la disposition des producteurs. Les critères de l’IPM sont moins stricts que ceux de la PFI. En effet, il existe une liste restrictive de produits utilisables en PFI. Pour l’IPM, il s’agit de la liste officielle fédérale des produits phytopharmaceutiques agréés en Belgique. Les deux systèmes ne sont pas en concurrence, la directive 2009/128/CE exige que chaque utilisateur professionnel de produits phytopharmaceutiques respecte les huit grands principes de l’IPM, mais laisse le choix, aux utilisateurs qui le souhaitent, d’aller plus loin, en leur proposant un soutien.

Concernant l’imposition par la grande distribution de critères d’esthétique pour les fruits, il est clair qu’un travail vis-à-vis du comportement des consommateurs est à mener, notamment via le programme de lutte contre le gaspillage alimentaire. Le Centre wallon de recherches agronomiques a obtenu, par croisements avec des variétés commerciales, une soixantaine de sélections d’élites de poires adaptées aux productions à plus faibles intrants. Le travail du CRA-W se fait dans une démarche de sélection participative avec les professionnels de terrain. De plus, le CRA-W mène des travaux de recherches sur les maladies, comme la tavelure, mais aussi sur le diagnostic hatif des maladies, afin d’agir plus efficacement.

Le soutien wallon est, effectivement, différent du soutien flamand. En Région wallonne, il existe une aide portant sur les frais de certification – vous l’avez dit – d’audit initial, d’inscription à un cahier des charges, ainsi que la cotisation annuelle. Ce soutien passe aussi par des actions de promotion mises en place avec l’aide de l’APAQ-W, comme ce fut le cas pour le label « Fruits d’ici ». Vous m’avez interrogé concernant le financement des centres pilotes. Les montants alloués par la Wallonie aux centres pilotes qui sont chargés d’encadrer le secteur arboricole fruitier s’élèvent à 333 075 euros.

Vous voyez, il y a toute une série de projets constructifs qui sont en voie de finalisation. Je pense qu’effectivement, il s’agit d’un secteur qui doit être soutenu, parce qu’il connait des difficultés notamment de concurrence très importante, mais, en plus, parce qu’il s’agit d’un réel potentiel de valorisation du secteur agricole.

 

Enfin un meilleur encadrement pour les élèves porteurs de handicap !

Question écrite à Monsieur le Ministre Marcourt, en charge de l’Enseignement supérieur

Alors que les réflexions sur la formation initiale des enseignants semblent, d’après vos propos, aboutir prochainement, je souhaite attirer une nouvelle fois votre attention sur les particularités liées à la prise en charge d’enfants à besoins spécifiques.

Comme vous le savez,actuellement le diplôme requis pour enseigner dans l’enseignement spécialisé est identique à celui de l’enseignement ordinaire. Dans le cadre de cette formation commune, il n’existe pas de module obligatoire relatif à la prise en charge des enfants à besoins spécifiques. Si la formation initiale des enseignants ne peut ambitionner de donner une maîtrise intégrale de la profession, elle peut néanmoins évoluer en vue de répondre aux besoins de tous les enfants.

Alors que depuis plusieurs années, la Fédération Wallonie-Bruxelles ambitionne d’améliorer l’intégration des enfants porteurs d’un handicap dans l’enseignement ordinaire, peu d’enseignants sont formés à cette prise en charge et à la détection des troubles. Beaucoup se sentent démunis et face à des troubles qui peuvent facilement être pris en charge – je pense notamment à la dyslexie, ils ne savent pas toujours comment réagir.

Le projet d’avis n°3 du groupe central du Pacte pour un enseignement d’excellence évoque également à plusieurs reprises la question de la différentiation. En effet, nos enseignants doivent développer une méthode de travail particulière, une pédagogie différenciée et des méthodes adaptées à chaque situation de handicap qu’il rencontre au sein de l’établissement scolaire. Ils doivent pouvoir s’adapter face à chaque situation individuelle.

Dans les réflexions qui vous animent à l’occasion de la refonte de la formation initiale et dans la perspective de l’élargissement des contenus et de l’intégration scolaire, quelles sont les réflexions menées jusqu’ici pour renforcer la formation à la prise en charge des enfants à besoins spécifiques ? Confirmez-vous votre volonté de rendre obligatoire l’organisation de cours et de stages en lien avec la prise en charge des différents troubles et déficiences et ce, pour l’ensemble des futurs enseignants ? Un module consacré aux besoins spécifiques ainsi qu’à leurs détections sera-t-il rendu obligatoire pour les futurs enseignants du maternel, du primaire et du secondaire ?

Enfin, avez-vous déjà eu l’occasion de soumettre un projet de formation à l’analyse du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé ?

Réponse

Sous l’impulsion d’un large mouvement qui se développe depuis plusieurs dizaines d’années au plan international, l’idée que l’on se fait de la prise en charge des élèves en situation de handicap a beaucoup évolué en Fédération Wallonie-Bruxelles.

La loi du 19 mai 1914 instaurant l’instruction obligatoire imposait aux communes d’organiser des classes pour « enfants faiblement doués ou arriérés ou pour enfants anormaux ». Aujourd’hui, le jeune peut être intégré dans l’enseignement ordinaire quel que soit son handicap et sans avoir fréquenté l’enseignement spécialisé. Cela implique un important changement de perspective concernant la place que doivent avoir les élèves à besoins spécifiques au sein de notre système scolaire.

Depuis 2000, la formation initiale des instituteurs et des régents permet des sensibilisations spécifiques en la matière et, parallèlement, les formations en cours de carrière proposent aux enseignants qui le désirent différentes formations pour mieux connaître les troubles de l’apprentissage et la façon d’adapter leur enseignement mais aucune formation de base ne prépare directement à l’enseignement spécialisé.

Le décret de 2004, qui fixe les modalités de l’intégration, invite à considérer l’enseignement spécialisé et l’enseignement ordinaire non plus comme deux entités distinctes au sein de notre système éducatif mais comme des partenaires amenés à travailler conjointement pour créer les meilleures conditions de scolarisation possibles pour les élèves porteurs d’un handicap. Ce changement de paradigme, qui demande à l’école à s’adapter aux besoins des élèves, va de pair avec le développement chez les enseignants de compétences de pointe dans la mise en œuvre de réponses adaptées et originales aux difficultés rencontrées par les élèves.

En 2011, dans la préface du vade-mecum de l’intégration produit par le Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé, le Ministre Christian DUPONT soulignait la nécessité du renforcement de la formation initiale et continuée des membres du personnel enseignant. Il faudrait, disait-il, une formation initiale de haut niveau incluant des connaissances sur les modalités de l’intervention précoce, la problématique des différents handicaps, les missions des centres PMS, le partenariat avec la famille, la collaboration avec les services sociaux et médicaux…

Tant qu’à présent, cela s’est avéré très difficile en raison du cadre étriqué d’une formation qui s’étend sur trois ans. Les horaires des étudiants sont très lourds et il paraît peu envisageable d’y ajouter des matières et des domaines d’études particuliers. Par ailleurs, aujourd’hui, en Fédération tous les titres requis et suffisants de l’enseignement fondamental et secondaire ordinaire sont valables pour l’enseignement spécialisé. S’il existe la possibilité de suivre une spécialisation en orthopédagogie d’un an en Hautes Ecoles et en Enseignement de Promotion sociale, celle-ci n’est pas exigée pour accéder à l’enseignement spécialisé.

Les acteurs de l’enseignement spécialisé, consultés dans le cadre de l’évaluation de la formation initiale des enseignants menée par l’Université Saint Louis en 2011-2012, ont insisté sur la nécessité de ne plus laisser aux institutions l’initiative de créer des formation facultatives mais bien de rendre obligatoire l’organisation de cours spécifiques et de stages actifs obligatoires de quinze jours ouvrables dans l’enseignement spécialisé.

Par ailleurs, les avis du groupe central du Pacte suggèrent de « ramener l’enseignement spécialisé à sa vraie mission qui ne consiste pas à « regrouper» les plus défavorisés culturellement, n’affichant aucun besoin spécifique qui ne pourrait être pris en charge par l’enseignement ordinaire ». De plus, il encourage à mettre en place « les modalités qui permettraient qu’un certain nombre d’enfants qui sont traditionnellement scolarisés dans l’enseignement spécialisé soient plutôt intégrés dans l’enseignement ordinaire, dans une forme d’enseignement inclusif ».

S’appuyant sur ces recommandations, le GT4O, chargé de formuler des propositions concrètes pour la réforme de la formation initiale des enseignants, envisage trois types de formation visant trois objectifs différents.

Le premier type de formation consisterait en une formation de base pour tous les futurs enseignants les préparant :

–        à détecter de manière précoce des élèves en difficulté ;
–        à distinguer difficultés momentanées, troubles de l’apprentissage et besoins spécifiques ;
–        à orienter les élèves qui le nécessitent vers du personnel spécialisé ;
–        à adapter les pratiques pédagogiques aux besoins des élèves de manière générale et en particulier aux besoins des élèves souffrant d’un handicap qui sont intégrés dans l’enseignement ordinaire.

Les compétences attendues et les contenus décrits porteraient sur la mise en œuvre de pratiques différenciées, en ce compris la détection des difficultés et de processus de remédiation immédiate ; ils porteraient également sur la psychologie des apprentissages en ce compris les facteurs cognitifs, affectifs et conatifs influençant l’apprentissage et les troubles qui y sont associés, la psychologie du développement en ce compris les troubles du développement, les besoins spécifiques des enfants et adolescents porteurs de handicaps, la prise en compte dans une perspective inclusive des troubles de l’apprentissage ou du développement et des besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire et spécialisé.

Les stages seraient organisés de telle manière que chaque étudiant puisse être confronté à un public scolaire fréquentant l’enseignement spécialisé.

Le deuxième type de formation, organisé dans le cadre d’une optionen orthopédagogie, viserait les futurs enseignants plus particulièrement intéressés par la prise en charge d’enfants en situation de handicap et qui, dès leur formation initiale, envisagent la possibilité d’exercer leurs fonctions dans l’enseignement spécialisé.

Cette option de 15 à 30 crédits aurait pour objectif l’acquisition non seulement de connaissances théoriques sur un grand nombre de handicaps et de difficultés mais aussi de compétences pratiques telles que l’apprentissage par la psychomotricité, la musicothérapie, l’expression corporelle et les techniques de détente, l’ergothérapie…

Un troisième type de formation pourrait être organisé dans le cadre de la formation continue ; il serait notamment ciblé sur les enseignants ayant suivi une option orthopédagogie lors de leur formation initiale qui souhaiteraient approfondir leurs connaissances, élargir leur champ de compétences à toute personne (enfants, adolescents, personnes âgées) en situation de handicap et d’éventuellement exercer des fonctions dans les différents milieux accueillant des personnes à besoins spécifiques.

Ce projet n’a pas été soumis à l’analyse du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé. En revanche, il a fait l’objet de discussions au sein du Comité de Suivi de la réforme de la formation initiale, au sein de la Commission pédagogique de l’ARES et de la Chambre des Hautes écoles.

 

En France, une femme sur deux a peur dans les transports en commun

« La gent féminine est, de loin, plus effrayée à l’idée de prendre les transports publics que les hommes. C’est ce que révèle une étude publiée par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU). Les résultats portent sur l’année 2015 et révèlent que les femmes sont 56,3% à ressentir de l’inquiétude contre 26,7% des hommes. Ces chiffres peuvent sembler très élevés mais ils reflètent une réaction légitime : 37% des interrogées disent avoir été victimes d’un vol sans violence et 39% d’agression sexuelle. »

C’est ce que nous apprend cet article du Figaro, à consulter ici. Si le phénomène existe en France, les femmes belges sont également confrontées, quotidiennement, à la même problématique. Pourtant, chez nous, les pouvoirs publics ne semblent pas encore conscients de son ampleur. Les nombreux témoignages qui affluent sur les réseaux sociaux, quasi quotidiennement, semblent ignorer. Depuis des mois, j’attends une réactions forte des pouvoirs publics wallons.

Tout à commencer en avril 2015, voici deux ans maintenant. A la suite d’une enquête française, j’interrogeais le Ministre Di Antonio. Dans celle-ci, le Ministre semble considérer le phénomène comme banal, voire inexistant.

Or, à mes yeux, c’est tout le contraire. Le phénomène de harcèlement sexuel est présent dans l’ensemble de notre société, qui reste profondément inégalitaire. Dès lors que ce phénomène existe dans le monde professionnel, dans la sphère privée, dans la rue, il existe également dans le bus. Pour moi, c’est simplement inadmissible.

Avec ma collègue, Véronique Bonni, nous avons souhaité mesurer l’ampleur du harcèlement dans les transports en commun au sein de l’agglomération liégeoise. Un questionnaire a été distribué à Liège, Verviers, dans des écoles,… Les résultats étaient édifiants: Chez les 179 utilisatrices de transports en commun répondant à l’enquête, 52% ont subi ou subissent durant leurs voyages des propos ou des insultes sexistes, 51% reconnaissent être ou avoir été victimes de comportements qu’elles jugent dérangeant. 57% des répondantes estiment que le harcèlement dans les transports en commun est un phénomène régulier.

Sans même s’en rendre compte, ces femmes adaptaient leurs comportements afin de ne pas être victimes: elles ne circulent pas seules, évitent des lignes identifiées comme problématiques, évitent les déplacements le soir, adaptent leur tenue vestimentaire, …

Suite à ces résultats, le Ministre Di Antonio, dans une intervention en avril 2016, annonçait la création d’un groupe de travail. Depuis, nous attendons toujours une réaction forte de sa part.

A mes yeux, la problématique du harcèlement dans les transports n’est pas solvable sans que les outils apportés pour tenter d’enrayer le phénomène ne concernent également l’ensemble de la société.Mes solutions proposées sont multiples:

1) C’est par l’éducation des jeunes et moins jeunes, au problème général du sexisme, et à celui plus spécifique du harcèlement, que les choses pourront évoluer positivement. Au sein de cette politique éducative, il conviendrait de sensibiliser tant les potentiels harceleurs que les potentiels témoins. Cette sensibilisation éducative pourrait avoir lieu lors de formations réalisées dans les écoles, les universités, mais aussi des entreprises, organisations, etc.
L’éducation peut aussi se faire par le biais de campagnes de sensibilisations dans les transports en commun, mais aussi dans les lieux publics.

2) Cette enquête a été réalisée de manière assez rapide afin de faire prendre conscience aux différentes instances politiques que le phénomène du harcèlement dans les transports en commun n’est pas anodin. Néanmoins pour corroborer les points saillants que cette distribution de questionnaire a fait ressortir, il conviendrait de mener une grande enquête au sein des différentes compagnies de transport en commun de la Région wallonne. Véronique a d’ailleurs déposé une proposition de résolution en ce sens. D’autre part, le monde du transport est encore souvent masculin et les aménagements sont pensés plus par des hommes que par des femmes. L’expertise des femmes doit être prise en compte.

3) Le personnel doit être formé afin d’être pleinement opérationnel lorsqu’une situation de harcèlement lui est rapportée. Son rôle est primordial dans la lutte contre ce phénomène, tant dans la phase de prévention, que de réaction et d’accompagnement des victimes.
La présence des agents est ressentie comme un élément important de prévention et d’assistance. Elle est rassurante, mais joue également un rôle dissuasif. Il est indispensable de former le personnel. Une formation sur le harcèlement, suivie par tous les agents, quel que soit le poste occupé, permettrait une plus large prise de conscience du problème en leur sein et une intervention efficace.

4) Seules 16 % des répondantes ont référé du comportement sexiste à une autorité, plainte ou personnel naviguant. Néanmoins la Belgique, contrairement à son voisin français, est un État qui s’est doté d’une législation sanctionnant le sexisme dans l’espace public. C’est pourquoi il est nécessaire de permettre aux femmes victimes de connaître tous les ressorts légaux pour qu’elles puissent se défendre. Le constat d’une impunité des actes de harcèlement sexiste et de violences sexuelles est alors simple à faire : très peu de plaintes, peu de témoins et c’est souvent sur les seules déclarations des parties que l’autorité compétente va devoir trancher.
Le faible taux de dépôt de plaintes peut s’expliquer par la honte ressentie par les victimes, mais aussi par leur éventuelle peur de ne pas être prises au sérieux. D’autre part, la procédure du dépôt de plainte est complexe et demande du temps. Pour pallier cette absence de plaintes déposées par les victimes, il est donc essentiel de créer ou de développer des structures permettant une simplification de la procédure. En parallèle, il est important de mettre en place des lignes d’écoutes permettant de se renseigner, de signaler certains faits. Le système de la préplainte en ligne pourrait être repris puisqu’il existe déjà pour les cas de vol ou d’acte de vandalisme. La victime effectue une prédéclaration en ligne puis prend rendez-vous au commissariat pour signer sa plainte.

5) Il est également essentiel de mener une vaste campagne de sensibilisation à la problématique via les canaux de communication existants de la SRWT, à savoir, une campagne dans les transports et abris, une sensibilisation via la création de capsules vidéos diffusées sur les réseaux sociaux mais également sur le site internet du groupe TEC et d’intégrer, dans le cadre de la charte des utilisateurs des transports en commun, un critère réserve aux comportements sexistes afin que ceux-ci soient bannis des transports en commun

6) Je propose également d’étudier la possibilité d’étendre les amendes administratives à ce type de délit.

 

Enfin, je tiens à souligner le travail effectuer par l’association « Touche pas à ma pote », qui contribue quotidiennement à dénoncer le phénomène, forme et informe les jeunes.

 

 

Projet pilote d’intégration scolaire : comment, pour qui ?

Question écrite à Madame Schyns, Ministre en charge de l’enseignement obligatoire

Le plan autisme, adopté par en avril 2015 par plusieurs Ministres régionaux et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, annonce différentes mesures relatives à la prise en charge d’enfants présentant des troubles autistiques. Parmi celle-ci, l’axe 5 souhaite « développer au moins un projet pilote de classes spécialisées dans l’enseignement ordinaire : projet expérimental de classes qui bénéficieraient d’un encadrement plus important. Un comité de suivi pourrait mettre en évidence les bénéfices obtenus par ce type d’encadrement et servir de base à une révision des normes d’encadrement. Cela permettrait également de déterminer les critères d’organisation de la pédagogie adaptée pour élèves autistes. »

Vous annonciez avoir pris contact avec les différents pouvoirs organisateurs afin d’inviter ceux-ci à solliciter des écoles pour participer à ce projet pilote. Tout d’abord, d’un point de vue du timing, pouvez-vous me confirmer votre volonté de lancer ce projet pilote pour le 1er septembre 2017 ?

Madame la Ministre, si je ne peux évidemment qu’adhérer au principe d’intégration scolaire, permettez-moi de vous interroger sur les détails de la mise en place de ce projet. En effet, il est essentiel que ce projet soit abouti avant sa mise en place afin de garantir sa réussite. S’il est urgent de trouver des solutions d’encadrement spécifiques plus performantes pour un certain nombre d’enfants en situation de handicap, nous ne devons pas bâcler la mise en place de ces projets pilotes.

Pouvez-vous me spécifier si ces classes seront ouvertes uniquement aux enfants atteints de troubles autistiques ou à l’ensemble des enfants relevant du type 2 ? Quels enseignants vont encadrer ces classes ? Pourront-ils bénéficier d’une formation spécifique relative, notamment, aux pédagogies adaptées ?Les enseignants de l’établissement seront-ils également formés ? En effet, il me semble nécessaire que l’ensemble du corps enseignant adhère à ce projet et qu’ils soient également formés adéquatement.

A mes yeux, il est également important que ces enfants ne soient pas cloisonnés dans une classe séparée et qu’il n’existe aucun échange entre avec les élèves qui fréquentent les classes « ordinaires ». En effet, pour que l’intégration soit effective il est nécessaire de parvenir à mettre en place un maximum de temps en commun avec d’autres enfants, en fonction évidemment, des spécificités de chacun.

Un travail de sensibilisation est-il envisagé auprès des parents des établissements scolaires concernés?Les parents doivent également être préparés et être favorables au projet d’intégration qui doit, dès lors, s’inscrire entièrement dans le projet d’établissement.

Madame la Ministre, pouvez-vous également me préciser les modalités qui seront mises en place pour ces enfants après leur prise en charge dans l’enseignement primaire ? Ces enfants, comme l’ensemble de ceux qui bénéficient d’un programme d’intégration, pourront-ils bénéficier du même encadrement spécifique tout au long de leur parcours scolaire ? Quels sont les aménagements prévus pour, notamment, le passage des épreuves certificatives ?

Réponse :

Vous avez participé activement à la présentation du Plan autisme lors de la Commission conjointe du 25 janvier 2017 où j’ai déjà eu l’occasion d’aborder succinctement ce projet. Vos différentes questions me permettent de le développer davantage.

En premier lieu, d’un point de vue du timing, je vous confirme mon intention de lancer ce projet-pilote pour le 1erseptembre 2017. La collaboration avec CAP48 et les deux Ministres régionaux impliqués dans le plan autisme permet d’envisager le subventionnement de 8 projets. Pour que ces projets soient bien construits, mes collaborateurs ont déjà tenu plusieurs réunions sur cette thématique et je peux donc affirmer qu’au moins 5 projets démarreront et que je garde l’espoir d’en voir éclore 7 ou 8 dès septembre 2017.

Ces projets s’inscrivent dans la continuité du plan autisme. Ils concernent une majorité d’élèves porteurs de troubles autistiques qui fréquentent l’enseignement spécialisé de type 2. Mais comme vous le savez, des classes à pédagogie adaptée à l’autisme peuvent également être organisées dans l’enseignement de type 3. Ces classes qui accueillent des élèves qui relèvent à la fois de l’enseignement de type 3 et de l’autisme peuvent également être associées à ce projet.

Dans tous les cas, les élèves seront inscrits dans des classes de l’enseignement spécialisé localisées dans des écoles d’enseignement ordinaire. Ils bénéficieront d’un accompagnement pédagogique et paramédical assuré par des membres du personnel de l’enseignement spécialisé déjà formés. C’est à cet encadrement généré par l’enseignement de type 2 ou de type 3, que s’ajouteront les différentes aides générées par le cofinancement avec CAP48 et les Régions.

Quant à l’information et aux communications nécessaires aux membres du personnel et aux parents de l’enseignement ordinaire de l’école, celles-ci devront effectivement être organisées. C’est notamment pour cela que j’ai décidé de désigner deux équivalents temps plein dont la mission de coordination sera essentielle pour faciliter la concrétisation de ces projets. Le profil recherché a été établi en concertation avec les réseaux d’enseignement. Sur la base du cahier des charges établi, leur désignation sera finalisée le 2 mai et ces coordinateurs encadreront le projet durant les deux prochaines années scolaires.

L’étude universitaire sur l’intégration menée par l’UCL et également cofinancée avec CAP48 vient de démontrer que l’intégration des élèves de l’enseignement de type 2 était la plus difficile à mettre en place, car, pour les équipes éducatives, il s’agit davantage d’une intégration sociale que d’une intégration pédagogique. C’est en cohérence avec cette étude que les moyens dégagés devraient permettre de créer des passerelles entre ces deux niveaux d’enseignement.

En effet, ces enfants ne doivent pas rester cloisonnés dans leurs locaux. Le cahier des charges prévoira les moments de partages formels et informels qui seront progressivement installés entre les deux types d’enseignement. Là aussi, le rôle des coordinateurs sera prépondérant.

Vous m’interrogez aujourd’hui sur l’avenir de ces classes. Il s’agit ici d’un projet expérimental. Les éléments probants qui émergeront de l’analyse de ces projets alimenteront les réflexions menées dans le cadre du Pacte et me permettront de les pérenniser et de motiver mes futures décisions en matière d’inclusion, d’intégration et d’enseignement spécialisé. Par ailleurs, en l’état actuel d’avancement de ces projets, il ne m’est pas possible de vous répondre sur l’aménagement des épreuves certificatives et sur la poursuite de ces modalités d’accompagnement en enseignement secondaire. Ces décisions dépendront également de l’évolution de chaque enfant accueilli au sein de ces classes inclusives.

 

C’est reparti pour les apéros du vendredi !

Le printemps revient… Les apéros du vendredi aussi !
Rendez-vous à la terrasse de mon bureau (Rue désirée Delville 5 à Esneux) pour célébrer le (non-)retour du beau temps… Au plaisir de vous voir !
Exceptionnellement, Elio quitte Mons pour nous rendre visite dans la plus belle commune de Wallonie 😉 !

Une piste pour encourager la mobilité durable

Question écrite destinée à Monsieur le Ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société nationale des chemins de fer belges

Alors qu’il est nécessaire aujourd’hui de réfléchir aux modes de déplacement les plus responsables et écologiques possibles, permettez-moi de vous relayer l’initiative prise par le TEC depuis plusieurs années.

En effet, afin d’encourager la mobilité durable, le TEC offre des abonnements de bus gratuits, pour une période de 3 ans, lorsque les usagers décident volontairement de remettre les plaques d’immatriculation de leur véhicule à la DIV.

Quiconque remet donc sa plaque d’immatriculation reçoit 3 ans d’abonnement, pour lui-même ou pour un membre de sa famille. Depuis 2006 et jusqu’en décembre 2014, plus de 24 000 abonnements ont ainsi été distribués gratuitement.

L’ensemble de ces questions relèvent de la compétence du Sénat dans la mesure où elle concerne une matière fédérale qui a une influence sur les compétences des entités fédérées en matière de mobilité, d’environnement, de bien-être, …

Une mesure similaire existe-t-elle au niveau de la SNCB ? Des contacts ont-ils été pris, depuis lors, entre la SRWT et la SNCB pour échanger les bonnes pratiques ?Si je peux constater que le prix des abonnements varie évidemment beaucoup plus pour la SNCB, ne pourrait-on pas permettre une solution similaire ?

Réponse

  • Il n’existe pas de mesures similaires à la SNCB.
  • Bien que la SNCB aborde diverses thématiques avec la Société Régionale Wallonne du Transport (SRWT), elle n’a pas eu de contact avec la SWRT à ce sujet.
  • La SNCB m’informe qu’un tel projet n’est pas actuellement à l’étude. En outre, il me semble que cette démarche a davantage de sens avec le TEC, qui dans le cadre de la chaîne de mobilité assure le ‘last mile’ par rapport au train.

 

 

 

Les produits contenant le co-formulant Tallowamine doivent être retirés du marché!

Question écrite destinée à Monsieur le Ministre de l’Agriculture

Alors que les effets négatifs des pesticides et leurs dangers pour les particuliers est quotidiennement mis en lumière, permettez-moi de vous interroger sur les dispositions de les arrêtés royaux du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole et du 10 janvier 2010 modifiant le dit arrêté précédent.

L’ensemble de ces questions relèvent de la compétence du Sénat dans la mesure où elle concerne une matière fédérale qui a une influence sur les compétences des entités fédérées en matière d’agriculture, de Santé publique, d’environnement, de bien-être, …

Dans son article 10, §1, cet arrêté précise une liste de produit phytopharmaceutique qui ne peuvent être agrée pour un usage amateur. Les mouillants, adhésifs, synergistes, phytoprotecteurs et autres adjuvants permettant de favoriser l’action des produits phytopharmaceutiques sont notamment cités.

Pourtant, comme vous le savez, via son règlement 2016/1313 qui modifie le règlement concernant les conditions d’approbation de la substance active glyphosate, la Commission européenne a interdit le co-formulant « suif aminé éthoxylé », à savoir la tallowamine. Ce règlement est entré en vigueur le 22 août 2016.

Monsieur le Ministre, comment ce co-formulant a-t-il pu être agréer pour un usage amateur, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 10 des arrêtés ci-mentionnés ? En effet, l’avis de l’EFSA à ce sujet est indiscutable : les amines grasses de suif polyéthoxylées appartiennent à un groupe de substance comme agents tensio-actifs, présents dans de nombreuses formulations à base de glyphosate.

Monsieur le Ministre, comme mentionné dans une question qui vous est également adressée, vous avez décidé que la tallowamine peut encore être autorisé en Belgique jusqu’en février 2018. Jugez-vous que cette mesure soit prudente ?

Réponse

Je tiens à rappeller que j’ai toujours été et je reste très vigilant par rapport aux risques que peuvent présenter les produits phytopharmaceutiques, et très attentif à l’évolution des connaissances scientifiques relatives à ceux-ci.

Il est, ici, très important de faire la distinction entre les « adjuvants » et les « coformulants ».

Les « adjuvants » sont des substances ou préparations qui sont composées de coformulants ou de préparations contenant un ou plusieurs coformulants, sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur et mises sur le marché, destinées à être mélangées par l’utilisateur avec un produit phytopharmaceutique et qui renforcent son efficacité ou d’autres propriétés pesticides (article 2(3)(d) du Règlement (CE) n° 1107/2009).

Les « coformulants » sont des substances ou préparations qui sont utilisées ou destinées à être utilisées dans un produit phytopharmaceutique ou un adjuvant, mais qui ne sont ni des substances actives ni des phytoprotecteurs ou synergistes (article 2(3)(c) du Règlement (CE) n° 1107/2009).

La différence essentielle entre ces deux catégories réside donc dans le fait que les adjuvants sont mis sur le marché tels quels pour être mélangés par l’utilisateur avec le produit phytopharmaceutique, alors que le coformulant est incorporé par le fabricant dans le produit phytopharmaceutique.

L’article 10/1, § 1er, de l’AR du 28/02/94 prescrit effectivement que les adjuvants ne peuvent pas être autorisés pour un usage non-professionnel. La raison en est qu’il n’a pas été jugé approprié qu’un amateur manipule des produits afin de les mélanger, étant donné les risques que cela implique au niveau de l’exposition accidentelle et d’erreurs dans les ratios des divers composants.

Mais cet article 10/1, § 1er, ne stipule nullement que les produits phytopharmaceutiques à usage non-professionnel ne peuvent pas contenir des coformulants. Quasiment aucune substance active ne peut être utilisée telle quelle. En conséquence, presque tous les produits phytopharmaceutiques, y compris ceux pour un usage non-professionnel, contiennent des coformulants en plus de la substance active.

L’autorisation de produits phytopharmaceutiques à usage non-professionnel à base de glyphosate et contenant le suif aminé éthoxylé n’est donc pas du tout contraire aux dispositions de l’article 10/1 de l’AR du 28/02/94. Les dispositions de cet article ont été strictement respectées.

Pour la période de grâce, j’ai suivi l’avis du Comité d’agréation des pesticides à usage agricole, qui a recommandé ce qui suit.  Je vous en rappelle les dates :

–                      La mise sur le marché et le stockage par le détenteur d’autorisation sont autorisés jusqu’au 22/08/2016.
–                      La mise sur le marché et le stockage par des tiers sont encore autorisés jusqu’au 22/02/2017.
–                      L’utilisation sera possible jusqu’au 22/02/2018.

Le Règlement (UE) n° 2016/1313, par lequel le suif aminé éthoxylé est interdit comme coformulant dans des produits phytopharmaceutiques à base de glyphosate, est entré en vigueur le 22 août 2016 (20 jours après sa publication). A partir de cette date, il était interdit aux détenteurs d’autorisations belges de mettre sur le marché les produits phytopharmaceutiques contenant le glyphosate et le suif aminé éthoxylé, alors qu’il aurait été possible, conformément aux dispositions de l’article 46 du Règlement (CE) n° 1107/2009, de permettre aux détenteurs de continuer la mise sur le marché jusqu’au 22 février 2017. Cet article 46 contient des dispositions au sujet des périodes de grâce maximales que les états membres peuvent accorder en cas de retrait d’une autorisation. Il a donc été mis fin immédiatement à toute commercialisation des produits en stock auprès des détenteurs d’autorisation.

Il est important de noter que depuis le 22 août 2016, ces stocks ne peuvent donc plus être alimentés grâce à l’anticipation précitée. Un certain nombre de détenteurs d’autorisation ont jugé cette mesure excessivement sévère et ont introduit des recours ; les arguments des requérants ont été rejetés.

Pour ce qui est de la mise sur le marché et de l’utilisation des stocks présents chez les tiers et les utilisateurs, le Comité s’est conformé aux dispositions ayant trait à la période de grâce telles que fixées à l’article 46 du Règlement (CE) n° 1107/2009. Le Comité a, en effet, jugé ces périodes proportionnées considérant :

–                      Les résultats des études toxicologiques réalisées sur les produits phytopharmaceutiques contenant le glyphosate et le suif aminé éthoxylé ;
–                      Le contexte de la rédaction du « Statement of EFSA: Request for the evaluation of the toxicological assessment of the co-formulant POE-tallowamine ».

Cet avis de l’EFSA (Statement) identifie surtout un manque d’informations au sujet de ce coformulant, et non des dangers ou des risques avérés.

Il n’est pas étonnant qu’une procédure en rapport avec un éventuel renouvellement d’une approbation d’une substance active ne génère pas suffisamment de données pour l’évaluation des coformulants qui peuvent être utilisés avec la substance active dans des produits phytopharmaceutiques. Cette procédure n’a, en effet, pas été conçue pour évaluer les coformulants.

Dans ce contexte, il y a lieu de se pencher sur l’article 27 du Règlement (CE) n° 1107/2009, qui contient quelques dispositions générales en rapport avec les coformulants. Le point 5 de cet article 27 stipule que des modalités d’application pour cet article peuvent être arrêtées au niveau européen. Jusqu’à ce jour, ceci n’a pas encore été réalisé.

Ces modalités d’application doivent créer un cadre harmonisé et prévisible pour l’évaluation des coformulants. Pour l’évaluation du suif aminé éthoxylé, ce cadre faisait défaut. Les incertitudes identifiées pour le suif aminé éthoxylé telles qu’elles apparaissent dans le Statement de l’EFSA sont donc dues, en grande partie, au contexte de la rédaction de ce Statement.

Néanmoins, et sur base de ces incertitudes relevées dans le statement de l’EFSA, j’ai soutenu et défendu au niveau européen la décision de retrait de ces co-formulants.

Traités internationaux : comment protéger nos agriculteurs ?

Question écrite à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme

Depuis quelques semaines, la Commission Européenne annonce son ambition en ce qui concerne la négociation d’un maximum d’accords de libre-échange bilatéraux avec des pays tiers. Le secteur agricole wallon s’inquiète de cette frénésie libre échangiste.

Ainsi, outre le traité euro-américain, la Fédération Wallonne de l’Agriculture pointe également du doigt la volonté de l’UE d’entamer des négociations avec la Nouvelle-Zélande, ce qui inquiète particulièrement le secteur laitier européen, et d’accélérer le processus de négociation avec les pays de l’Amérique du Sud (le Mercosur) dont l’Argentine se montre particulièrement pro-active dans l’exportation de viande bovine.

Monsieur le Ministre, partagez-vous les inquiétudes du secteur agricole wallon face à ces probables futurs traités ?  Pensez-vous, comme le craint la FWA, que la facilitation des échanges avec ces différents pays aura des impacts négatifs pour notre agriculture ? Comment entendez-vous protéger notre secteur agricole face à ces éventuelles menaces ?

Réponse

Dans la mesure où les négociations multilatérales à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) sont proches du point mort depuis plusieurs années, l’agenda de la politique commerciale de l’Union européenne (UE) s’enrichit toujours plus de projets d’accords commerciaux bilatéraux. À cet élément vient s’ajouter la nécessité, pour l’UE, de dynamiser son calendrier des négociations déjà entreprises et à venir, suite à la nouvelle réalité politique des États-Unis. De plus, les discussions bilatérales vont désormais au-delà de la seule notion d’ouverture de marchés pour s’étendre aux domaines de la convergence règlementaire et des règles. Les accords commerciaux sont des vecteurs de développement permettant la création d’emplois et de richesses économiques. Toutefois, il convient que ces négociations et accords bilatéraux restent équilibrés afin d’éviter des dumpings de divers ordres ou une aliénation des droits fondamentaux des individus et sociétés. Il faut par ailleurs assurer que cette richesse créée soit aussi redistribuée.

Si dans ces négociations, l’Union peut mettre en valeur de réels intérêts offensifs pour certains secteurs, il y a lieu d’avoir une attitude plus défensive en ce qui concerne certaines productions agricoles considérées comme sensibles non seulement pour le secteur, mais aussi pour nos consommateurs. Certaines exigences normatives imposées au secteur agricole européen se traduisent en effet, par des coûts de production plus élevés pour nos producteurs.

Tout l’enjeu des discussions est de trouver l’équilibre entre l’ensemble des secteurs économiques offensifs et importants pour l’Union et le secteur agricole plus sensible à certains égards, vu le rôle multifonctionnel qu’il joue dans l’espace rural européen.

Plus concrètement, dans tous les exemples de négociations qu’évoque l’honorable membre, je veillerai à toujours défendre la spécificité de notre agriculture au travers des différents instruments agréés existants : calendrier, contingent tarifaire et tout autre mécanisme de protection, comme les clauses de sauvegarde en cas de dégradation excessive d’un marché particulier. Si l’agriculture a longtemps pu bénéficier d’un régime d’exception dans les négociations commerciales internationales, son inclusion dans les règles d’OMC en 1995 fut le début d’un basculement progressif avec des outils de soutien de marché toujours plus affaiblis, entraînant une exposition croissante à la volatilité des marchés et à ses conséquences dommageables sur les revenus agricoles.

Vu l’importance stratégique du secteur agricole aux plans économique, social, sécurité et sûreté alimentaire ou encore territorial et environnemental, il convient de réagir en proposant l’exception agricole dans les négociations internationales au même titre que l’exception culturelle. Sans pour cela défendre une attitude protectionniste dans laquelle d’aucuns semblent s’engager, porter l’idée d’une exception agricole, vu la spécificité du secteur et la nécessité de défendre avant tout la notion de sécurité alimentaire au sens large, me semble être une évidence. Même si je suis bien conscient de l’ampleur du chantier.