Christie Morreale | Christie
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Violences conjugales: une ligne d’écoute 24h/24 et 7j/7?

Question adressée à Maxime Prévot, Ministre wallon de l’Action sociale

Début 2014, trois associations spécialisées (le CVFE et les ASBL Praxis et Solidarité-Femmes) ont reçu du SPW la mission de proposer l’écoute, l’information et l’orientation des victimes et auteur(e)s de violences conjugales à travers l’ouverture d’une ligne gratuite et anonyme. Il s’agit là d’un dispositif central dans la lutte contre les violences conjugales. Les répondants constatent des pics importants lors des campagnes médiatiques, qui se déroulent deux fois par an. Dès lors, ne faudrait-il pas mener ces campagnes de manière plus fréquente?

Toujours d’après les chiffres communiqués, la grande majorité des appels proviennent de femmes victimes de violences relativement âgées. Envisagez-vous dès lors des campagnes plus ciblées destinées à certains publics ?

Enfin, comme vous le savez, la ligne est ouverte du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h. Quotidiennement, les spécialistes se relayent donc pendant 10 heures pour assurer une écoute optimale. Monsieur le Ministre aurait évoqué la possibilité d’élargir ces heures en confiant éventuellement la mission à un autre numéro d’urgence, le 107.

S’il n’est évidemment pas question de remettre en cause la qualité de la prise en charge au 107, les bénévoles qui y répondent ne sont pas spécialisés vis-à-vis de cette problématique comme les trois associations précitées. Or, on sait qu’il est très difficile pour une victime d’entamer une démarche d’ouverture et cette première étape est cruciale.

Monsieur le Ministre ne craint-il pas que la prise en charge, qui n’est pas effectuée par un professionnel dans ce domaine, ne soit pas suffisamment efficace ? Envisage-t-il la possibilité d’élargir la ligne d’écoute aux SMS et aux mails ? Cela n’aurait-il pas pour effet de toucher un public plus « jeune » ? Une réflexion a-t-elle été entamée à ce sujet ?

Réponse du Ministre

Cette question me donne une nouvelle fois l’occasion d’aborder la ligne « Écoute violences conjugales », qui constitue l’un des outils du dispositif concerté de lutte contre les violences entre partenaires en Wallonie.

Comme l’a souligné l’honorable membre, lors des campagnes médiatiques, des pics d’appels sont enregistrés par la ligne anonyme et gratuite 0800/30.030. Même s’il s’agit d’actions de sensibilisation moins médiatiques, sachant que le numéro de la ligne est diffusé tout au long de l’année par d’autres canaux :
* via le site Internet ecouteviolencesconjugales.be
* via les brochures et affiches qui ont été largement diffusées et qui font encore l’objet de commandes, notamment dans les écoles, pour les animations EVRAS (Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle)

Mais bien entendu, notre volonté est de continuer à renforcer ces actions et je me suis engagé, à travers plusieurs mesures du Plan d’action national (PAN) et du plan intrafrancophone de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales 2015-2019, à mettre en œuvre différentes campagnes de sensibilisation afin de mieux faire connaître cette ligne d’écoute ainsi qu’à mettre en place un chat Internet lié à la ligne d’écoute. Ce qui permettra sans doute, comme le souhaite l’honorable membre, de toucher un public jeune.

Concernant l’âge des appelants, cette donnée n’est pas collectée par la ligne d’écoute. Néanmoins, la dernière campagne « No violence », qui a été diffusée fin 2015 et, à nouveau, du 8 au 21 février 2016, visait à sensibiliser spécifiquement les jeunes de 15 à 25 ans aux violences dans leurs relations amoureuses. Quant à l’extension de la ligne 24h/24 et 7j/7, une réflexion est effectivement en cours.

En outre, j’attire l’attention sur le fait que la mission de la ligne 0800/30.030, tout comme celle du 107, n’est pas de prendre en charge les personnes mais bien d’offrir une écoute anonyme. La majorité des personnes qui contactent la ligne « Écoute violences conjugales » recherchent avant tout une écoute, de l’information et, si besoin, une orientation vers des services adaptés.

Si le basculement vers le 107 en dehors des heures de permanence du 0800/30 030 se concrétise, d’une part, les personnes qui appellent la ligne « Écoute violences conjugales » en seront averties et, d’autre part, il est prévu que les bénévoles du 107 reçoivent au préalable une formation spécifique sur les violences entre partenaires. Ce qui n’est pas le cas actuellement et cela renforcera la qualité du service car les écoutants du 107 reçoivent, depuis toujours, un nombre important d’appels de victimes de violences, la nuit comme le jour, qui viennent s’ajouter à ceux reçus par la ligne Ecoute Violences conjugales.

Pour que chaque enfant trouve sa place à l’école

A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars, j’ai visité, avec ma collègue Véronique Bonni, l’école fondamentale Mater Dei, à Banneux (commune de Sprimont), où un projet pilote a été développé il y a une dizaine d’années. Un projet remarquable qui repose sur l’intégration d’enfants à besoins spécifiques au sein même de la structure scolaire d’enseignement ordinaire !

Sur les 216 enfants que compte l’établissement à l’heure actuelle, 8 souffrent de trisomie 21 ou d’un retard mental. Ceux-ci sont pris en charge par une institutrice issue de l’enseignement spécialisé. Chaque semaine, ces enfants participent aux activités de psychomotricité et d’éveil avec d’autres classes. Ils sont également intégrés dans d’autres activités comme les répétitions en vue du spectacle de l’école et ils côtoient les autres enfants de l’école lors des dîners et dans la cour de récréation. Une expérience enrichissante à la fois pour les enfants et pour le corps enseignant !

« Le fait d’accueillir des enfants différents a toujours été dans la philosophie de l’école », précise Olivia Bernard, directrice de l’école Mater Dei. « Le projet d’intégration s’est mis en route au départ d’une petite fille trisomique qui était en maternelles. Ses parents souhaitaient qu’elle puisse poursuivre ici. A la longue, on s’est rendu compte que les différences sont gommées. C’est la preuve que ce projet a toute sa raison d’être ».

S’il est un fait que certains enfants présentant un handicap nécessitent un encadrement tout à fait spécifique, comme c’est prévu dans l’enseignement spécialisé, d’autres peuvent très bien être intégrés dans l’enseignement ordinaire comme cela se fait à l’école Mater Dei. Cela doit être analysé au cas par cas de manière à ce que chaque enfant trouve la place qui lui convient le mieux.

« On doit pouvoir établir une mixité dans les crèches et les établissements scolaires car cela contribuerait à créer un climat de tolérance, à élargir le champ de vision des enfants et les rendre plus solidaires. De plus, cela éviterait de marginaliser ces enfants dits différents et leur famille », souligne la députée Christie Morreale, qui siège en commission de l’Education du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Au sein de cette structure, elle y défendra la mise en oeuvre de mesures concrètes en vue de favoriser l’intégration dans l’enseignement ordinaire d’enfants présentant un handicap:

  • Favoriser les écoles compréhensives, qui privilégient le regard sur l’élève plutôt que sur son handicap; les matières à enseigner; les techniques à acquérir
  • Sensibiliser les écoles primaires aux plus-values pour tous les élèves de l’intégration de personnes en situation de handicap en menant un travail de démystification du handicap directement auprès des enseignants et de la direction afin que l’approche, l’accueil et l’intégration des enfants handicapés soient facilités
  • Créer des synergies entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé afin de faciliter la logique de l’intégration. Ces échanges permettront d’acquérir des connaissances mutuelles, depuis les méthodes pédagogiques jusqu’à la concrétisation des projets d’intégration, mais aussi de démystifier le handicap dès le plus jeune âge et favoriser ainsi l’inclusion des personnes handicapées dans l’enseignement classique et dans le quotidien de chacun
  • Inclure un volet « handicap » dans la formation initiale du personnel enseignant
  • Encourager les stages dans l’enseignement spécialisé durant les études des futurs enseignants
  • Favoriser la prise en charge d’enfants porteurs d’un handicap dans les structures d’accueil extrascolaire en prolongement de la logique d’intégration initiée dans l’enseignement obligatoire. Il est cependant nécessaire, pour l’intégration, d’accorder des moyens équivalents à ceux dont l’enfant bénéficierait s’il était inscrit dans l’enseignement spécialisé

 

Stop à l’utilisation massive de pesticides!

 

 

Interpellation en séance plénière du parlement de Wallonie, jeudi 10 mars 2016

 

Une habitante de Fernelmont dénonce l’impact de l’utilisation massive de produits phytosanitaires (pesticides) sur sa santé. Cela serait la cause de nombreux cancers survenus dans son entourage proche.

A travers ce qu’elle dénonce, je considère que l’enjeu est de taille; il en va de la sécurité des citoyens, des utilisateurs mais aussi des agriculteurs eux-mêmes. Je souhaite que l’on interdise la commercialisation de produits pour lesquels nous ne disposons pas de garanties nécessaires quant à leur nocivité pour les consommateurs et les agriculteurs.

Est-ce un hasard si l’agriculture est le secteur au sein duquel on relève le plus de cancers?

Je m’interroge également sur le fait que ce soient les sociétés elles-mêmes qui doivent garantir que le produit n’est pas nocif…

Il faut travailler également au niveau de l’information à communiquer aux riverains de zones exploitées afin que ceux-ci sachent jusqu’où les agriculteurs sont autorisés à épandre ces produits. De même, il est important de fixer certaines limites lorsqu’une école est située à proximité de champs.

Ma proposition de résolution visant à définir une stratégie d’interdiction des pesticides aux néonicotinoïdes arrive sur la table du Parlement wallon la semaine prochaine. Elle est liée à la nécessité de lancer des recherches sur des alternatives crédibles et moins nocives. Une proposition que je souhaite étendre au glyphosate (désherbant total).

 

Privilégier les pierres wallonnes dans les cahiers des charges

Question écrite adressée à Maxime Prévot, Ministre wallon des Travaux publics

Depuis février 2014, une circulaire vise à valoriser les produits issus du secteur de l’industrie extractive de Wallonie, qui présentent de meilleures qualités et garanties de tenue dans le temps, permettant d’amortir les investissements publics réalisés. A cet effet, elle propose certains critères à inclure dans les cahiers spéciaux des charges. La valeur de l’offre est ainsi basée sur plusieurs justifications et non plus seulement par l’adjudication qui vise uniquement à attribuer le marché à l’offre régulière la plus basse, ce qui a longtemps conduit à accorder les projets aux fournisseurs asiatiques. Pourtant, cette dernière n’a pas force légale et rien n’oblige un pouvoir adjudicateur à y avoir recours. Quoi qu’il en soit, l’administration se doit d’être attentive à ce signal.

Bien consciente des difficultés de privilégier un matériau selon le principe de libre concurrence, un groupe de travail technique se réunissait, en août, pour élaborer des solutions légales et pragmatiques. Monsieur le Ministre semblait, à l’époque, prendre ce dossier à bras le corps. Il est en effet très important et il est urgent de trouver des solutions sans lesquelles nos carrières disparaîtront et, avec elles, un savoir-faire et un patrimoine important.

Aujourd’hui, où en sont les réflexions de ce groupe de travail ? Des pistes légales ont-elles été trouvées ? Le ministre de l’Economie évoquait, à l’époque de l’adoption de la circulaire, la possibilité de rédiger un cahier spécial des charges pour mener une expérience pilote d’un marché stock, permettant ainsi au SPW de constituer un stock de pierres, pour ses propres travaux et à destination également des communes qui le souhaiteraient. Cette expérience pilote a-t-elle été validée et, sinon, pourquoi ?

Réponse du Ministre

Lors de la réunion du groupe de travail qu’évoque l’honorable membre, nous avons pu constater la crainte grandissante des acteurs du monde de la pierre. Ceux-ci, qu’ils soient carriers, marbriers, tailleurs, tourneurs ou sculpteurs, tous rencontrent les mêmes difficultés liées principalement au prix et à la concurrence de produit et de main d’œuvre moins chers. Nous avons également pu constater que la qualité de la matière première, comme celle de la main d’œuvre n’apportait pas nécessairement la solution à tous les enjeux. Dès lors, et cela répondra en partie à la question, le travail des experts se concentre actuellement sur le niveau d’exigence imposé, tant au niveau des matériaux que de la main d’œuvre afin de privilégier un travail de qualité et une plus grande durabilité des ouvrages réalisés. Ces exigences seront bientôt une réalité dans les clauses techniques et administratives des cahiers des charges types. Nous pourrons alors mesurer les effets de ces mesures.

L’expérience pilote relative à la réalisation d’un stock de pierre pour fournir les chantiers de travaux sur les voiries régionales et à destination des communes n’a pas encore été finalisée. De nombreux obstacles techniques (type, nature, dimension, format, volume, quantité, etc.) et administratifs (nature de la commande, administration récipiendaire, lieu de stockage, etc.) n’ont pas encore été réglés et pourraient même être un obstacle majeur à cette idée imaginée il y a quelques temps. Quoi qu’il en soit, je reste en contact constant avec les acteurs du secteur, dont « Pierres et Marbres de Wallonie » avec qui toutes les solutions visant à favoriser, légalement, l’utilisation des matériaux naturels wallons sont recherchées.

Logement: quid des dossiers de demande de prêt?

Question écrite adressée à Paul Furlan, Ministre wallon du Logement

Le 25 janvier, la presse relayait les difficultés qu’avait rencontrées un jeune couple namurois pour rénover sa maison. Alors qu’un dossier avait correctement été rempli en octobre 2015, l’administration leur aurait annoncé quelques semaines plus tard qu’il n’y a plus d’argent et qu’ils devaient alors recommencer toute la procédure. Cette difficulté est sans doute due, il est vrai, à une transition nécessaire qui devait se faire entre avril 2015 et le 31 décembre de la même année, les primes étaient octroyées par l’administration alors que les prêts passaient par la Société Wallonne du Crédit Social (SWCS).

Depuis le 1er janvier 2016, le remplacement des châssis, notamment, figure parmi les « rénopacks », et plus les « écopacks » comme auparavant. Et tout passe par la SWCS qui octroie le prêt à taux zéro. Il semble donc qu’il s’agit plus d’une mauvaise information et d’une mauvaise communication entre différents services. Monsieur le Ministre peut-il donc me confirmer qu’il ne s’agit là que d’un cas isolé et que les demandes seront correctement traitées ?

Réponse du Ministre

Concernant l’octroi des prêts Écopack, voici les consignes données par la SWCS, à l’approche de la fin de l’année 2015 et dans la perspective du changement de réglementation au 1er janvier 2016 :

* En date du 10 novembre 2015, la SWCS a communiqué au Call Center Écopack (le Village N° 1, porte d’entrée unique pour introduire une demande de prêt Écopack) la consigne de ne plus prendre de nouvelle inscription Écopack. En effet, sur base de l’expérience des 3 années d’Écopack, il aurait été très difficile pour les candidats emprunteurs de constituer un dossier complet, avant le 31 décembre 2015, correspondant à la fin de la réglementation en vigueur. Le Call Center invitait les candidats à patienter jusqu’au 1er janvier 2016, date à laquelle il leur était possible de prendre connaissance des nouveaux produits proposés par la SWCS, les inscriptions 2016 débutant dès le 4 janvier 2016 via le Call Center de la SWCS ou en ligne via le site web.

* Le 16 novembre, la SWCS a envoyé aux candidats emprunteurs inscrits (parfois depuis plusieurs semaines), et dont les dossiers n’étaient pas complets, un courrier leur demandant de tout mettre en œuvre pour transmettre pour le 4 décembre 2015 les documents manquants. Ceci afin de donner la possibilité à la SWCS de terminer l’instruction de leur dossier avant le 31 décembre et permettre ainsi de traiter les demandes sur base des conditions 2015.

De nombreuses dérogations ont toutefois été accordées pour satisfaire des demandes de « dernière minute » lorsque la situation réclamait l’urgence. C’est ainsi que plusieurs dossiers ont été constitués et traités après la date du 4 décembre pour remplacer des chaudières hors d’usage ou des toitures en très mauvais état. En fonction de ce qui précède, nous sommes donc étonnés du contenu de l’article paru dans la presse et regrettons que la SWCS n’ait pu obtenir les coordonnées des emprunteurs mécontents afin de pouvoir déterminer avec précision le cheminement de cette demande de prêt et ainsi comprendre l’origine de leur mécontentement afin, le cas échéant, d’y remédier. En tout état de cause, le cas évoqué semble un cas isolé.

PS : Depuis le 4 janvier 2016, la SWCS a enregistré 490 inscriptions pour les prêts à tempérament Écopack/Rénopack.

Pour la réouverture de la liaison Thalys sur la dorsale wallonne !

 

C’est en ce sens que nous avons co-signé avec le CDH et Ecolo une proposition de résolution qui a été défendue, ce mardi 16 février, en commission des transports du parlement de Wallonie.

Ce n’est pas une proposition de résolution du MR au gouvernement wallon que nous voulons mais une décision du MR au gouvernement fédéral. Nous voulons des actes ! Car nous ne voyons pas de trace, pas un quelconque montant au budget fédéral 2016 visant à restaurer la liaison Thalys sur la dorsale wallonne. C’est important pour les travailleurs, les touristes et pour l’ensemble des citoyens de pouvoir disposer de liaisons à portée internationale. Cela constitue l’avenir dans le secteur ferroviaire !

Nous demandons donc, une nouvelle fois, au gouvernement wallon de défendre les intérêts de notre Région et de ses habitants en soutenant activement le maintien du Thalys sur la dorsale wallonne et en saisissant le Comité de concertation à propos de la décision de ne pas prévoir de budget en 2016 pour le maintien du transport intérieur à grande vitesse

Une femme sur deux harcelée dans les bus!

Plus de 50 % des personnes interrogées se disent avoir déjà été victimes ou témoins de faits de harcèlement dans les bus!

Nombreuses sont les femmes qui avouent avoir déjà été sifflées en rue, avoir fait l’objet de railleries ou d’injures et même avoir subi des gestes déplacés de la part d’individus du sexe opposé. L’actualité de ces derniers jours l’a d’ailleurs encore démontré… Le harcèlement sexuel existe bel et bien, que ce soit dans l’espace public ou dans les transports en commun ! Le problème, c’est qu’il est difficilement identifiable en raison du peu de plaintes déposées, comme l’a confirmé le Ministre Carlo Di Antonio, en charge de la mobilité et des transports, lorsqu’il a été interrogé sur la situation au sein des bus des TEC.

Pour en avoir le cœur net, sachant que cette problématique les anime depuis un certain temps déjà, les députées wallonnes PS Christie Morreale et Véronique Bonni sont allées à la rencontre d’usagers à Verviers et Liège, à des endroits de forte concentration de lignes de bus. Sur base d’un questionnaire anonyme, elles leur ont demandé s’ils avaient déjà été victimes ou témoins de faits de harcèlement sexuel, quels qu’ils soient, dans les transports en commun. Le résultat n’a fait que confirmer leur sentiment puisque sur les 321 personnes interrogées (âgées de 12 à 40 ans et plus), un peu plus de la moitié ont précisé y avoir déjà été confrontées au moins une fois ! Soit 56,4 % des personnes interpellées ! Dans 82,9 % des cas, il s’agissait de personnes de sexe féminin.

Si on regarde les résultats dans le détail, on relève que 45,9 % de ces personnes ont précisé avoir déjà été sifflées, interpellées, abordées sous un prétexte de drague ou d’en avoir été témoins. 30 % ont confié avoir déjà été confrontées à un individu qui se collait, se frottait à elles contre leur gré. Et enfin, 24,1 % ont signalé avoir déjà été témoins ou victimes de propos ou d’insultes sexistes.

Autre chiffre qui mérite d’être souligné : seulement 8,8 % des personnes qui se sont déclarées témoins ou victimes de harcèlement sexuel en ont référé au conducteur du bus ou déposé plainte.

« Dans ce type de problématique, les plaintes ne représentent qu’une petite partie émergée de l’iceberg, comme l’a démontré notre enquête. Nombreuses sont les victimes qui ne portent pas plainte parce qu’elles ont honte, parce qu’elles ne savent pas exactement où commence l’illégalité ou parce qu’elles pensent que cela ne servira à rien… », souligne Véronique Bonni.

En effet, ajoute Christie Morreale, « les victimes n’osent pas s’en plaindre, ont tendance à prendre l’habitude de vivre avec et finissent par adapter leurs comportements en évitant certains lieux ou lignes de bus, en s’abstenant de sortir seules le soir… L’espace public appartient à toutes et tous et chacun/chacune doit pouvoir y circuler librement. Nous, politiques, devons mettre en œuvre les conditions pour faire en sorte qu’il en soit ainsi. Pour cela, privilégions les messages et actions de sensibilisation, dès le plus jeune âge, afin de vivre dans une société où le genre n’est plus un prétexte de violences, quelles qu’elles soient ».

Les deux députées interpelleront à nouveau le Ministre au Parlement de Wallonie. Elles proposeront au gouvernement de mettre en place une campagne de sensibilisation ayant pour cibles différents publics, à savoir au sein des transports en commun, des écoles ; par exemple par le biais d’activités de théâtre-action ; ou encore dans les Maisons de jeunes.

Dans un deuxième temps, une formation pourrait être mise en place au sein des compagnies de transport en commun afin que les chauffeurs et contrôleurs soient à même de réagir s’ils venaient à être confrontés à des auteurs/victimes de harcèlement sexuel.

La Sarcelle d’hiver en voie d’extinction en Wallonie?

Question écrite adressée à René Collin, Ministre wallon de la Nature, de la Ruralité

Selon les propos de Monsieur le Ministre en commission lors d’un débat parlementaire, l’extinction de la Sarcelle d’hiver et de la Perdrix grise est un phénomène mineur, peu préoccupant sur notre territoire.

Les conclusions de Monsieur le Ministre vont alors en contradiction avec l’analyse développée en 2011 dans l’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie selon lequel les sarcelles, en diminution de 80 % dans toute l’Europe de l’Ouest, sont devenues rares en Wallonie. La Sarcelle d’hiver figure même en tête des espèces présentant un risque extrême d’extinction. Toujours d’après cet atlas, des 15.000 à 20.000 couples de perdrix, estimés dans les années 1973 à 1977, il n’en subsistait qu’environ 3.900. Cette espèce présenterait donc le même un risque d’extinction.

Le dernier rapport d’AVES, l’Association de défense ornithologique de Natagora, va également dans ce sens.

J’aurais donc aimé que Monsieur le Ministre clarifie sa position. Quelles sont les données qui lui permettent, a contrario des propos de certains scientifiques, d’assurer que ces espèces ne sont pas en danger ? Conteste-t-il les analyses d’AVES ?

Alors que la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux se mobilise pour protéger ses deux espèces et demande l’arrêt momentané de la chasse à la perdrix grise, quelle est la position de Monsieur le Ministre sur cette question ? S’il partage également cette analyse, comment va-t-il contrer cette diminution inquiétante ? Quelles sont les mesures prises en vue de la protection de ces deux espèces ?

 

Réponse du Ministre

 

Les deux espèces évoquées sont reprises par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature dans la catégorie « préoccupation mineure, espèce pour laquelle le risque de disparition en Belgique est faible ».

Il est rappelé que les deux espèces visées sont inscrites à l’annexe II partie A de la Directive européenne 2009/147/CE « Oiseaux », ce qui autorise sans équivoque leur chasse et que le choix, en Wallonie, des dates d’ouverture et de fermeture de la chasse à ces oiseaux gibiers s’inscrit parfaitement dans le prescrit du guide « Key Concepts of article 7(4) of directive 79/409/EEC, period of reproduction an prenuptial migration of annex II Bird species in the 27 EU member stades » approuvé par le Comité ORNIS (DG ENV) et du guide sur la chasse durable en application de la Directive oiseaux (7 janvier 2009).

Pour la Sarcelle d’Hiver, mon cabinet a pris contact avec le service scientifique de l’ONCFS, CNERA Avifaune Migratrice, qui effectue des études et suivis sur la Sarcelle d’hiver. Il en ressort que les tendances d’évolution de l’espèce ne sont absolument pas défavorables : les effectifs européens ont en effet montré une régulière augmentation depuis l’initiation des comptages au milieu des années 60. La sarcelle d’hiver est une espèce migratrice et le niveau en Wallonie de prélèvement des sarcelles d’hiver par la chasse est insignifiant par rapport aux prélèvements réalisés annuellement à l’échelon européen et paneuropéen. Le maintien de l’ouverture de la chasse actuelle se justifie donc, d’autant que la commercialisation de cette espèce reste interdite.

Pour la perdrix, comme, je l’ai dit dans de précédentes réponses, elle est en déclin de manière assez générale en Europe de l’Ouest, dont en Wallonie. C’est une triste réalité.
Il est très clairement démontré par de nombreuses études que la perdrix grise, comme d’ailleurs bon nombre d’espèces non chassées de l’avifaune des plaines, en déclin également, tel que le bruant proyer et l’alouette des champs, souffre en fait d’une dégradation de son habitat.

Une interdiction de la chasse pénaliserait certainement les efforts de ces nombreux gestionnaires qui œuvrent pour la restauration des biotopes propices à la petite faune de plaine et n’offrirait en contrepartie absolument aucune garantie d’un effet positif sur les populations de perdrix. Dans les pays ou Régions où la chasse à la perdrix grise a été interdite, le processus d’extinction de cette espèce ne s’est pas ralenti que du contraire, il s’est amplifié. D’ailleurs une étude française de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage souligne que le taux de disparition hors chasse des perdrix grises est établi à 68 % (février 2015) et il y a tout lieu de croire qu’il doit être semblable en Wallonie.

En conclusion, il y a lieu de soutenir une chasse durable, qui s’inscrit dans les principes d’un tel développement, tout en préservant les chasses traditionnelles de Wallonie. Il n’y a donc pas lieu d’envisager de suspendre la chasse à ces deux espèces.

Ma décision prend aussi en compte les conclusions unanimes lors du colloque organisé en octobre dernier, à Namur, et intitulé « La petite faune des plaines, le temps de l’action », qui réunissait agriculteurs, naturalistes et chasseurs.

Lecliclocal.be: privilégions les produits de chez nous

 

Question écrite adressée à René Collin, Ministre wallon de l’Agriculture

 

Dans le cadre de ses missions de promotion de l’agriculture et de l’horticulture, l’APAQ-W est chargée d’encourager et de faciliter les circuits courts en mettant en lien des producteurs et des consommateurs, en promouvant une consommation saine et durable.

En 2014, la plateforme web du « Clic local » fut créée . Elle rassemblait, un an plus tard, les produits de 275 producteurs inscrits et référençait 329 lieux de production. Alors que quelques difficultés techniques étaient à épingler lors du lancement du site, Monsieur le Ministre assurait que de nombreuses communications permettraient à tous de connaître le site et d’en profiter.

En un an, il annonçait 23.000 visites sur la plateforme alors que l’intérêt de la population pour cette thématique est grandissant, les gens étant de plus en plus conscients, en effet, des bénéfices de l’agriculture raisonnée et locale et témoignent leur volonté de se passer d’intermédiaires qui alourdissent la facture.

Pourtant, le 13 janvier, la presse relayait le peu d’impact de cette initiative, en particulier pour la vente de fromages de chèvre. Les agriculteurs n’y verraient aucun intérêt puisqu’ils n’auraient pas eu une seule commande en deux ans via cette plateforme…

Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il deux ans après le lancement de cette plateforme ? Dispose-t-il de chiffres détaillés par secteur ? Quelles sont les difficultés qui permettent d’expliquer le peu de commandes pour certains secteurs ?

Enfin, l’enjeu de cette plateforme est également de permettre à des collectivités d’acheter local.

 

Réponse du Ministre

 

Depuis le lancement de la plateforme lecliclocal.be au mois de février 2014, l’intérêt ne faiblit pas. La moyenne journalière des visites est passée de 84 en 2014 à 95 en 2015.

L’identification des producteurs en circuit court au travers de l’onglet « géolocaliser » du site, accessible à tous, a intéressé, à elle seule, plus de 21.000 visiteurs. Plus de 52.000 vues sont ainsi comptabilisées en 2015 pour les différentes sous-catégories de produits de « C’est produit près de chez vous ».

L’interface sécurisée permettant de solliciter des offres auprès des producteurs prêts à livrer est réservée aux collectivités inscrites. Au niveau de l’inscription, on observe 34 nouvelles collectivités inscrites en 2015. Au niveau des marchés passés par l’interface, la progression est lente et les statistiques difficiles à établir, des marchés étant lancés, mais pas toujours attribués via l’interface pour des raisons variables, certaines commandes s’effectuant hors du système.

Les produits emportant actuellement le plus grand succès via le site sont les jus de fruits artisanaux, les pommes et poires ainsi que la volaille. Les produits laitiers, qu’ils soient au lait de vache ou au lait de chèvre, et qui méritent toute leur place dans l’alimentation des collectivités, sont encore peu commandés via le site.

Il est un fait que les habitudes alimentaires mettent du temps à évoluer mais le mouvement a débuté et je ne peux que m’en réjouir.

Un soutien est octroyé, via l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W), depuis environ un an, à près de 20 collectivités ayant répondu à un appel à projets. De plus, l’ASBL biowallonie est également active auprès de collectivités pour les informer et leur faire part de leur expertise.

Des échanges d’expériences sont organisés et un des objectifs est de diffuser des exemples de collectivités qui, avec leur réalité spécifique, ont entamé et poursuivi avec succès cette démarche de changement.

Enfin, j’invite toutes et tous à agir à leur niveau pour que la consommation de produits de chez nous devienne une habitude indémodable.

De mon côté, j’ai déjà envoyé un courrier aux bourgmestres, aux Provinces, aux crèches et aux infrastructures liées à la petite enfance pour les informer de l’opportunité d’avoir, à portée de main, autant de produits de qualité.