Christie Morreale | Christie
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Pont de Tilff : Suppression du passage à niveau

Question écrite à Monsieur le Ministre de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

Ce lundi 2 octobre, lors d’une conférence de presse organisée à la commune d’Esneux, Monsieur le Ministre fédéral des transports annonçait qu’il honorerait bien la convention signée en 2009 entre la commune d’Esneux, le Service Public de Wallonie et la Société Infrabel et relative à la suppression de trois passages à niveaux. Cette convention concernait la suppression du passage à niveau n°10 avec la création d’un passage sous voies pour piétons et cyclistes, l’adaptation des rampes et escaliers d’accès, des quais, du parking de la gare et du RAVeL.

Comme vous le savez, ces travaux étaient nécessaires à la réalisation de l’ensemble du chantier, qui concerne le remplacement complet du Pont de Tilff.

Monsieur Bellot annonçait également lors de cette conférence de presse que cette décision serait soumise rapidement au SPW, afin que ceux-ci soient informés officiellement. Monsieur le Ministre, vos services sont-ils informés de cette décision ? Une coordination est-elle en place entre INFRABEL et le SPW afin que les travaux soient coordonnés ?

Confirmez-vous le début des travaux pour le printemps 2018 ou les travaux relatifs au Pont, menés sous la houlette du SPW commenceront-ils avant ?

Réponse

Suite à la convention signée par les différentes parties concernant la réhabilitation du pont de Tilff, la Wallonie a réservé les montants budgétaires de la partie qui lui incombe budgétairement depuis 2016.

Pour rappel, le montant total des travaux s’élève à près de 15 millions d’euros TVAC dont plus de 7,2 millions d’euros à charge de la Wallonie et plus de 7,2 millions d’euros TVAC également pour Infrabel, le reste étant à charge de la commune.

Lors de la précédente législature, j’ai réussi à trouver, après beaucoup de discussions, un consensus au travers d’un projet finalement accepté par tous.

Après une étude conjointe en parfaite collaboration entre le SPW, la commune et Infrabel, le projet précis correspondant à cette solution a reçu un permis d’urbanisme début de cette année.

J’ai été informé de manière plutôt informelle qu’Infrabel avait bien repris les budgets pour le pont de Tilff, après que la presse ait annoncé l’inverse en septembre dernier.

En outre, alors qu’une conférence de presse commune aurait été plus conforme à l’esprit collaboratif qui a prévalu dans ce dossier, je regrette que le Ministre Bellot ait décidé de faire une sortie – individuelle – dans la presse en annonçant qu’Infrabel a finalement bien incorporé le projet du pont de Tilff dans son programme d’investissement ferroviaire.

Cette décision respecte enfin l’engagement pris envers la Wallonie et va permettre la réalisation de ce dossier, ce qui est le plus important.

Au-delà de la communication, la réservation budgétaire d’Infrabel devrait être officiellement confirmée prochainement. Le retard de cette confirmation a quelque peu retardé l’approbation du marché conjoint, mais il apparait qu’en fonction des dernières étapes administratives et des conditions météorologiques, les travaux de cet important chantier pourraient encore débuter avant la fin de cette année ou, au plus tard, au début 2018.

Il s’agit d’un marché unique de travaux, conjoint entre les divers partenaires techniques dont principalement le Service public de Wallonie et Infrabel, lesquels travaillent en bonne collaboration.

Carte blanche : le dumping social, ennemi intérieur de l’Europe

Carte blanche parue dans Le Soir ce 23 octobre 2017 : http://plus.lesoir.be/120746/article/2017-10-23/le-dumping-social-ennemi-interieur-de-leurope
Co signée par Robert Vertenueil, secrétaire général de la FGTB, Marie Arena, europédutée (PS), Frédéric Daerden, Député fédéral (PS) et Christie Morreale, députée wallonne (PS).

Le dumping social, ennemi intérieur de l’Europe

Cette carte blanche collective dénonce les lacunes contenues dans la proposition de révision de la directive détachement soumise au Parlement européen en Commission emploi ce lundi, et qui devrait être entérinée lors de la plénière jeudi.

C’est l’histoire d’une directive européenne qui, au départ, entendait offrir une protection aux travailleurs d’une entreprise envoyés dans un autre pays de l’union pour une prestation temporaire. À l’arrivée, 20 ans après son entrée en application, le résultat est tout autre. Il permet à certaines entreprises de pratiquer – à l’instar de ce qui se passe dans le secteur financier – une « optimisation sociale » qui met en concurrence les pays et les travailleurs, en négligeant, bien souvent, leurs conditions de travail et toute forme de dignité humaine et de justice sociale.

Annoncé en grande pompe par la Commission européenne dès 2014, le grand chantier européen de cette législature devait être la constitution d’une Europe plus sociale, plus juste et plus solidaire qui rompt définitivement avec le « tout au marché » et l’austérité aveugle. Nous ne pouvions donc que nous réjouir lorsque le président de la Commission européenne a annoncé qu’il allait faire de l’Europe une Europe du « triple A social ».

Ennemi intérieur

Malheureusement, un ennemi intérieur risque d’empêcher cet objectif de se réaliser : le dumping social. Ce fléau interne au marché européen est un enjeu majeur pour le futur de l’Union. La figure du « travailleur détaché » et la manière dont elle est instrumentalisée par les forces populistes a d’ailleurs été un des éléments qui a cristallisé les opinions publiques allant parfois jusqu’au rejet du projet européen. Dès lors, l’annonce de la Commissaire Thyssen de révision de la Directive « détachement » a suscité énormément d’attentes dans le chef des politiques, des citoyens et des travailleurs. Presque quotidiennement, des affaires de fraude, de non-respect des conditions de travail et d’exploitation humaine sont révélées dans nos pays. Le tristement célèbre « plombier polonais », les travailleurs qui s’enchaînent à une grue dans le seul espoir d’être un jour payés, l’affaire du transporteur Jost, les informaticiens sous-payés des pays de l’Est de l’Europe… représentent autant d’exemples désastreux qui n’ont qu’un dénominateur commun : l’utilisation abusive de travailleurs détachés. En Europe, le détachement est régulé par une directive de 1996. Elle a été conçue dans une Europe des 15 où les systèmes de protection sociale étaient relativement homogènes. Concrètement, le détachement permettait à une entreprise d’envoyer, de manière temporaire, un travailleur exécuter une tâche dans un autre pays de l’Union tout en lui garantissant des droits tels l’application de la législation du travail, la rémunération…

Divergences majeures

Cette législation avait été créée car l’Europe devait pouvoir offrir la possibilité aux entreprises de se développer sur l’ensemble du continent tout en veillant au respect des normes sociales en vigueur dans le pays d’accueil et en limitant cette possibilité dans le temps. En 2004 l’intégration des pays d’Europe centrale et orientale à l’Union européenne fait apparaître des divergences majeures en matière de normes sociales et salariales. L’objectif de voir ces pays converger vers des standards sociaux plus importants n’a malheureusement pas été atteint. Dans le même temps, de véritables fraudeurs mettent en place une réelle ingénierie exploitant les failles de la législation. Dès cet instant, les conséquences ont été dramatiques pour de nombreux pays, et surtout pour les travailleurs La Belgique apparaît dans le peloton de tête des pays qui accueille proportionnellement le plus de travailleurs détachés après l’Allemagne et la France. Des secteurs entiers de notre économie ont subi de lourdes pertes d’emplois. Entre 2010 et 2016, près de 25.000 emplois ont été perdus dans le secteur de la construction, quand dans le même laps de temps, des milliers de travailleurs détachés étaient exploités sur nos chantiers.

6 mois : le maximum

Dans ce contexte, les Socialistes et démocrates ont exigé depuis plus de dix ans une révision complète de la directive détachement des travailleurs qu’ils ont finalement obtenue par l’ouverture des discussions sur base de la proposition Thyssen. Malheureusement, sous la pression de la droite conservatrice, les Socialistes et démocrates ont dû revoir leurs aspirations. En effet, malgré certaines avancées, le vote des députés européens ne permettra pas de mettre fin à la concurrence déloyale entre travailleurs. Si les avancées sur la rémunération basée dans le pays d’accueil, la reconnaissance des conventions collectives, la double base légale qui prend en compte la question de la protection des travailleurs et pas uniquement la libre circulation des services sont un plus, il reste la question de la durée maximale du détachement qui est fixée à 24 mois avec possibilité d’extension alors qu’on sait qu’en réalité elle est de moins de 6 mois en moyenne. En tant que progressistes, nous pensons qu’il faut aller plus loin et abaisser cette durée à 6 mois. Il ne s’agit pas là d’un symbole mais d’une exigence qui permettra de limiter le détachement à une prestation de courte durée et non de se servir du détachement pour des prestations longue durée à bas coût. La Belgique a toujours été pionnière sur le plan européen et international en matière de protection sociale et de protection des travailleurs. Nous étions souvent tenus en haute estime et écoutés avec attention au niveau européen.

Une posture minimaliste

Malheureusement, depuis l’arrivée du gouvernement Michel, le social est loin d’être la priorité. En effet, ce gouvernement n’a pas saisi les possibilités qui lui ont été offertes de lutter contre les pratiques de dumping social. Lors de la transposition de deux directives européennes – l’une concernant les marchés publics, l’autre concernant la directive d’exécution en matière de détachement –, le Gouvernement a délibérément choisi d’adopter une posture minimaliste, et ce, contre l’avis des secteurs les plus impactés par le dumping social. Il est loin le temps d’une Belgique audacieuse, respectée et écoutée défendant un véritable modèle de protection sociale !

Des alternatives crédibles existent

Pour les progressistes, il faut agir. Il est temps de retrouver une ambition et d’assurer pleinement ses responsabilités quel que soit le niveau de pouvoir : régional, fédéral ou européen. Les travailleurs n’en attendent pas moins !

Nous, les progressistes, avons déterminé une série d’actions qui doivent être impérativement adoptées.

En ce qui concerne le niveau européen, nous estimons que :

– Le détachement devrait être limité à 6 mois maximum
– Le détachement doit permettre une mobilité des travailleurs respectueuse des droits et des acquis sociaux. La directive doit donc être pensée de manière à sauvegarder et offrir le maximum de protection aux travailleurs indépendamment de leur origine. Pour nous, dans une Europe de la Justice sociale et de la prospérité pour tous, il ne peut y avoir de citoyens de seconde zone. Une réelle convergence des systèmes de protection sociale doit être défendue pour un mieux-être pour tous.
– A travail égal, salaire égal : la directive doit garantir que chaque travailleur effectuant le même travail dans la même entreprise puisse être traité de manière égale, de sorte qu’on évite toute forme de concurrence déloyale entre travailleurs européens. En ce qui concerne le niveau belge et régional :

1. Renforcement des capacités humaines et matérielles des services d’inspections
2. Transposition efficace et ambitieuse des dispositions européennes
3. Des marchés publics respectueux des droits des travailleurs

Il est impératif de s’unir pour garantir le respect de tous les travailleurs. C’est à cette seule condition que les citoyens retrouveront le chemin de la confiance dans les institutions qui les représentent.

 

CPTLJD : « La riche Belgique, pays de pauvres »

Ce dimanche, j’étais sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche pour discuter du problème de la pauvreté en Wallonie et à Bruxelles.
Culpabilisation des chômeurs, flexijobs,… et si on allait plutôt chercher l’argent là où il est vraiment ?!

Vous pouvez retrouver l’intégralité du débat ici.

Cadastre des ASBL

 

Question d’actualité de Mme Morreale à M. Borsus, Ministre-Président du Gouvernement wallon, sur « le cadastre des subventions accordées au monde associatif »

Mme Morreale (PS). – Monsieur le Ministre-Président, il nous appartient à chacun et à chacune, comme responsables politiques, de tirer les leçons des dysfonctionnements et des erreurs en matière de gouvernance pour l’avenir. Les éléments que l’on a pu lire dans Le Vif ces derniers jours concernant le financement de certaines associations nous confortent dans l’idée que la transparence ne se limite pas à des slogans ou à des phrases-chocs. Aussi, pour éviter ces situations, vous avez proposé un cadastre des subsides. Pourquoi pas ?

Mes questions porteront sur la manière dont vous imaginez envisager ce cadastre des subsides. Quand et comment sera-t-il rendu public ? Quels sont les éléments et les types de subventions qui seraient visés par ce cadastre dont vous souhaitez assurer la publicité ou dont vous assurerez, de vos vœux en tout cas, la publicité ?

Il ne faut pas jeter la suspicion sur des associations ou sur des organismes qui bénéficient de financements publics, de la même manière que nous ne remettons pas en cause le fait que ces subventions soient accordées en partie par des ministres. Néanmoins, c’est vrai qu’il serait bon que le public puisse connaître la manière dont l’argent public est dépensé, à l’instar de ce qui se fait dans certains pays.

Je voulais savoir quels sont les éléments qui, sans alourdir inutilement, pourraient faire en sorte que la subvention soit accordée et que l’on soit assuré qu’elle se fasse dans la transparence, dans un souci de bonne gouvernance et en s’assurant aussi qu’il n’y ait pas de mélange potentiel entre intérêts privés et intérêts publics.

M. le Président. – La parole est à M. le Ministre-Président Borsus.

M. Borsus, Ministre-Président du Gouvernement wallon. – Madame la Députée, le Gouvernement, dès le 31 août dernier, en application de la Déclaration de politique régionale, a décidé de mettre en œuvre un mécanisme de transparence de l’ensemble des subsides octroyés. Que vise-t-on comme périmètre ? L’idée est que la transparence soit la plus totale et vise l’ensemble des subsides, hormis ceux qui sont nominalement renseignés dans le budget wallon – ceux-là sont déjà publics, eu égard à cette caractéristique – qu’ils soient accordés sous la forme d’un subside, d’une convention ou d’un autre véhicule. L’idée est que la mobilisation de l’argent public puisse être connue de tout un chacun.

Deuxièmement, un certain nombre d’activités débouchent sur des travaux, un certain nombre de conclusions, des choses que l’on peut partager. Le but est aussi que le bénéfice des subsidiations accordées puisse être, suivant la nature de l’activité, aussi largement que possible à la disposition de tout un chacun, des autres associations qui poursuivent le même objet social et d’autres éléments encore.

Troisièmement, comment cela va-t-il s’organiser ? De façon relativement simple et opérationnelle, sur base de la note adoptée par le Gouvernement. En ce sens qu’un site Internet, par exemple sous le vocable subsideswallonie.be, permettra à tout un chacun, au départ de son ordinateur ou de sa tablette, de consulter les subsides accordés à partir du 1er janvier 2018, de sorte que ces subsides pourront à la fois être identifiés suivant le ministre qui décide, suivant des mots clés liés aux thématiques, suivant une région géographique, par exemple ou encore d’autres paramètres sous forme de mots clés.

Je termine, en vous indiquant que notre objectif est qu’aussi largement que possible, en amont alors, nous souhaitons que l’on puisse privilégier les appels à projets. Ce n’est pas toujours possible, mais dans un certain nombre de situations, c’est possible, de sorte que les subsides et que la possibilité d’en obtenir soit aussi connue au préalable.

Voilà en quelques mots et dans le temps qui m’est imparti ce que je peux partager avec vous. Je le fais avec plaisir.

(Applaudissements)

M. le Président. – La parole est à Mme Morreale.

Mme Morreale (PS). – Je remercie M. le Ministre-Président pour les éléments de réponse qu’il a donnés, le délai aussi qui est fixé à partir du 1er janvier. On aura sans doute l’occasion d’y revenir l’année prochaine dans son contenu.

Je pense que ce qui est problématique dans les éléments qui sont relevés par Le Vif sur le financement de certaines associations par des ministres du Gouvernement, c’est, dès qu’il y a un mélange des genres, l’idée que l’on puisse jeter la suspicion sur le milieu associatif qui ne le mérite pas, parce qu’en très grande majorité, le secteur associatif fait de l’excellent travail. S’il y a conflit d’intérêts manifeste, comme, je pense, l’a relevé mon collègue, M. Daele, dans la presse ou s’il y a des nébuleuses dont il faut assurer la transparence. Nous le ferons en commission.

J’imagine qu’effectivement, mon collègue qui a eu l’occasion de s’exprimer le fera aussi. Nous participerons et nous contribuerons à travailler sur plus de transparence et plus de bonne gouvernance puisque c’est un leitmotiv que vous avez mis en avant. Nous veillerons à ce que ce soit d’application.

(Applaudissements)

 

 

Recours de PHYTOFAR sur l’interdiction du glyphosate

Phytofar, l’Association belge de l’industrie des produits de protection des plantes, annone qu’elle attaque en justice la Région wallonne suite à sa décision d’interdire l’usage du glyphosate sur notre territoire. Evidemment, l’association défend ses intérêts. Pourtant, cette décision va dans le bon sens puisqu’elle défend la santé des citoyens.

 

Question d’actualité à Monsieur le Ministre de l’environnement

– Monsieur le Ministre, on sait que le lobby des multinationales phytopharmaceutiques est puissant, voire surpuissant en Europe. Après Bruxelles et la Wallonie, Phytofar a décidé d’attaquer la Flandre, c’est ce que l’on a appris ce matin, alors que ces trois régions ont courageusement pris des dispositions en faveur des citoyens, pour la santé des citoyens et pour notre environnement.

 

Oui le glyphosate doit être interdit, en Wallonie, en Belgique, en Europe et dans le monde entier.

La question qui se pose aujourd’hui, Monsieur le Ministre, est de savoir s’il ne serait pas intéressant que la Région wallonne prenne langue avec ces deux autres régions pour essayer, ensemble, d’avoir une défense commune. Cela pourrait être souhaitable, voire envisageable. J’aurais souhaité avoir votre opinion à ce sujet.

M. Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings.

– Madame la Députée, effectivement, il y avait déjà deux recours contre l’ordonnance bruxelloise, un contre le décret wallon et un contre l’arrêté wallon. Aujourd’hui, Phytofar va un pas plus loin en allant en recours contre l’arrêté qui, en Flandre, a pris les mêmes dispositions que chez nous : une interdiction d’usage pour les particuliers, plus exactement une interdiction d’usage pour ceux qui ne sont pas formés à l’utilisation des pesticides et en l’occurrence, c’est le cas des particuliers.

 

J’ai écrit, puisqu’en fait dès ce matin un de mes collaborateurs m’a proposé que les trois juristes désignés par les régions respectives puissent travailler ensemble de manière à pouvoir agir conjointement par rapport à Phytofar. Cette démarche a été faite.

 

Effectivement, c’est nécessaire. Je redis notre volonté que l’interdiction soit plus globale. Il y a un projet au Fédéral pour interdire la commercialisation sur le territoire belge. Cela règlerait le problème. Le débat au niveau européen aura lieu dans les prochaines semaines sur l’interdiction de la substance active.

Mme Morreale (PS).

– Je remercie le ministre et je salue sa confiance dans ce dossier. C’est vrai que j’ai par contre le sentiment qu’on le sent bien seul au sein de son gouvernement avec sa nouvelle majorité. Ce n’est pas une question que je pose, mais c’est plutôt une remarque en réplique, Monsieur le Président, parce que depuis que la nouvelle majorité est en place, on sent que le ministre-président, qui avait d’autres positions alors qu’il était au Fédéral, semble gêné aux entournures. J’en prends pour exemple le fait que le Gouvernement wallon n’a pas, contrairement à la proposition de résolution passée au sein de ce Parlement, envoyé une lettre officielle pour exprimer notre position au niveau wallon pour dire que nous étions opposés au glyphosate et que nous demandions que la Wallonie soit contre l reconduction.

 

Ce que j’ai entendu hier, Monsieur le Ministre, semblait être une demande d’attention vis-à-vis de

M. Ducarme, mais pas une position officielle et claire. Si c’est le cas, c’est important de pouvoir la réitérer de manière très claire et sans ambiguïté.

Travaux du Pont de Tilff

Il y a plusieurs jours, la presse relayait notre inquiétude de voir le passage à niveau supprimé. Or, sans cette suppression, c’est tout le projet du pont de Tilff qui était remis en question. Le 3 octobre, le Ministre fédéral Bellot confirmait qu’il respecterait bien les engagements d’Infrabel et qu’un budget de 6 millions serait débloqué à cet effet.

 

 

Fermeture de Truflo-Rona

La semaine passée, nous apprenions que la société Truflo-Rona, basée à Herstal, annonçait son intention de fermer l’entreprise. 105 emplois sont menacés. Je refuse sur les travailleurs payent pour une gestion catastrophique de la direction. Il semblerait que celle-ci refuse des grosses commandes. C’est inacceptable ! Monsieur Jeholet, Ministre de l’économie doit s’impliquer dans ce dossier.

Question orale de Christie Morreale destinée à Monsieur le Ministre de l’Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

Mme Morreale (PS). – Monsieur le Ministre, nous apprenions, le 2 octobre, qu’à l’issue d’un CCPT extraordinaire, la direction de Truflo-Rona à Herstal, qui fabrique des vannes à boule, des vannes quart de tour dans la pétrochimie, annonçait son intention de fermer l’entreprise. La direction évoque des perspectives d’avenir très sombres et des pertes cumulées, qui sont néanmoins assez récentes, sur les deux dernières années, s’élevant à 20 millions d’euros pour justifier cette décision. Ce qui est inquiétant, c’est le nombre d’emplois qui sont derrière cette société. On parle de 105 emplois qui sont menacés ; ce sont les pertes d’emploi potentielles directes, mais on sait aussi qu’il y a des sous-traitants dans d’autres pays, mais aussi en Wallonie avec un certain nombre de PME qui sont directement impactées.

Confirmez-vous ces chiffres et ces informations ?

Avant de parler de reconversion, on parle peut-être d’une procédure Renault. Monsieur le Ministre, avez-vous eu l’occasion de prendre des contacts avec la direction en votre qualité de ministre de l’Économie pour voir si les problèmes relevés par la direction peuvent être levés ? Y a-t-il un espoir, une possibilité de rebondir pour l’entreprise et ses travailleurs ? La SOGEPA pourrait-elle jouer un rôle dans les problèmes qui sont relevés ?

J’ai rencontré un certain nombre de travailleurs qui, quelques années – je l’ai vu aussi dans des articles de presse – dénonçaient la stratégie assez étonnante au sein de l’entreprise, dans le sens où si l’on regarde le volume d’emploi au cours des deux-trois dernières années et même des cinq dernières années, le volume d’emploi augmentait, tandis que le travail demandé au personnel au sein de l’entreprise n’a cessé de diminuer avec beaucoup de sous-traitance et de travail qui était réalisé par l’Italie. Les travailleurs ne se sont pas inquiétés parce que l’Italie peut être considérée comme un niveau de vie et du personnel qui est payé de manière assez similaire à ce que l’on connaît chez nous. Toutefois, ils ont constaté que des managers se sont succédé très régulièrement. Parfois, des managers se découvraient au niveau du Conseil de l’entreprise quand ils en organisaient un. Cela créait beaucoup d’inquiétudes ; visiblement, ils avaient raison.

On parle aussi de refus de commandes pour 2018. On sait que le secteur est très concurrentiel, qu’il est aussi difficile, qu’ils sont pour certains en période de vache maigre. Ils ont essayé d’attirer l’attention de la direction pour essayer de diversifier leurs activités. À noter que le personnel n’a, à ma connaissance, par ailleurs pas organisé de grève, qu’ils ont été plutôt constructifs en essayant de relayer la situation.

Je viens vers vous pour voir ce que vous pourriez prendre comme initiative si cela n’est pas encore fait.

M. Jeholet, Ministre de l’Économie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation. – Madame la Députée, comme vous, j’ai pris connaissance de l’actualité de l’entreprise Truflo-Rona de Herstal à travers la presse.

Les informations disponibles montrent que l’entreprise a connu deux années très difficiles en 2015 et 2016 et qu’elle emploie une centaine de personnes. On peut retrouver les chiffres annoncés dans la presse sur le site de la Banque Nationale qui renseigne les comptes annuels de l’entreprise dans lesquels les chiffres précis de l’emploi se retrouvent. Au 31 décembre 2016, la part d’employés équivaut à celle d’ouvriers et 43 % de travailleurs ont une formation supérieure, ce qui est déjà beaucoup pour ce type d’entreprise.

Pour être très clair, l’entreprise n’a eu aucun contact avec moi à ce jour, pas plus qu’avec la SOGEPA. Or, la SOGEPA est évidemment le bras armé de la Région wallonne et est à la disposition des responsables d’entreprises pour voir – même si l’entreprise est en difficulté et a réalisé de mauvais chiffres les deux dernières années – ce qu’il est envisageable de faire. Si vous m’expliquez – je n’avais pas cette information-là – qu’au niveau du management, c’est parfois aussi compliqué, c’est tout aussi compliqué pour la SOGEPA d’aller à l’encontre d’une volonté ou d’une non-volonté des responsables de l’entreprise.

La SOGEPA est évidemment à la disposition de Truflo-Rona, mais de toutes entreprises en difficulté. Comme vous l’avez dit, il est trop tôt pour envisager une cellule de reconversion à ce stade. Là, c’est clair que cela entre dans les compétences du ministre de la Formation et que l’on examinera le dossier.

Voilà, à ce stade, ce que je peux dire. Vous pouvez à nouveau faire passer le message que la SOGEPA est le bras armé de la Région wallonne pour ce genre de dossiers et que les services de la SOGEPA sont à disposition. C’est le travail qu’ils font au quotidien. Je pense qu’ils essaient de s’impliquer au maximum dans la vie et dans les difficultés des entreprises, puisque c’est leur mission et leur métier.

M. le Président. – La parole est à Mme Morreale.

Mme Morreale (PS). – Je vais peut-être faire une proposition. J’avais aussi pris contact avec votre prédécesseur pour voir si lui-même avait eu des contacts au préalable, avant que l’entreprise ne déclare son intention de fermer ; il n’y a pas eu de contact au niveau du cabinet qui a été pris.

Maintenant que l’on entend que la direction a l’intention de fermer, il est de notre responsabilité de réfléchir à la manière dont on va réagir. C’est important de pouvoir créer de l’emploi en Wallonie ; c’est important aussi de se battre pour en garder. Je pourrais donc peut-être vous suggérer de proposer d’organiser une réunion au cabinet ou que quelqu’un de votre cabinet propose d’aller sur place pour rencontrer éventuellement la direction et d’avoir un contact avec eux. S’ils ne viennent pas à nous, allons vers eux parce que derrière une multinationale il y a un site liégeois qui est là depuis 50 ans avec du savoir-faire et des travailleurs de qualité à haute valeur ajoutée. Essayons de nous battre pour maintenir cet emploi. Nous devrions donc être proactifs en organisant et en proposant une rencontre avec la direction.

M. Jeholet, Ministre de l’Économie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation.

La difficulté rencontrée régulièrement par la SOGEPA, c’est que des entreprises qui ne les ont pas sollicités ont comme intention de mettre fin à leurs activités. Sans remettre en cause le travail de la SOGEPA – que du contraire –, ils sont souvent impuissants face à de tels dossiers. Je m’engage toutefois à ce qu’un contact soit pris.

 

 

Financement des chiens d’aide

Comme je vous l’annonçais il y a plusieurs mois, l’ancien gouvernement wallon PS/CDH avait décidé d’octroyer un financement aux chiens d’aide, ces chiens qui accompagnent les personnes à mobilité réduite. Un combat que je portais depuis des mois. Aujourd’hui, je me demande tout de même pourquoi ce financement n’est pas le même que pour celui des chiens guides (3000E contre 5000E TVA comprise). Il me semble également nécessaire d’étendre ce financement aux autres chiens d’assistance, qui permettent à de nombreuses personnes de retrouver un peu d’autonomie.

Question orale  de Christie Morreale destinée à Madame la Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

L’arrêté du Gouvernement wallon du 13 mars 2014 modifiant certaines dispositions du chapitre V du titre VII du livre V de la deuxième partie du Code réglementaire wallon de l’Action sociale et de la Santé relatif à l’aide individuelle et à l’intégration  excluait l’intervention pour l’assistance animalière autre que les chiens-guides.

Or, dans un avis du Centre Interfédéral pour l’Egalité des chances, celui-ci insistait pour : « prévoir une intervention financière pour chaque situation individuelle où un chien d’assistance peut permettre de compenser les importantes difficultés rencontrées par la personne pour accomplir les activités essentielles de la vie quotidienne et pour mener une vie la plus autonome possible. »

Récemment, votre prédécesseur annonçait qu’un montant d’intervention forfaitaire de 3.000,00 euros T.V.A.C. sera octroyé pour l’achat, le dressage et la formation d’un chien d’aide, c’est-à-dire, pour les personnes à mobilité réduite. Madame la Ministre, confirmez-vous l’attribution de cette somme ? Pourquoi limiter ce remboursement aux chiens d’aide uniquement ? En effet, d’autres chiens peuvent également très important : je pense notamment aux chiens d’alerte, pour les personnes épileptiques. Dès lors, pourquoi ne pas généraliser cette mesure aux aides animales ?

Mme Greoli, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Égalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative. – Madame la Députée, j’ai le plaisir de vous confirmer que l’arrêté visant le subventionnement des chiens d’aide pour les personnes à mobilité réduite est entré en vigueur. Il s’agit de l’Arrêté du Gouvernement wallon du 31 mai 2017 modifiant certaines dispositions du Code réglementaire wallon de l’action sociale et de la santé relatives à l’aide individuelle à l’intégration. Cet arrêté a été publié au Moniteur belge le 19 juin 2017 et a pris ses effets le 19 juillet dernier.

Sur base d’une demande individuelle et après instruction des pièces constitutives du dossier, le budget de l’AViQ octroie un montant d’intervention forfaitaire de 3 000 euros TVA comprise pour l’achat et le dressage du chien d’aide, ainsi que pour la formation du demandeur.

Les conditions d’interventions prévues dans cet arrêté sont les suivantes :

  • ·le demandeur doit faire usage d’une voiturette pour laquelle l’assurance soins de santé obligatoire est intervenue ;
  • ·le chien d’aide doit être fourni par l’intermédiaire d’un instructeur ou d’une association agréée par l’agence ou par le ministre selon les critères définis à l’article 822 du Code réglementaire wallon de l’action sociale et de la santé.

Par ailleurs, avant l’entrée en vigueur de ce nouveau dispositif, seuls les chiens guides faisaient l’objet d’un remboursement, comme vous l’avez vous-même signalé, à savoir de 5 000 euros TVA comprise pour l’achat, le dressage, ainsi que pour la formation du demandeur. Dès lors, l’intervention des budgets relatifs à l’aide aux personnes handicapées au travers des budgets octroyés à l’AViQ pour le faire ne se limite plus uniquement aux chiens d’aide.

Il est néanmoins exact que cet arrêté ne concerne pas les chiens destinés à encadrer, comme vous l’avez aussi souligné, les personnes épileptiques. J’en profite pour préciser que le terme « chien d’assistance » recouvre une réalité bien plus large que les exemples que je viens d’évoquer : chiens guides, chiens d’aide et chiens d’alerte pour personnes épileptiques. On parle ainsi également de chiens écouteurs pour personnes sourdes, de chiens d’éveil pour personnes souffrant de troubles autistiques, de chiens d’alerte pour diabétiques ou de chiens de réponse après crise pour personnes épileptiques, de chiens sociaux pour personnes âgées, de chiens sociaux pour personnes souffrant de déficience mentale.

J’en reviens aux chiens d’alerte avant crise pour personnes épileptiques. Comme vous le savez, l’épilepsie est reconnue comme une affection médicale. S’agissant d’une maladie, l’épilepsie ne s’inscrit pas dans le champ actuel d’application de l’aide individuelle octroyée au sein de la branche « personnes porteuses d’un handicap » de l’AViQ ; l’aide individuelle à l’intégration est définie comme « les produits d’assistance, les prestations de services et les aménagements, destinés à compenser le handicap ou à prévenir son aggravation » selon l’article 784 du Code réglementaire wallon de l’action sociale et de la santé. Actuellement, l’AViQ limite ses interventions à l’apparition du handicap avant 65 ans.

Il reste à préciser que tant les chiens d’aide que les chiens guide représentent une aide essentielle pour les personnes ayant perdu leur mobilité et les personnes malvoyantes. Il est scientifiquement prouvé qu’il n’existe pas d’aide technique capable de suppléer l’ensemble des actions utiles qui peuvent être réalisées par ces chiens. Cet état de fait ne peut être généralisé à l’ensemble des différents types d’aides animalières précités dont l’efficacité scientifique n’est d’ailleurs pas forcément prouvée.

Mme Morreale (PS). – Je vous remercie pour les éléments de réponse. Par cette augmentation des crédits pour les chiens d’aide, on dépense en réalité moins puisque l’AViQ ou les services d’intégration aux services sociaux demandent moins de choses, puisque les personnes peuvent le faire grâce à l’assistance de leurs chiens. C’est aussi un bon investissement pour intégrer les personnes porteuses d’un handicap au sein de notre société et pour pouvoir les autonomiser.

C’est bien de faire le pas et de les reconnaître. Je n’ai pas eu la réponse sur la différence de financement selon que c’est un chien d’aide ou un chien guide. J’aurai l’occasion d’y revenir probablement.

Si cela n’est pas scientifiquement prouvé et si c’est de votre ressort, il serait intéressant de pouvoir faire une étude pour vérifier dans quelle mesure ce travail permet d’autonomiser les personnes qui sont porteuses d’un handicap.

J’ajoute qu’en Flandre à ce stade le montant pour les chiens s’élève à 13 000 euros, mais je dois reconnaître que, d’après les informations qui me reviennent, dès que le budget est épuisé, on ne peut plus y rentrer. Autant le montant est beaucoup plus élevé, autant visiblement on ne sait pas répondre à l’ensemble des demandes. On aura l’occasion d’y revenir à l’occasion d’une prochaine commission.

Craintes pour l’économie sociale wallonne

L’économie sociale est une alternative à l’économie classique. Cette autre forme d’économie n’est pas exclusivement basée sur une logique de profit mais repose sur quelques principes essentiels parmi lesquels figurent :  la primauté des personnes et du travail sur le capital, la finalité de service aux membres et à la collectivité plutôt que le profit, un processus de décision démocratique, … Ces particularités permettent donc d’offrir des perspectives d’emploi à des travailleurs qui éprouvent généralement des difficultés à trouver un emploi. C’est donc un secteur que je défends depuis des années. Pourtant, les acteurs de l’économie sociale sont inquiets des mesures que pourraient prendre le nouveau gouvernement MR/CDH.

 

Question orale destinée à Monsieur le Ministre de l’Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

Le vaste paysage de l’économie sociale, au sens du décret du 20 novembre 2008 se définit par l’ensemble des activités économiques productrices de biens ou de services, exercées par des sociétés, principalement coopératives et/ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations, dont l’éthique se traduit par des principes tel que la finalité de service à la collectivité ou aux membres, plutôt que finalité de profit, l’autonomie de gestion, le processus de décision démocratique et la primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus.

Parmi ces outils, on retrouve évidemment les entreprises d’insertion, agréées par la région Wallonne, et qui permettent de réinsérer des chômeurs de longue durée dans une activité productrice de biens et de services. En décembre 2016, on dénombrait 99 entreprises d’insertion. Disposez-vous de nouveaux chiffres ?

Ces entreprises, qui sont régies par une législation propre, sont créatrices de près de 5000 emplois dans divers secteurs d’activités. Actuellement, plus de 80% des emplois générés se situent en titre-service, les 20% restant se distribuent entre les services aux entreprises et particuliers, le tri et recyclage, le secteur de la construction et du bâtiment et les secteurs divers.

Suite à la modification de la majorité wallonne, le secteur de l’insertion est très inquiet quant à son développement futur. En effet, plusieurs EFT craignent des modifications des conditions d’agrément, déterminées par le décret du 19 novembre 2012. Elles craignent également que les subsides soient conditionnés à des objectifs de remise à l’emploi, ou d’autres objectifs, ne répondant pas à la philosophie de ces entreprises.

Monsieur le Ministre, aujourd’hui, pouvez-vous rassurer ces entreprises, créatrices d’emploi, qui jouent un rôle social essentiel ? Un moratoire, relatif à la reconnaissance de nouvelles entreprises, est-il envisagé ? Qu’en est-il des subventions ?  Envisagez-vous de modifier les critères de subventionnement ?

De plus, qu’en est-il des CISP, qui ne relèvent pas des mêmes modes de financement et d’agrément ? En effet, le secteur se montre également très inquiet.

M. Jeholet, Ministre de l’Économie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation. – Madame la Députée, les entreprises d’insertion représentent un secteur important en matière d’insertion socioprofessionnelle.

La Wallonie compte plus ou moins 108 entreprises agréées aujourd’hui.

Vous l’avez dit, le secteur a été récemment réformé au travers du décret du mois d’octobre 2016 qui a pris effet au 1er juillet 2017. Les principes qui ont régi la réforme ont été les suivants :

1° une simplification administrative ;

2° une dématérialisation ;

3° une subvention annuelle ;

4° un public cible élargi à la tranche d’âge 18-24 ans.

Je vous confirme qu’à court terme, je n’envisage pas d’initier une nouvelle réforme en profondeur pour les entreprises d’insertion.

Quant aux Centres d’insertion socioprofessionnelle, les CISP, la dernière réforme n’est pleinement entrée en vigueur qu’au 1er janvier 2017. Un des acquis de la réforme est le passage à un subventionnement unique.

Les Centres d’insertion socioprofessionnelle ont pour cible les publics plus éloignés de l’emploi dans le cadre de parcours plus longs d’insertion socioprofessionnelle et je mesure, évidemment, le travail qui est fait, mais je dois bien vous avouer que je souhaite évaluer l’impact des modifications normatives assez récentes avant de prendre une décision par rapport à une éventuelle adaptation, orientation ou autres, que ce soit par rapport aux agréments, que ce soit par rapport aux subventions.

Je souhaite mener une réflexion avec les différents partenaires, notamment sur les personnes les plus éloignées du marché du travail. C’est une vraie réflexion que j’ai d’ailleurs initiée lors d’une réunion à laquelle j’ai assisté au Comité de gestion du FOREm parce qu’on a beaucoup d’opérateurs. Vous parlez de certains opérateurs. On pourrait ajouter le FOREm lui-même, on pourrait ajouter les MIRE, on pourrait également ajouter des opérateurs de proximité comme les Maisons de l’emploi, comme les ALE.

Là, il a vraiment une réflexion que l’on doit avoir et de se dire qui est en charge de ce public. Lorsque je dis que c’est très éloigné du monde du travail, c’est parfois très très éloigné du monde du travail. Cette vraie réflexion a été initiée avec les partenaires sociaux, à travers le contrat de gestion du FOREm. La question se pose, pour le FOREm, concernant le dispositif de formation traditionnel, vous avez des personnes qui sont tellement éloignées qu’elles suivent une, deux ou trois formations, ce n’est pas cela qui va les ramener sur le marché du travail.

Il y a un accompagnement en amont plus adapté pour ces personnes-là. Que les choses soient claires. Je vais reprendre une expression qu’on utilise parfois à cor et à cri : le but est de ne laisser personne sur le bord du chemin, mais d’avoir un accompagnement adapté.

Je reste donc bien attentif à toutes les améliorations des différentes actions, des différents partenariats et synergies que l’on pourra mener, mais je suis persuadé que vous aurez l’occasion de me réinterroger, notamment par rapport à la note d’orientation que l’on viendra défendre d’ici quelques semaines sur ce point, qui, je vous l’accord, est essentiel.

M. le Président. – La parole est à Mme Morreale.

Mme Morreale (PS). – J’allais dire que vous n’avez pas fixé de délai, mais lorsque j’entends votre dernière phrase, j’imagine que cela voulait dire que la réforme que vous envisagez – pas celle qui est en profondeur, mais la réforme ou votre note d’orientation – concerne quand même un certain nombre de modifications sur base de ce que vous allez évaluer et ce que vous avez demandé comme temps pour pouvoir procéder à une évaluation.

Du coup, vous n’avez par contre pas répondu sur le moratoire relatif à la reconnaissance de nouvelles entreprises ni sur les subventions, mais j’y reviendrai dans les prochaines semaines lorsque vous viendrez avec votre note d’orientation.

Je vous invite, à le faire en concertation avec le secteur, à vous rappeler que selon moi et selon mon groupe, l’économie sociale et le secteur d’entreprises d’insertion ont comme valeurs de pouvoir insérer des plus faibles dans l’économie, mais que l’économie sociale s’inscrit dans le secteur de l’économie au sens large et qu’il est important de ne pas en faire non plus une branche ou une forme de ghetto, il faut aussi faire en sorte que ce soit un tremplin pour les personnes qui viendraient travailler au sein de ces entreprises, même s’elles sont éloignées du marché de l’emploi.

Enfin, comme jeune ministre de l’Économie, si vous souhaitez organiser un certain nombre de visites de terrain, je suis à votre disposition pour en faire visiter quelques-unes en région liégeoise qui ne manqueront pas de vous interpeller sur la manière dont on insère du personnel qui est assez éloigné du marché de l’emploi à la base et qui en arrive à des contrats à durée indéterminée, à se stabiliser, à faire des formations et parfois à quitter le secteur de l’économie sociale vers d’autres cieux.

 

Glyphosate: que veut le gouvernement wallon MR/CDH ?

Il y a plusieurs mois, sous mon impulsion et celle de mon groupe, le Parlement de Wallonie votait une résolution pour interdire l’utilisation du glyphosate sur notre territoire. Avec le changement de majorité, je crains que le nouveau gouvernement wallon ne fasse marche arrière. En effet, on sait que le MR est particulièrement conservateur en la matière. Ils privilégient les intérêts économiques d’une multinationale plutôt que la santé des agriculteurs, des consommateurs et notre biodiversité.
Question orale de Mme Morreale à M. Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings, sur « la position du Gouvernement sur l’agrément européen pour le glyphosate »

Monsieur le Ministre, depuis que la justice américaine a déclassifié les désormais célèbres Monsanto Papers, on sait que la multinationale use et abuse de tous les subterfuges possibles pour cacher le caractère dangereux du glyphosate pour la santé et l’environnement. Aujourd’hui, elle tente de fuir sa responsabilité, notamment en n’assumant pas les invitations lancées par le Parlement européen.

J’ose espérer que c’est le début de la fin pour le glyphosate en Europe et je pense que là-dessus, nous sommes sur la même longueur d’onde. Il y a quelques jours encore, nous apprenions que les dossiers de réautorisation européens étaient par moment des copier-coller de documents produits par la firme elle-même. On peut avoir des doutes énormes.

En octobre, les États membres auront à se prononcer sur un nouvel agrément de 10 ans pour cette molécule. Si cet agrément est renouvelé, il faudra encore compter avec ces substances dans notre environnement. Par contre, s’il est refusé, c’en sera fini du glyphosate en Europe.

On sait que la Wallonie a été pionnière, comme Bruxelles en interdisant le glyphosate au moins pour l’usage particulier et en s’exprimant avec une résolution contre cette substance, demandant au Fédéral de bien vouloir relayer notre position de ne pas renouveler l’agrément pour cette substance qu’est le glyphosate. Malheureusement, le Fédéral n’avait pas tenu compte de notre position, ni de la Région wallonne, ni de la Région bruxelloise.

À l’heure où il y a eu une prolongation pour une durée qui était plus courte que celle de 10 ans, on sait que le dossier revient sur le tapis. Monsieur le Ministre, je voulais voir avec vous : quelle position le Gouvernement wallon va-t-il défendre dans le cadre du renouvellement du glyphosate, sachant que nous nous étions déjà exprimés précédemment dans le cadre de la reconduction du dernier agrément ? La position du Gouvernement wallon à ce titre est-elle inchangée ?

Réponse

Madame la Députée, le Parlement a voté une résolution le 22 juin dernier sur ce point et ma position n’a pas changé par rapport à celle que j’ai toujours défendue, c’est-à-dire une opposition totale au renouvellement de l’agrément du glyphosate au niveau européen.

Malgré mes courriers et mon insistance pour appuyer cette position auprès des autorités fédérales, celles-ci estiment que les Régions ne sont pas compétentes sur ce dossier.

Je ne partage pas cet avis et n’accepte pas l’idée que l’État fédéral pourrait autoriser seul des produits dont nous aurions à assumer les conséquences, y compris financières.

La Wallonie est compétente en matière d’environnement, d’environnement-santé, d’eau, de biodiversité et bien d’autres compétences impactées par la future décision concernant l’agrément du glyphosate.

J’ai encore écrit mi-septembre, il y a une dizaine de jours, pour demander au ministre Ducarme une concertation formelle entre l’État fédéral et les Régions sur ce dossier.

Vu les dernières déclarations de son prédécesseur sur les herbicides, j’ai bon espoir que la position wallonne, qui est aussi celle de la Région bruxelloise, soit reprise par l’État fédéral et que la Belgique s’exprime de manière cohérente et unie avec un refus du renouvellement.

Mme Morreale (PS). – Je remercie le ministre pour ses termes qui, en matière de glyphosate, n’ont jamais varié. J’espère que sur la question des néonicotinoïdes, que nous examinerons bientôt, il en sera de même.

D’abord, il est intéressant d’entendre que vous avez écrit à M. Ducarme pour demander une concertation. Il est intéressant qu’en attendant la réponse, en sachant que le délai court et que le début octobre se rapproche dangereusement, si M. Ducarme ne répond pas, il faudrait à tout le moins que le Gouvernement wallon écrive officiellement au Gouvernement fédéral pour exprimer sa position de refus, de manière à ce que l’on ne puisse pas dire que le Gouvernement wallon ne se soit pas exprimé sur sa volonté de non-renouvellement du glyphosate.

Une précision – Madame la Présidente, je pense que c’est autorisé dans le règlement d’avoir une réponse du ministre ; je sais que c’est le cas en plénière, je ne sais pas si cela l’est en commission – et de savoir si le courrier porte sur une demande de concertation : le courrier porte-t-il, dans son contenu, sur la demande de refus de prendre en considération la demande de refus du glyphosate ? Auquel cas, ce sont deux choses différentes.

Si je ne peux pas demander de précision, je vais conclure en disant que si c’est un courrier qui demande la concertation, il est nécessaire qu’à travers éventuellement son ministre de l’Environnement ou via le Gouvernement avec son ministre-président, peu importe la formule, qu’il y ait une expression officielle du Gouvernement wallon qui puisse écrire au Gouvernement fédéral pour exprimer sa position de refus au glyphosate pour qu’il y ait une trace et que nous ne puissions pas dire après au niveau du Fédéral que l’on n’a pas pris en considération la volonté de Bruxelles ou de la Région wallonne, même si – et je vous rejoins sur ce point – le Fédéral s’obstine à considérer que les Régions ne sont pas compétentes. Or, on voit bien que quand on parle d’agrément de la molécule, puis de commercialisation et ensuite de conditions d’utilisation, que les trois sont intrinsèquement liés.